La SNFAR du SENEGAL : Appui à la mise en oeuvre des Dispositifs de Formation des ruraux par la Demande( Télécharger le fichier original )par Abdourahmane FAYE Université des Sciences Sociales de Toulouse 1 - Master 2 Pro Ingénierie de la Formation et des Systèmes d'Emplois 2008 |
2 - Crise de l'emploi et dynamiques démographiques pesantes : La confiance perdue dans l'école2 - 1 - Analyse : Les données disponibles annoncent un taux de chômage entre 20 et 30% et plus de 60% de la population active (entre 15 et 64 ans) en situation de sous-emploi (travaillant moins d'heures que la norme et disponibles pour effectuer plus). Selon une étude récente17(*) de la Banque Mondiale, 6 à 7 jeunes sur 10 en âge de travailler, et qui cherchent, ne trouvent pas d'emploi. Dans cette population de jeunes en chômage 80% n'ont pas la qualification professionnelle requise pour occuper un emploi stable et bien rémunéré. Ces chiffres résultent de dynamiques démographiques amenant chaque année 200.000 jeunes sur le marché du travail, pour un disponible d'emplois qui n'excède pas 50.000 postes, répartis en 15.000 pour le public et 35.000 pour le privé formel. La grande majorité de ces jeunes à insérer provient de familles rurales, sans qualification, peu préparés pour les métiers urbains et très tentés par l'émigration clandestine. 2 - 2 - Conséquence : Ces contreperformances remettent en question les dispositifs de formation professionnelle des ruraux, même si le dynamisme de l'entreprise formelle et la compétitivité de l'économie nationale sont en cause. Les écoles de formation agricole sous tutelle du BFPA, peu sensibles à cet enjeu de qualification de masse, et au lien évident entre formation et emploi, sont restées sur les modèles élitistes d'antan, centrés sur de petits effectifs (10 à 20 sortants par an) avec des approches et des contenus pédagogiques non évolués. Elles sont restées sur un schéma de préparation à des emplois dans la fonction publique qui a été leur gloire. L'école publique de formation agricole perd de son attractivité car ne satisfait plus aux fins professionnelles et sociales pour lesquelles les ruraux (individus, organisations, institutions) acquièrent des qualifications, en y consacrant des ressources. Les nouveaux acteurs (ONG, Bureaux d'Etudes, Projets) qui investissent le secteur de la Formation rurale, jugent peu crédible l'action publique de formation agricole et ne collaborent pas franchement aux processus pilotés par le BFPA en régions. Ils n'ont de référence que les objectifs et critères de performances fixés par les organismes qui les financent. 2 - 3 : Illustrations : Dans l'édition du journal « Le Populaire18(*) » du 07/09/07, un article titré « vers une dynamisation du développement local » relatait un atelier tenu dans le village Koungheul19(*) à l'intention des élus locaux pour les informer du démarrage des activités du PNDL. Un Président de Conseil Rural s'y exprimait en ces termes : « les ONG et les projets viennent un beau matin s'installer sur notre territoire et commencent à travailler avec nos populations sans même avoir la courtoisie de nous saluer et de nous informer, et l'Etat les laisse faire ». 2 - 4 : Conclusion : Dans ce cas de figure les processus de construction des dispositifs par la demande servent de cadre de référence aux interventions, en accordant les approches et en fédérant les actions autour de la notion de demande. C'est le sens revêtu par les fonctions de régulation participative et de pilotage concerté dont l'exercice requiert centralement la participation de l'Etat via le BFPA. Mais ce déficit de reconnaissance par les acteurs est un handicap lourd pour l'efficacité de l'action étatique de formation, à résoudre en priorité. * 17 Rapport n° 40344-SN. Sénégal. A la recherche de l'Emploi. Le chemin vers la prospérité. Septembre 2007 * 18 Un quotidien people de grande audience. * 19 Région de Kaolack |
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