2 - Identification du thème et des objectifs de
l'Etude :
Cet ensemble d'institutions (rare en Afrique subsaharienne)
constitué progressivement depuis 1960 est à même de
répondre pour l'essentiel aux besoins de formation des ruraux à
tous les niveaux. Le système est caractérisé par un
secteur public fortement endommagé par la crise et l'ajustement,
centré sur l'offre, et un secteur associatif et parapublic relativement
dynamique, malgré les insuffisances constatées, et sensible
à la demande des acteurs. Il est ouvert et participatif, l'Etat et les
collectivités territoriales y contribuent sans imposer leurs approches
aux autres acteurs, les bailleurs de fonds le soutiennent
financièrement. Par une série de décisions politiques
(adoption SNFAR), administratives (création du BFPA),
législatives (vote LOASP) prises depuis 1999, l'Etat marque son
adhésion au principe de l'approche par la demande, comme moyen de prise
en charge adéquate de la formation professionnelle agricole des
producteurs et ruraux à la base.
2 - 1 : Le questionnement de départ :
Toutefois un certain nombre de questions se posent aux acteurs
de ces dispositifs :
o La formation est un service public et son accès un
droit pour tous les ruraux (article 63 de la LOASP). Ce service est
délivré sur un marché où interviennent l'Etat, les
ONG, les prestataires privés, les collectivités locales et les
organisations de producteurs. Un tel marché ne pouvant pas être
parfait, une intervention étatique s'avère nécessaire pour
limiter les effets pervers liés d'une part, aux comportements
opportunistes des acteurs sur les prix, et d'autre part à l'information
défectueuse sur les produits. D'autant plus que la part
prépondérante du financement fourni par l'aide extérieure
remet en question la durabilité du système.
o Les compétences revendiquées par les
opérateurs ne sont certifiées par aucune instance, et les
bénéficiaires ne disposent d'aucune garantie sur la
qualité des formations reçues. Il est nécessaire de mettre
en place un mécanisme de mise à niveau et de certification des
capacités.
o Ce besoin de certification des capacités et des
cursus est au coeur de la mission du Responsable de la Formation des
Producteurs du BFPA. Ses activités sont tournées essentiellement
vers la détermination des démarches collectives de réponse
à la demande du plus grand nombre, en impliquant les acteurs de base,
notamment les bénéficiaires. C'est de telles démarches
participatives qu'il faudra partager, valider et certifier. Comment mobiliser
effectivement ces bénéficiaires ruraux quand leur situation est
caractérisée par une pauvreté (plus de 65%) et un
analphabétisme (plus de 80%) fortement inhibiteurs d'initiatives ?
D'un autre côté l'approche par la demande pose en
soi une série de questions :
o Suffit-il de créer un service ministériel pour
avoir une formation qui réponde à la demande ?
o Quelle demande d'ailleurs ?
o La demande de qui ?
o Selon quelle expression ?
o Pour quelle performance ?
La tâche n'est donc pas aisée pour le BFPA car
derrière la simplicité de ces mots réside une grande
diversité d'approches et de démarches pouvant être
contradictoires d'un dispositif à l'autre, comme au niveau de leurs
impacts.
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