La SNFAR du SENEGAL : Appui à la mise en oeuvre des Dispositifs de Formation des ruraux par la Demande( Télécharger le fichier original )par Abdourahmane FAYE Université des Sciences Sociales de Toulouse 1 - Master 2 Pro Ingénierie de la Formation et des Systèmes d'Emplois 2008 |
2 : Les expériences d'appuis aux démarches de réponse à la demande.2 - 1 : L'appui du BA à CARITAS Kaolack : la (re)construction du dispositif d'interventionAprès la validation technique et sociale du Document de SNFAR, et sa validation politique obtenue lors de l'atelier national de Novotel11(*), la coopération suisse a entrepris d'accompagner des initiatives allant dans le sens de la mise en oeuvre des orientations et stratégies retenues. Son appui aux acteurs était fondé sur le principe de la demande exprimée et argumentée, et sur l'objectif de construction ou reconstruction des dispositifs de formation par la demande. La démarche structurée en 8 séquences (voir schéma page 44) visait principalement à favoriser l'implication de tous les acteurs, et à réguler le processus participatif afin qu'aucun acteur ne puisse à lui seul le dominer ou l'accaparer. CARITAS Kaolack a bénéficié d'un appui pour redresser globalement son système de services aux OP de sa zone d'interventions, et relancer spécifiquement la formation dans ses 2 CFA en situation de sous-activités depuis 1995, faute d'effectifs. L'appui démarré en 2000 a utilisé un « mandataire12(*) » chargé d'accompagner la mise en oeuvre du partenariat CARITAS / BA. Il participe à la conception des accords, à l'animation des actions sur le terrain et à la gestion des relations entre Caritas et ses partenaires locaux (OP, ONG, Collectivités locales, services étatiques déconcentrés, etc.) en tant que conseil. Mais surtout, il informe l'organisation sur les évolutions en cours dans l'environnement politique, économique, institutionnel, etc. à prendre absolument à compte pour décider, planifier et/ou anticiper. 2 - 2 : Présentation d'un exemple de démarche du Bureau d'Appui :Etape 1 : De retour de sa participation au séminaire du Novotel, le Secrétaire général de Caritas Kaolack a adressé une demande écrite à la coopération suisse pour relancer ses 2 centres de formation en situation de difficultés. Etape 2 : Le bureau d'Appui marque son accord et rappelle au requérant certains des principes qui guident son intervention (demande concertée à l'interne et avec les partenaires externes, une cohérence globale interne et externe, engagement des institutions partenaires, implication forte des bénéficiaires, visibilité et reproductibilité des impacts, etc.) Puis le partenaire demandeur de l'intervention se prépare à recevoir une mission du Bureau composée de son Responsable, de son chargé de programme et du mandataire du Bureau chargée des questions du « genre ». Etape 3 : L'équipe du Bureau d'Appui effectue alors une mission de 5 jours ouvrés, pour conduire une série d'entretiens avec tous les acteurs concernés de prés comme de loin par cette demande de collaboration. Dans un premier temps les discussions ont lieu avec le staff (les salariés) au complet dans les locaux de la structure demandeuse de l'intervention. C'est un débat général qui permet à chaque personne d'exprimer son point de vue sur les problèmes à la base de la demande, et de se positionner par rapport à celle-ci. A ce stade le point de vue du directeur de la structure vaut autant celui de chaque agent, et l'opinion des formateurs des centres visés dans la requête est très attendue. Quant à l'équipe de mission elle questionne ses interlocuteurs sur leur vision du développement de leurs régions, ainsi que la capacité de leurs actions et réalisations à contribuer significativement à la concrétisation de cette vision dans le cadre des orientations définies par les exécutifs régionaux. Ensuite elle s'informe sur le rôle et la place faits aux producteurs et à leurs organisations dans le système de partenariats qui unissent Caritas et les groupements villageois de producteurs. Cette phase est déjà un moment important vers l'idée que la notion de demande est plus complexe que la requête à laquelle la réduisait ses initiateurs, et qu'elle intègre les représentations (parfois contradictoires) d'autres acteurs pour éviter d'être partielle voire partiale. Après ces échanges sur les perceptions et les principes, les deux parties descendent sur le terrain pour visiter les réalisations de l'organisation hôte, et s'entretenir avec les groupements d'usagers des services qu'elles génèrent. Là aussi la parole donnée aux producteurs à la base leur permet d'exprimer à travers leurs dires leur conception de leur situation, les moyens et efforts fournis pour la faire évoluer vers une situation désirée, et en mobilisant prioritairement des ressources disponibles localement. Ces entretiens sont tenus séparément avec les producteurs individuels sur le lieu des activités (champs et ateliers), avec les groupements villageois de premier niveau, et avec les unions de groupements des niveaux supérieurs (communauté rurale, arrondissement, département) pour mieux systématiser les points de vue sur la même question de la demande de formation. Tous les acteurs dont les noms ont été cités durant ces différents entretiens pour leur implication, ou absence d'implication, dans