2 - 2 : L'hypothèse de travail :
Au cours du développement de ses activités
d'appui à la mise en oeuvre de la SNFAR, l'équipe du BFPA a
été amenée à rencontrer un certain nombre de
difficultés.
i) Le Comité National de Planification
Stratégique de la FAR (abrégé CNPS/FAR) et les
Comités Régionaux (CRPS/FAR) qui étaient prévus
dans le document de 1999 comme instruments de mise en oeuvre de la SNFAR, ne
sont pas encore à ce jour fonctionnels. D'ailleurs seul le Comité
de Ziguinchor existe formellement, mais ne fonctionne pas encore, malgré
les exhortations. Il en est de même du Comité National qui ne
s'est jamais réuni faute d'initiative du BFPA qui en assure pourtant le
secrétariat.
ii) Les réseaux régionaux d'acteurs (à
St-louis, Kaolack, Kolda) que nous appuyons pour relayer la SNFAR, fonctionnent
pratiquement à vide et ne se posent pas les bonnes questions.
iii) Les dispositifs de formation rurale, notamment publics,
rechignent encore à s'ouvrir à la participation des citoyens.
Quant à ceux du secteur associatif et privé qui déclarent
adhérer à l'approche, ils acceptent difficilement d'être
influencés par les utilisateurs. Exemples : le Centre de Formation
Professionnelle Horticole (CFPH) de Cambéréne après
s'être engagé dans un projet d'établissement a buté
sur la nécessaire phase de validation du processus par les acteurs de
son milieu. Les Centres de Formation Agricole (CFA) de Caritas Kaolack,
après avoir réussi à inverser leurs démarches de
formation dans le sens de la demande des producteurs, sont retombés dans
les logiques de l'offre après le retrait prématuré du
consultant qui les accompagnait dans ce travail de rénovation des
dispositifs.
Ces difficultés persistantes observées sur le
terrain, pourraient s'expliquer par une
méconnaissance de la démarche de
construction des dispositifs de formation à partir de la demande et par
des difficultés à mettre en oeuvre cette démarche. Telle
est l'hypothèse que je souhaite vérifier - ou infirmer - dans ce
mémoire.
En effet, le contexte actuel est aussi à
considérer. Il est caractérisé par i) une crise du secteur
agricole et du monde rural, ii) une crise de l'emploi des jeunes et des
diplômés, iii) un dispositif national de formation agricole
ruiné par l'ajustement structurel, iv) une dynamique de
décentralisation encore faible, et v) des politiques agricoles peu
précises. Il ressort du bilan de nos premières actions au BFPA
que pareil contexte n'est pas favorable à la promotion de l'approche par
la demande, ni à l'exercice des fonctions de pilotage et
régulation telles qu'elles relèvent du rôle du Bureau.
Encore faudra-t-il que ce rôle soit clairement défini, compris et
accepté de la tutelle, puis partagé avec les partenaires qui y
concourent.
Cette étude est donc aussi une contribution à la
clarification des concepts, en fournissant des éclairages
théoriques sur les notions utilisées (demande, offre, besoin,
approche par la demande, etc.), en liens avec les données d'observations
issues des activités de création et rénovation des
dispositifs de formation professionnelle agricole, impliquant directement ou
indirectement le Bureau de Formation Professionnelle Agricole.
Ce travail de clarification des concepts et des
procédures, à l'intention des différents acteurs en jeu,
devrait leur faciliter l'effort de mise en oeuvre de la démarche de
construction des dispositifs de formation par la demande et d'adaptation de la
SNFAR, selon qu'elle s'applique au niveau local, régional et national.
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