11.2. Typologie des effluents liquides hospitaliers
Les établissements hospitaliers produisent trois types de
rejets liquides :
1. les rejets d'origine domestique (les eaux provenant des
cuisines, les rejets résultant des activités de blanchisserie, de
l'hygiène des patients et du personnel) ;
2. les rejets industriels (les eaux provenant des garages et des
ateliers contenant le plus souvent un volume important d'huiles et de
détergents) ;
3. les effluents générés par les
activités de soins, d'analyse et de recherche, qui sont très
spécifiques aux hôpitaux. Ces rejets peuvent contenir des produits
chimiques et radioactifs, des liquides biologiques, des
déjections/excrétions contagieuses et également des
résidus de médicaments éliminés dans les
excréta des patients. D'une manière plus ou moins exhaustive, les
rejets liquides spécifiques aux activités médicales
comprennent entre autres:
a) les effluents des services cliniques : élimination
du glutaraldéhyde, micro gouttelettes de mercure issues des
thermomètres cassés, bains de dialyse, rejets de la
balnéothérapie, ... ;
b) les effluents des services médico-techniques :
liquides provenant des salles d'opération ayant une forte concentration
en matières organiques ou liquides biologiques tels que : sang, urines,
selles, liquide gastrique, aspiration trachéo-bronchite, liquide
d'épanchement péritonéal ou pleural, de drainage ou
d'irrigation ;
c) les rejets résultant de l'entretien des
matériels médicaux et des locaux (contenant de plus ou moins
grandes quantités de détergents, de
détergents-désinfectants ou de désinfectants avec des
traces de matières organiques ou médicamenteuses ;
d) les rejets de laboratoire de biologie médicale : sang,
crachats, urines, acides, bases, réactifs divers, solvants... ;
e) les rejets de laboratoire d'anatomo-pathologie :
- des hydrocarbures benzéniques (toluène et
xylène, ...),
- des désinfectants : formol, alcool éthylique,
eau de Javel,
- des solvants,
- des acides (acétique, lactique, citrique),
- des bases (soude , ... ),
- des colorants,
- les rejets de la médecine nucléaire ;
- les effluents de la radiologie (eaux de rinçages des
clichés argentiques );
- les rejets de la pharmacie hospitalière
(préparation de la désinfectants, ...).
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chargées en résidus teinture d'Iode, des
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Les effluents hospitaliers sont le plus souvent
considérés par les gestionnaires comme similaires aux effluents
domestiques. EPA (1989a) souligne «les eaux usées provenant des
hôpitaux sont essentiellement domestiques et peuvent être
caractérisées par la concentration des paramètres
globaux dans les limites suivantes :
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DBO5
|
:
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50
|
à
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400 mg/L
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DCO
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:
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150
|
à
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800 mg/L
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MEST
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:
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60
|
à
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200 mg/L
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COT
|
:
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50
|
à
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300 mg/L
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Des polluants tels que métaux, radioisotopes et autres
substances chimiques sont introduits dans le réseau d'assainissement des
hôpitaux. Etant donné que les hôpitaux utilisent et
rejettent un volume important d'eau, les polluants identifiés se diluent
et se retrouvent à des concentrations souvent voisines de celles des
effluents domestiques ». D'autres auteurs notent que les effluents
hospitaliers présentent pour les paramètres globaux (MEST, DCO,
DBO5, NTK, Phosphore total) des caractéristiques tout
à fait semblables à la moyenne de celles d'eaux
résiduaires urbaines à l'exception des détergents qui
présentent une concentration significativement plus élevée
(MANSOTTE et Jus-mi, 2000).
Les travaux réalisés par la
Société Française d'hygiène hospitalière
(SFHH) en 1991, ont mis en évidence la toxicité
élevée des effluents hospitaliers, sans pouvoir expliquer
l'origine de celle-ci. En 1994, la SFHH et la DRASS ont piloté une
importante étude sur trois hôpitaux de la région
Rhône- Alpes. Les résultats de cette étude ont permis de
confirmer la toxicité élevée des effluents hospitaliers et
d'élaborer des hypothèses de travail quant à la provenance
de cette toxicité (DELOFFRE-BONNAMOUR, 1995).
L'hypothèse la plus retenue est celle portant sur la présence de
rejets contenant des produits détergents, désinfectants.
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