III. Caractérisation des effluents
hospitaliers
III.1. Caractérisation micro-biologique des
effluents hospitaliers
III.1.1. Généralités
Le premier objectif des études qualitatives et
quantitatives sur la flore microbiologique des effluents hospitaliers est de
dénombrer les marqueurs de pollution fécale des eaux « les
coliformes fécaux, les streptocoques fécaux et les spores des
bactéries sulfitoréductrices». Le deuxième objectif
est d'arriver à identifier la présence ou non de bactéries
multirésistantes aux antibiotiques (avec des marqueurs comme :
Staphylococcus aureus résistant à la méticiline
et Kiebsiella pneumoniae porteuse de 13- lactamase à spectre
étendu), des entérovirus et du VIH. Le second objectif est
justifié par le fait que les déjections et les excrétions
(urines, selles) des patients porteurs de microorganismes
multirésistants et du VIH sont rejetés sans aucun
pré-traitement dans le réseau d'assainissement hospitalier
(BERNET et FINES, 2000). Actuellement en France, rien n'impose
un hôpital au niveau réglementaire de traiter d'une façon
spécifique ce type d'effluent, hormis les excrétions et les
déjections des patients atteints de maladie à Déclaration
Obligatoire (décret du 10 juin 1986, modifié en 1987, 1996 et
1998) de type entérique (Salmonellose, Shigellose, Choléra...),
pour lesquelles le règlement sanitaire départemental recommande
une désinfection (CLIN PARIS-NORD, 1999).
111.1.2. Les coliformes fécaux : Escherichia coN
Escherichia coli est un membre de la famille des
entérobactériacées qui se caractérise par la
possession de deux enzymes, la 8-galactosidase et la 8-glucuronidase. Il se
développe à 44-45°C sur des milieux complexes, provoque la
fermentation du lactose et du mannitol avec formation d'acide et de gaz et
produit de l'indole à partir du tryptophane. Certaines souches peuvent
se développer à 37°C, mais non à 44-45°C, et
certaines ne produisent pas de gaz. E cou ne produit pas d'oxydase et
n'hydrolyse pas l'urée. Son identification complète est trop
complexe pour pouvoir être pratiquée en routine, mais des
épreuves ont été mises au point pour l'identifier
rapidement avec un haut degré de certitude. Certaines de ces
méthodes ont été normalisées à
l'échelon international et national et acceptées pour les
analyses de routine, tandis que d'autres sont encore au stade de la mise au
point ou de l'évaluation.
E. coli est abondant dans les fèces humaines
et animales où il peut atteindre des concentrations de 109
par gramme de matières fraîches. On le trouve dans les eaux
d'égout, les effluents traités, ainsi que dans toutes les eaux
naturelles et les sols qui ont subi une contamination fécale
récente, qu'elle soit due à l'homme, à l'agriculture ou
à la faune sauvage. Il a été récemment
avancé que E coli peut être présent et même
se multiplier dans les eaux tropicales en l'absence de pollution fécale
d'origine humaine (OMS, 1994).
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