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L'insertion et le maintien des personnes handicapées en milieu ordinaire de travail

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par Sandie GRESSE
Faculté des sciences juridiques, politiques et sociales de Lille 2 - Master 2 professionnel de droit social 2004
  

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III. L'élaboration, la réalisation, le financement et l'adaptation du poste de travail

L'aménagement du poste de travail, son adaptation spécifique à la situation du salarié en situation d'inaptitude, conditionne de façon évidente l'emploi et l'avenir même du salarié dans l'entreprise. Cette démarche va dépendre d'abord d'une décision prise par l'employeur d'entreprendre ou non la recherche véritable d'une solution adaptée, tenant compte, des propositions formulées par le médecin du travail.

Nous savons par expérience, qu'au-delà du texte sur "l'obligation de reclassement" certes inscrit dans la législation, c'est bien à partir d'une part de la qualité des propositions formuler par le médecin du travail et d'autre part de l'intervention active des élus, de leur capacité à formuler des propositions concrètes que la meilleure stratégie sera adoptée.

Si la décision de rechercher une solution est prise, nous pouvons dire qu'il y a de réelles possibilités de pouvoir réaliser le maintien dans l'emploi ou l'insertion d'un travailleur handicapé. En effet, dans chaque département les entreprises ont à leur disposition des services spécialisés tel que les EPSR ou des structures chargées du maintien dans l'emploi, en capacité d'étudier les possibilités de réalisation et de financement de ces aménagements en lien direct avec la personne concernée, l'environnement de travail et le médecin du travail. Elles font appel en fonction de chaque dossier à des intervenants spécialisés tel que l'ergonome, les institutions réalisant les bilans de compétence, les institutions d'étude à des chargés de mission des services de l'emploi de la formation professionnelle, les industriels en capacité de réalisé les aménagements bref, elles réunissent tous les éléments pour construire et proposer des stratégies adaptées. L'AGEFIPH pour sa part peut financer tout ou partie de l'ensemble des moyens qui sont sollicités pour le dossier, présenter et apporter une aide spécifique à l'entreprise pour accompagner l'effort réalisé.

Nous voyons bien que toutes les conditions sont réunies pour élaborer, réaliser, financer, adapter le poste de travail et permettre au salarié de conserver son emploi dans des conditions satisfaisantes pour sa santé, et pour l'employeur, de répondre à ses obligations sans surcoût ni surcharge de travail et par la même résoudre un grave problème humain.

CHAPITRE III
LES PRINCIPES D'AMELIORATION DES PRATIQUES DE
MAINTIEN

Fortes des expériences passées, les entreprises sont amenées à adapter leurs pratiques de maintien dans l'emploi sur de nouveaux principes, détrônant l'unique logique médicale. Si le signalement de situations de handicap est bien en lien avec l'état de santé du personnel, les possibilités d'actions de l'entreprise ne sont pas dans le domaine médical.

I. Interactions entre individu et environnement de travail

Le premier principe à respecter est d'appréhender les interactions entre l'individu et son environnement de travail. Cette approche a le mérite de ne plus focaliser les déficiences fonctionnelles d'un individu (la perte ou le dysfonctionnement des diverses parties du corps, motrices, sensorielles, organiques et mentales). En effet, la survalorisation des caractéristiques médicales constitue un biais, car elles s'affirment au détriment des aptitudes de l'intéressé tandis que le poids des facteurs liés au travail est minimisé. Opérer cette distinction est cruciale, sensé et utile : Sensé, parce l'existence de déficiences ne s'accompagne pas systématiquement de difficultés pour réaliser son travail. La qualité de l'environnement permettra de minimiser ou d'amplifier les difficultés en offrant ou pas la possibilité de mobiliser des mécanismes de compensation ; Utile, parce que cette approche élargira les possibilités d'actions.

II. Diversité de réponses

Diversifier les réponses, en termes de solutions et de modalités, constitue, en effet, le second principe d'amélioration des pratiques de maintien. Force est de constater que les solutions d'aménagement réduites aux contours physiques et matériels du poste (dimensionnement et aides techniques) se révèlent insuffisantes.

Ces limites sont largement illustrées par la diversité de solutions que requiert la gestion des troubles musculosquelettiques. D'autre part, mobiliser une seule modalité, par exemple le reclassement des personnes en difficulté vers des postes dits allégés ou doux, peut conduire à une impasse. Le problème qui semblait résolu ressurgit de façon plus marquée. C'est le cas, par exemple, lorsque le nombre de personnes en difficulté dépasse le nombre de postes d'accueil ou lorsque la population reclassée, parfois marginalisée par l'absence de progression professionnelle, risque l'exclusion à l'occasion d'une évolution d'activité.

À des difficultés initialement liées à l'état de santé, vont s'ajouter des désavantages liés aux compétences qui n'ont pu être acquises, voire la diminution de capacité (sclérose cognitive).

III. L'intégration au fonctionnement de l'entreprise

Ces limites corroborent le troisième principe des "bonnes" pratiques de maintien, une intégration au fonctionnement de l'entreprise : un maintien dans l'emploi de qualité reposera sur une cohérence avec les besoins de l'entreprise, un maintien durable sur une cohérence avec ses évolutions stratégiques.

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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle