2 Une
position centrale difficilement exploitée en Bretagne
Le département des Côtes d'Armor occupe une
position plutôt centrale à l'échelle Bretonne qui aurait pu
lui valoir par le passé une caractéristique rassembleuse des
énergies , des identités et traditions, porteuse d'une
synthèse entre l'ouest et l'est d'une région en pleine
effervescence d'après guerre. Il en fut tout autrement, ce territoire
s'est trouvé déchiré entre deux départements et
deux métropoles.Tournant le dos au Finistère et sa
métropole brestoise orientée vers la commande navale d'Etat de
son port militaire et lorgnant vers la capitale régionale rennaise
elle-même attirée vers l'Est et l'horizon parisien, ce territoire
costarmoricain n'a jamais réellement réussi à s'affirmer
à part entière ni à nouer opportunément de
relations suffisamment fortes avec ses voisins. Certes des greffes d'Etat pour
l'implantation d'activités ont été réalisées
et continuent de porter leurs fruits comme le bassin d'emploi de Lannion qui
concentre 40 % de la recherche d'état en matière de
télécommunication, mais globalement de l'échelle
départementale se dégage un parfum quelque peu en décalage
avec les performances des autres départements bretons qui n'a pas
toujours provoqué ou engendré des investissements privés
ou publics structurants.
Le département des Côtes d'Armor n'a pas de
plate-forme aérienne digne de ce nom puisque aucun aéroport
n'est desservi par une ligne régulière pouvant accueillir des
porteurs de type Airbus ou Boeing, ni de port de commerce de taille suffisante
pour attirer de gros tonnage. Quant aux lignes ferroviaires, il ne reste plus
guère que la ligne TGV Paris Brest traversant d'Ouest en Est le
territoire et qui dessert 4 gares moyennes. Mais même Lannion à
l'Ouest du territoire également destinataire récemment d'une gare
TGV se trouve encore à 4h00 de Paris.
Ce déficit d'infrastructure positionne ce territoire
de façon quelque peu marginalisé dans le système de
transport à l'échelle nationale et se rend assez peut accessible
depuis l'extérieur de la Bretagne tant pour les hommes que pour les
marchandises. A bien y regarder le Finistère qui se trouve bien plus
excentré à l'Ouest est bien moins marginalisé par un
système de transport aérien et portuaire performant.
La prise de conscience de cet état de fait est
relativement récente et les pouvoirs publics tentent bien de reprendre
le train du développement en marche en investissant notamment sur des
programmes de modernisation des infrastructures routières
espérant enclencher une dynamique économique locale. L'ampleur
de la tache est énorme; le Conseil Général des Côtes
d'Armor ne s'y était pas trompé en programmant 1.65 Milliard de
francs de travaux routier sur son réseau dans son programme pluriannuel
d'investissement 2000-2006 (Armoroute 2000-2006), ce programme est quelque peu
contrarié par de nouvelles compétences héritées par
les départements qui lui réduisent ses marges de manoeuvre
financières (APA, RMI). D'autre part les compétences humaines
susceptibles de mettre en oeuvre ce programme ne sont pas forcément
très judicieusement exploitées, un Turn Over important est
constaté dans le personnel technique compétent entravant la
continuité du suivi des projets.
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