Partie I. Contexte général de prise en compte
des nuisances sonores
L'impact sonore de quelque ouvrage qu'il soit est souvent
subjectivement ressenti par le contexte dans lequel l'émission a lieu.
Ainsi l'environnement d'évolution de la personne réceptrice du
son engendre une perception différente selon l'espace social et
culturel occupé. Le climat affectif dans lequel se positionne la
personne gênée en tant que récepteur est susceptible de
donner une dimension toute personnelle sur la façon dont l'on
perçoit et subit le bruit.
C'est pourquoi les acteurs publics tentent d'évaluer et
d'harmoniser la gêne sonore au travers la mise au point d 'unités
de mesures communes à partir desquelles il est possible de quantifier
les degrés de perception. Dès lors il devient plus aisé
d'établir des normes et réglementations qui soient non seulement
unifiées mais aussi identifiable pour la personne exposée. Cette
première partie a pour objet de présenter la notion de nuisance
sonore et ce qu'elle recouvre au niveau des infrastructures routières et
de présenter les différentes interventions possibles des pouvoirs
publics à ce titre. Nous verrons quels sont les positionnements
respectifs de l'Etat et des collectivités dans les différents
programmes identifiés.
I
Définitions
A Notion de niveau
sonore
La gêne sonore est une notion difficile à
quantifier : chacun mesure bien la différence d'appréciation d'un
bruit et d'une ambiance musicale de niveau sonore égal par exemple, ou
en fonction de l'heure où il se produit, de sa durée, du niveau
de bruit ambiant. Aussi, une unité a-t-elle été mise en
oeuvre : le décibel A ( dB (A) ) décibel pondéré en
fonction de la sensation d'intensité provoquée par les
différentes fréquences. Cette unité exprime la puissance
véhiculée par le phénomène acoustique.
Exprimée dans une unité acoustique usuelle, elle a
été jugée représentative de la notion subjective de
"force sonore" qui situe un phénomène sur une échelle qui
va de faible à fort. A titre indicatif l'on peut corréler une
échelle de bruit en décibel à partir d'exemples:
0 dB Silence (seuil d'audibilité)
20 dB: Bruissement de feuilles
35 dB: Intérieur d'un appartement calme.
65 dB: Conversation animée (seuil de gêne et
fatigue)
85 dB: Klaxon (seuil de risque pour l'audition)
95 dB: Discothèque (seuil de danger pour l'audition)
120 dB: Marteau-pilon (seuil de la douleur)
Le niveau d'intensité acoustique caractérise le
bruit sur une courte durée, une seconde en général. Cette
grandeur est aujourd'hui souvent désignée par le terme LAeq (1s).
En conséquence, dans le langage courant, niveau d'intensité
acoustique et niveau sonore, LAeq (1s) sont synonymes.
Un bruit peut, présenter de larges fluctuations au
cours du temps. Dans le cas d'un bruit variant de façon croissante puis
décroissante, comme le sont les bruits engendrés par des
véhicules passant devant un observateur, on mesure le plus souvent le
niveau maximal du bruit (LAmax).
Dans le cas de bruits intermittents émergents de temps
à autre du bruit de fond (bruits industriels ou de voisinage passage
d'un véhicule), on utilise le concept de LAeq qui traduit
l'intensité moyenne, exprimée toujours en dB, engendrée
par des phases de bruits entrecoupées de phases de silence. Le LAeq est
calculée sur une durée qui est caractéristique de la
mesure (LAeq (durée)).C'est souvent cette intensité qui est
mesurée le long des infrastructures terrestres pour la production
d'études acoustiques.
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