Chapitre 2 : Le savoir
Le savoir est autre chose q'un simple stock d'information. Il
se compose certes d'informations, mais triées, mises en forme,
interprétées de façon à en obtenir une
représentation. Le savoir se compose d'idées, de concepts,
d'images plus au moins systématisées. Un diplôme est
à cet égard la reconnaissance institutionnelle d'un savoir acquis
dans une école.
Le savoir est un processus, il évolue constamment dans
le temps. Le savoir d'un individu, par exemple, s'enrichit en fonction des
informations qu'il reçoit et qu'il intègre, ainsi
l'expérience acquise.
I. Les formes du savoir :
Le savoir est un processus de stockage d'informations de
manière plus au moins définitive et structurée.
Le savoir comprend trois composantes, comme le
représente le schéma ci dessous (figure3).
Ø Le savoir théorique.
Ø Le savoir- faire.
Ø Le savoir -être.
Les différentes catégories de savoir peuvent
donc être vues comme des couches complémentaires de savoir ;
chacune des couches sera tributaire de la couche inférieure.
Figure3
Savoir être
Savoir faire
Savoir théorique
ð Le savoir théorique est un
ensemble d'informations générales pas forcément
opérationnelles : le droit commercial est un savoir
théorique.
ð Le savoir-faire rassemble deux notions
essentielles : le « savoir » qui est
représenté par l'acquisition d'une forme de connaissance et le
faire « faire » qui est l'art de mettre en action cette
connaissance au service d'un objectif déterminé.
ð Le savoir-être est un ensemble
d'informations comportementales, c'est une faculté à se comporter
qui permet de mettre en oeuvre le savoir- faire et le savoir-
théorique.
Il se traduit dans les relations interpersonnelles,
hiérarchiques et dans la réalisation de diverses tâches
à accomplir. Un employé de banque au guichet devra par exemple
posséder une capacité de maîtrise de ses comportements face
aux réclamations des clients.
II. L'apprentissage du savoir :
Ø Le savoir théorique s'acquiert par
l'instruction.
Ø Le savoir- faire s'acquiert :
· D'un côté par l'action,
c'est d'ailleurs à cette principale difficulté que se heurtent la
totalité des formations. Les limites de la formations classique tiennent
au fait que l'exposé des connaissances fait par les enseignants est
complété par des exercices
« théoriques ». C'est pourquoi, rien ne pouvant
remplacer la mise en situation réelle pour l'acquisition du
savoir-faire, certaines formations tentent de combler cette lacune :
ü En développant les stages en
entreprise ;
ü En adoptant la méthode des cas, visant à
mette l'étudiant en situation réelle.
· D'un autre côté
l'intuition qui est une synthèse du savoir acquis qui se
déclenche inconsciemment quand un problème se pose, c'est une
action réflexe face à un événement.
· Ainsi le manuel des procédures :
le manuel des procédures est un document synthétisant
par la description d'opérations simples, l'action à mener et les
moyens d'atteindre une performance quasi-parfaite.
Se doter d'un manuel de procédures présente un
avantage évident pour les entreprises, il leur permet d'optimiser leur
structure et rationaliser leur gestion. Il leur impose d'établir le
bilan de leur activités actuelle et prévisionnelle, de
réfléchir sur le moyen d'éviter les blocages de toute
sorte et enfin d'améliorer la production d'une manière
continue.
Le manuel des procédures est sans doute la source la
plus importante du savoir-faire de l'organisation. Il est présent pour
plusieurs raisons :
§ Obligation légale
§ Un moyen de stabiliser ses performances et
d'améliorer ses réalisations
§ Contribue à renforcer le système de
contrôle interne
§ Un moyen de capitalisation du savoir-faire de
l'entreprise
Généralement, un manuel de procédure
comporte trois parties :
-Le manuel de procédures comptables
qui décrit toutes les opérations et imputations comptables
à effectuer.
-Le manuel de procédures
métiers (ou opérationnel) regroupe toutes les
procédures liées aux métiers de l'entreprise.
-Le manuel de procédures
administratives qui décrit toutes les actions à mener au
niveau des opérations de traitement interne
III. Typologie et interrelations:
A-) Types du savoir-faire
Le savoir-faire renforcé d'une entreprise revient
à la somme de quatre formes de connaissances, qu'il est possible
d'identifier comme suit :
1- Le savoir-faire opérationnel
banalisé : c'est la connaissance acquise par
l'expérience. Dans ce sens, dans une industrie quelconque, ce type de
savoir faire peut être identifié par l'ensemble des entreprises du
secteur.
2- Le savoir -faire opérationnel
stabilisé : connaissance liées aux activités
administratives : secrétariat, comptabilité, gestion de
paie... activités externalisables.
3- Le savoir-faire opérationnel
proactif : est le savoir- faire que l'entreprise exploitera dans
l'avenir. Il doit être considéré comme un facteur
clé de succès. Il est stratégique car il est basé
sur une anticipation de l'avenir.
Exemple :
élargissement de la gamme de produit d'une entreprise par
l'introduction d'un nouveau produit.
4- Le savoir-faire opérationnel unique :
le savoir-faire rare et stratégique, les compétences-clés
de l'entreprise. Cette notion de savoir- faire unique s'applique à tous
les niveaux hiérarchiques.
B-) Interrelations :
Les interrelations entre le savoir théorique, le
savoir-faire et le savoir-être :
Nous avons jusqu'à maintenant considéré
le savoir théorique, le savoir-faire et le savoir-être comme des
éléments indépendants. La réalité est
beaucoup plus complexe.
Pour qu'un individu puisse faire face à un
problème donné, il doit posséder chacune des trois
composantes du savoir.
Prenons l'exemple d'un mécanicien dont la fonction
consiste à réparer des machines-outils. Même avec une
expérience conséquente des réparations sur ce type de
machines, ce mécanicien doit connaître un minimum de principes de
mécanique pour effectuer son travail, sachant qu'une réparation
n'est jamais identique à la précédente.
Le savoir théorique semble donc être un
pré requis au savoir-faire. De même, le savoir théorique et
le savoir-faire deviennent inutiles sans une réelle motivation.
Nous pouvons donc affirmer que :
ü Le savoir-faire met en oeuvre un savoir
théorique ;
ü Le savoir être met en oeuvre un savoir-faire avec
le comportement adéquat.
PRÉCISION:
La distinction entre « le savoir » et
« la connaissance » est délicate. Dans la vie
courante, le terme de savoir désigne plutôt des informations
enregistrées de manière plus au moins définitive et
structurée (culture générale). Le terme de connaissance
désignerait l'intervention d'un processus de distinction. La
connaissance nécessiterait un travail d'identification pour parvenir
à restituer une information. Le savoir pourrait restituer cette
même information « sans effort ».
La gestion des connaissances propose donc de considérer
chacune des catégories proposées et de mettre en place des
dispositifs de repérage, de stockage adaptés, favorisant
l'enrichissement individuel et collectif des composantes humaines de
l'organisation.
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