les processus de relations décrits, sont ciblés et contactés, ou bien programmés pour l'être pour compléments d'informations en vue de mieux cerner la demande de formation. La complexité évidente de cette étape et les décisions d'actions qu'elle appelle à sa suite, amènent souvent le Bureau d'Appui et la structure demandant l'intervention à recruter et impliquer dés à présent un prestataire pour aider à formuler les collaborations ultérieures. Etape 4 : L'étape précédente ayant permis d'élargir la surface du problème à l'origine de la demande, il revient à la structure de reformuler sa demande. Voire même de formuler une nouvelle demande, qui prend en compte les éléments nouveaux de précisions issus de ces premières concertations entre partenaires des processus à venir, pour se construire des représentations communes de leur vécu. Cette nouvelle demande réécrite par Caritas, à partir du diagnostic partagé de la situation globale, et avec l'assistance technique du mandataire (s'il y a lieu), fait l'objet d'une autre rencontre avec le Bureau d'Appui. L'objectif est de délimiter le champ de l'intervention, identifier les acteurs à impliquer et leurs rôles, définir les axes et principes de la collaboration en spécifiant les engagements de chacune des trois parties contractantes (Caritas, Bureau d'Appui, Mandataire), enfin de déterminer les performances à atteindre ainsi que les critères et les conditions de leur validité. Cette étape donne lieu à la signature d'une convention entre le Bureau d'Appui et le partenaire, assortie d'un budget et d'objectifs étalés en général sur trois années. Durée que les deux partenaires appellent communément « une phase de projet ». Puis, s'il y a lieu, la structure bénéficiaire de l'appui peut à son tour contractualiser avec le prestataire, à titre individuel, ayant aidé à la conception de la convention (le mandataire) pour la durée de la phase. Son rôle est d'aider les bénéficiaires à comprendre et interpréter positivement les termes de la convention, à clarifier les démarches d'identification de la demande et de construction sociale des besoins, à aider à concevoir et animer des actions de formations, etc. Plus généralement le regard extérieur qu'il apporte permet de contrôler les échéances contractuelles, en évitant des dérives, des déviations ou des lenteurs injustifiées dans l'exécution des accords signés. Il veille au maintien de l'organisation bénéficiaire en adéquation avec ses environnements internes et externes. Son contrat mentionne clairement qu'il intervient dans toute action sur requête motivée de son client (Caritas), mais qu'en cas de lenteurs ou de déviations constatées, il peut informer les parties signataires de la Convention et intervenir ponctuellement pour traiter les blocages identifiés. C'est la seule exception où il est autorisé à se substituer provisoirement aux acteurs en situation de carence dans la conduite des processus. Car à travers ce mécanisme c'est aussi la capacité des organisations à valoriser l'expertise externe qui est testée. Ce qui est une autre facette de l'approche par la demande. Ces arrangements conclus, la phase de mise en oeuvre est démarrée et fait l'objet d'un suivi rigoureux et d'évaluations successives. Les décaissements prévus sont effectués sur la base de modules d'actions préparés et planifiés avec les groupements de producteurs en impliquant pour autant que possible les conseils locaux. Les suivis sont effectués par des équipes conjointes Bureau d'Appui, Bureau Formation, Staff de Caritas, Mandataire, ARD, etc. Ils se déroulent sur le terrain des actions soutenues par des discussions approfondies avec les organisations de base en vue de connaître leur niveau de compréhension et d'implication dans les processus auxquels elles participent. Les évaluations se font en ateliers mettant face à face les différentes parties prenantes où chacune est appelée à s'expliquer sur ses rôles et attentes. Actes Acteurs Etapes 1 Le partenaire formule une demande de collaboration et l'adresse au BA OP ; ONG ; Services étatiques ; Collectivités Démarrage des activités avec l'appui méthodologique du mandataire 8 Partenaires + Mandataires 7 Signature d'une convention entre le partenaire et le BA avec précisions sur les engagements des parties 6 Bureau d'Appui + Partenaires Bureau d'Appui + Partenaires 4 Bureau d'Appui + Partenaires Le BA organise une mission de reconnaissance sur le terrain où la collaboration est souhaitée. Si non Si oui 2 Bureau d'Appui Le BA examine la demande en équipe et prépare une réponse 3 Services de Consultant Négociations et accords sur les principes et les démarches d'appuis ; sur les objectifs et les résultats Si non Le BA prépare une convention de collaboration et soumet le modèle au partenaire pour appréciation 5 Bureau d'Appui Signature de convention entre les partenaires appuyés et un mandataire* Bureau d'Appui + Partenaires + Mandataires Structuration de la démarche d'intervention du BA : facultatif * : signifie extinction de l'action 2 - 1 - 1 : Les impacts mesurés : * 11 Séminaire tenu à cet hôtel les 6, 7 et 8 avril 99 avec 120 participants dont 14 députés et 4 ministres. * 12 Je fus moi-même le mandataire du programme pour Caritas et le Réseau des CFA. |
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