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Place des collectivités dans la prise en compte de la nuisance sonore d'origine routière

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par Sébastien BRANELLEC
Université de Poitiers - Master aménagement du territoire et developpement économique local 2004
  

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3 Un département inégalement bénéficiaire du plan routier breton national

La Bretagne a bénéficié du plan routier breton en matière de développement de ses infrastructures routières. Initié par le conseil interministériel d'octobre 1968 et confirmé par le fameux discours de Charles de Gaulle le 2 février 1969 à Quimper, le plan routier breton a commencé à rentrer dans sa phase active en 1983 par la validation des voies rapides à 2 x 2 voies au Nord reliant Rennes à Brest et au sud reliant Brest à Nantes. Ces infrastructures ont en autre permis à la Bretagne de sortir de son enclavement. La qualité de ses routes nationales, les Bretons la doivent également à une posture de l'Etat "entrepreneur" qui à cette époque a encore les moyens de ses objectifs en terme d'aménagement du territoire. Ce plan routier breton comprenait également la mise en oeuvre d'un axe central Rennes-Chateaulin qui 35 ans plus tard n'est toujours pas réalisé, les changements structurels du rôle de l'Etat qui n'a plus l'assise financière de tels investissements y sont probablement pour beaucoup. Cet axe non terminé a pénalisé assez lourdement le développement économique intérieur de la Bretagne.

Pour le département des Côtes d'Armor le plan routier breton aura été d'un très large soutien pour le développement de son territoire. Mais son inachèvement aura quelque peu déséquilibré la répartition d'activité sur le territoire. Le long de la RN 12 à 2x2 voies traversant le territoire d'Est en Ouest l'activité s'est concentrée le long de cet axe : Des villes comme Guingamp et Lamballe ont vu leur situation économique s'accroître autour de l'industrie agro-alimentaire au point que cette industrie représente 38 % de l'emploi salarié du département. Cette infrastructure a également permis une meilleure desserte du littoral qui permet à l'industrie touristique d'évoluer positivement.

L'intérieur du territoire costarmoricain souffre de cet inachèvement du plan routier breton. La RN 164 prévue à 2x2 voies reste toujours à réaliser sur plus des ¾ de l'itinéraire entre Carhaix et Rennes. Des villes moyennes comme Rostronen (3868 habitants) ou Loudéac (9729 habitants) voient leur population diminuer respectivement de 7et 4% depuis 1982.Certes la mauvaise desserte en infrastructure routière n'est pas seule responsable de cet état de fait démographique, mais sa persistance ne contribue pas à son inversion.

Le plan routier breton (conforté par le milieu économique régional de l'époque) a par ailleurs eu pour ambition de réduire les temps de transport entre la province et Paris. C'est d'ailleurs cette propension à rendre la capitale nationale accessible pour l'ensemble des régions françaises qui a orienté la trame routière et ferroviaire en étoile et permis un développement rapide des "axes horizontaux" bretons. Ce plan routier a par contre omis la prise en compte de la transversalité des liaisons interurbaines de province et cela se traduit en Bretagne par l'absence de liaison Nord-Sud notamment entre Vannes et St Brieuc privant également la préfecture costarmoricaine de connexion avec le Sud de la Bretagne et plus largement avec la métropole nantaise.

L'action du Conseil Général des Côtes d'Armor vise à résorber ces disparités de desserte sur son territoire. Mais à elle seule la collectivité à beaucoup de mal à financer son programme routier faute de base fiscale propre importante. Son action s'inscrit donc également par une collaboration avec l'institution régionale et européenne pour financer ces projets d'infrastructures dits d'intérêt régional notamment par les fonds européens de développement régional (FEDER) auquel est éligible une bonne partie du territoire. Mais la pérennisation de ce financement n'est pas garantie à l'avenir dans certaines zones (plutôt littorales) où ce fond sur la période 2000-2006 se trouve dans un zonage de sortie du dispositif.

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