Chapitre II
Analyse du contexte de la formation agricole et rurale
au Sénégal
La SNFAR intervient dans un contexte agricole fortement
détérioré, avec d'un côté, une baisse
continue des productions et des exportations agricoles, une hausse vertigineuse
des importations alimentaires, et de l'autre côté une chute des
revenus et de la productivité des ruraux, un exode rural massif vers des
villes surpeuplées et une capitale macrocéphale.
1 - Les défis de l'agriculture :
L'agriculture sénégalaise est ainsi en situation
de défaillance dans l'ensemble de ses quatre fonctions historiques que
sont, selon Pierre DEBOUVRY :
· Nourrir le pays.
· Procurer des emplois et des revenus aux
ruraux
· Fournir des devises par les
exportations
· Préserver les ressources
naturelles
1 - 1 : La fonction de sécurité
alimentaire :
Le pays couvre à peine la moitié de ses besoins
par la production intérieure et est obligé de recourir aux
importations et accessoirement à l'aide alimentaire.
*Source : Etude ENDA sur la souveraineté
alimentaire au Sénégal, Juillet 2006
La principale céréale en cause est
évidement le riz qui est l'aliment de base des familles urbaines et qui
perce en zones rurales en substitution aux céréales locales (mil,
maïs, sorgho).
*Source : Etude ENDA sur la souveraineté
alimentaire au Sénégal, Juillet 2006
Ce changement dans les habitudes alimentaires des
sénégalais est intervenue en 1974 qui est l'année de la
crise pétrolière et sa conséquence sur le
renchérissement des intrants importés (engrais). Il s'accentuera
avec les sécheresses successives qui ont sapé les bases de la
productivité des exploitations agricoles.
Ce goût des sénégalais pour le riz qui est
importé à 80% est d'un poids lourd sur les importations
alimentaires.
*Source : Document d'Orientation IPAR
2007
La part du riz dans ces importations a atteint aujourd'hui des
proportions inquiétantes.
*Source : Etude ENDA sur la souveraineté
alimentaire au Sénégal, Juillet 2006
Ces importations alimentaires expliquent également pour
une part significative le déséquilibre de la balance commerciale
du pays.
*Source : Document d'Orientation IPAR
2007
Cette recrudescence des importations s'explique par l'effet
combiné d'une augmentation de la consommation
céréalière per capita liée certainement à
l'urbanisation galopante, ainsi que par une diminution relative du rapport
ruraux / urbains. C'est surtout cette urbanisation qui constitue le vrai
défi de notre agriculture car elle s'accompagne de changements rapides
d'habitudes alimentaires et d'exigences de qualité auxquels les
capacités d'adaptation du secteur ne peuvent faire face.
*Source : DEBOUVRY, 2004
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