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La SNFAR du SENEGAL : Appui à la mise en oeuvre des Dispositifs de Formation des ruraux par la Demande

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par Abdourahmane FAYE
Université des Sciences Sociales de Toulouse 1 - Master 2 Pro Ingénierie de la Formation et des Systèmes d'Emplois 2008
  

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3 - Un système de formation agricole ruiné par l'ajustement structurel, marqué par

la logique-projet, et oublié d'une réforme institutionnelle globale du secteur.

3 - 1 : Analyse :

Le Programme d'Ajustement Structurel décidé suite à la crise du secteur agricole, a eu pour conséquences une réduction drastique des moyens de fonctionnement des écoles agricoles, et une baisse de régime allant jusqu'à l'arrêt total pour certaines. Ces établissements qui ne sont pas encore sortis du l'ornière, malgré la fin de l'ajustement en 2001, contribuent faiblement à la SNFAR, faute de ressources internes suffisantes pour se remettre en cause.

Quant aux quatre écoles agricoles20(*) couvertes par la coopération suisse depuis 1977, elles ont été préservées des conséquences de l'ajustement, par les ressources substantielles qu'elle leur apportait. Malheureusement cette aide permanente et peu exigeante a créé une illusion de stabilité qui a amené les ministères de tutelle à « ne plus se soucier » de la situation de ces écoles. Alors même qu'elles fonctionnaient dans une logique « programme » et dans la routine de l'offre, de temps en temps réaménagée à l'interne, sans tenir compte vraiment des mutations qui ont façonné leur environnement extérieur. C'est-à-dire que ce sont les formateurs qui définissent leur offre de formation sur la base de l'apprentissage de contenus scientifiques et techniques et non pas, bien évidemment, en fonction des « besoins » de formation (comme écarts de compétences) des populations.

Mais toutes ces écoles (avec et sans la coopération suisse) ont été oubliées dans les grandes réformes institutionnelles initiées par l'Etat depuis 1984, sous la pression des bailleurs de fonds, pour redresser globalement le secteur. Ce n'est qu'à l'occasion du processus de 1999 que les acteurs se sont rendus compte de la mise à l'écart du secteur de la formation dont la conséquence était l'absence d'une composante formation dans le PSAOP 1. Les efforts du BFPA et du Bureau d'Appui pour corriger cette anomalie ont permis de restaurer une composante « renforcement de capacités » dans le PSAOP 2, mais les écoles publiques ne sont pas encore sorties des schémas de formation anciens.

3 - 2 : Interprétation :

Ces 3 facteurs combinés (délabrement, mentalité « programme », oubli) ont pu expliquer la faible participation de la plupart des écoles d'agriculture au processus de 97 - 99 qui a consacré la démarche de construction des dispositifs par la demande. Certaines d'entre elles, amenées par leurs directeurs non favorables aux changements préconisées, avaient choisi délibérément de se mettre à l'écart, sans que leurs tutelles d'alors n'aient jugé nécessaire de les y astreindre. Ce faisant, ces établissements, qui constituent l'essentiel du dispositif national, éprouvent encore beaucoup de difficultés à fonctionner en responsabilité partagée, dans des projets de formation impliquant leurs utilisateurs.

3 - 3 : Illustrations :

Le Projet d'Etablissement de l'école d'agriculture de Ziguinchor n'arrive pas dépasser le stade de l'intention à cause de l'attitude peu enthousiaste des responsables de l'école. Ces derniers persistent dans l'idée que le rôle de l'établissement c'est « d'exécuter des politiques » et non d'en concevoir comme les y invite le processus de projet d'établissement. Alors que le BFPA leur oppose la nécessité pour eux d'avoir l'initiative du projet de dispositif, d'en assurer la coordination en s'ouvrant aux autres acteurs du territoire pour adapter les dispositifs aux besoins des acteurs et légitimer leurs conclusions. Bien entendu nous convenons avec eux que c'est à l'Etat de concevoir des politiques, notamment des politiques de formation, et aux spécialistes de la formation (les établissements et leurs enseignants) d'étudier et de mettre en oeuvre ces politiques, notamment en matière d'adaptation des dispositifs de formation aux besoins des populations rurales. Mais la démarche ne consiste pas pour l'Etat à les concevoir ailleurs pour venir les vulgariser dans les régions.

Cette même attitude passive a conduit l'établissement à ne jouer aucun rôle dans le fonctionnement du Comité Régional de Ziguinchor. En vertu de son prétendu statut de « représentant de l'Etat » dans le domaine de la formation agricole et rurale, l'école continue de revendiquer la légitimité exclusive sur toute initiative de formation rurale dans la région, surtout si elle inclut une participation du ministère de tutelle.

3 - 4 : Conclusion :

La FAR, sans ces écoles du dispositif public, n'est pas envisageable, et leur implication déterminera la qualité des processus collectifs en régions. A l'échelle de leurs territoires, leurs attitudes rétives et leur manque de professionnalisme sont imputés à l'incapacité de l'Etat à piloter des processus de rénovation des dispositifs de formation par la demande. Malgré son état actuel, cet appareil étatique constitue le point d'appui du BFPA pour introduire et diffuser l'esprit et les enjeux de la SNFAR dans les processus régionaux. C'est donc un héritage lourd à assumer, mais le BFPA en tant que tutelle publique a implicitement les moyens légaux de les astreindre à s'adapter, et n'a d'autre choix que de trouver les bonnes approches pour y parvenir. Jusque-là c'est la voie de la persuasion qui est privilégiée mais si les résistances persistent l'usage de la contrainte administrative va entrer en vigueur.

* 20 CNFTEIA de st-louis ; CNFTAGR et CNFTEFCPN de Ziguinchor ; ENCR de bambey

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