2 - 3 - 2 : De la durabilité des changements
opérés :
Après le retrait du mandataire en 2005 les CFA de
Kaolack sont retombés en situation d'arrêt d'activités,
malgré l'oeuvre colossale accomplie dans l'amélioration du
fonctionnement du système de services aux OP par la formation. Cette
fragilité des processus après 5 années d'accompagnement
démontre que leur survie dépend de leur appropriation par le
milieu, qui doit se mobiliser pour protéger son outil et suppléer
les carences des appuis extérieurs. Or cette donne n'a pas
été incluse dans les approches de cette phase qui n'ont pas
suffisamment mis à contribution les exécutifs locaux et
régionaux. Ces derniers sont détenteurs de ressources et de
compétences de développement local qu'ils peuvent (doivent)
utiliser à cet effet à condition d'être sensibilisés
sur l'ampleur des changements et informés des enjeux sous-jacents.
L'adhésion de ces collectivités territoriales
à ces stratégies de transformations des situations locales,
devrait les amener à s'impliquer dans l'approfondissement et
l'élargissement des expériences réussies pour en faire
profiter les citoyens relevant de leur « juridiction de
développement ». Ce fut là la dimension manquante des
changements fantastiques vécus dans les terroirs touchés par les
processus de reconstruction des dispositifs de formation par la demande dans
les CFA de Caritas.
2 - 3 - 3 : Enseignement en rapport avec
l'hypothèse de départ :
Cette expérience de Kaolack démontre que
l'approche par la demande était méconnue par les acteurs sur le
terrain, vue la rapidité avec laquelle le changement de démarche
a été opéré sous la poussée des producteurs
et des groupements villageois.
D'un autre coté, on découvre que pour avoir
impliqué insuffisamment un acteur majeur comme les collectivités
locales, l'ampleur des changements a été limitée par les
moyens minimes de l'ONG à un public restreint, alors que la demande de
compétences est importante.
Cette participation de l'état et des
collectivités locales était envisagée après 2005
comme priorité dans une nouvelle phase de coopération (2005 -
2009) avec le BA, mais le retrait du mandataire l'a compromise, en même
temps qu'il a révélé la difficulté d'appropriation
du processus par les acteurs du système.
Aussi note-t-on que le processus de participation ne
dépend pas que de sa mise en oeuvre. Même si les acteurs y ont
trouvé le plus grand intérêt, il y a des facteurs de
blocage qui ne permettent pas la reproductibilité et la
durabilité des processus participatifs quand bien même que la
participation a été bien réalisée. C'est le cas
pour les formateurs qui n'ont pas toujours le niveau d'argumentaire requis pour
éclairer les acteurs ; des responsables financiers qui ne
saisissent pas toute l'utilité et la pertinence de ces
concertations ; l'absence d'adhésion d'un des acteurs, les
collectivités locales et régionale, etc.
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