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Evaluation des risques sanitaires et écotoxicologiques liés aux effluents hospitaliers( Télécharger le fichier original )par Evens EMMANUEL INSA de Lyon - Thèse de doctorat 2004 |
III. Élaboration de la méthodologie d'évaluation des risques écotoxicologiques - Etude d'un scénario fréquemment rencontré dans les pays industrialisé.III.1. Présentation de la problématique générale de la gestion des effluents hospitaliers dans les pays industrialisés Dans les pays industrialisés les effluents hospitaliers sont le plus souvent rejetés au même titre que les effluents classiques urbains (figure 26) dans le réseau d'assainissement communal sans traitement préalable (LEPRAT, 1998 ; CLIN PARIS-NORD, 1999). Certains des polluants présents, particulièrement les résidus de médicaments et les composés organo-halogénés, quittent les stations d'épuration avec peu de dégradation (Kümmerer, 2001). Ainsi, des polluants d'origine hospitalière ont été mesurés dans les effluents des STEP ainsi que dans les eaux de surface (Sprehe et al, 1999). Les hôpitaux sont alors identifiés comme une source incontestable d'émissions de composés chimiques dans les écosystèmes aquatiques (Jolibois et al, 2002). Les informations disponibles dans la littérature mettent en évidence la toxicité élevée des effluents hospitaliers sur les organismes aquatiques (Johannin, 1999; Emmanuel et al., 2002); ainsi que souvent une très faible concentration de la flore bactérienne (Bernet et Fines, 2000). La faible concentration de la flore bactérienne et l'écotoxicité des effluents hospitaliers ont été attribuées par certains auteurs à la présence de médicaments et de désinfectants dans les effluents hospitaliers (Deloffre-Bonnamour, 1995). Réseau d'assainissement de l'hôpital \ \ STEP p Eaux de surface \ Effluents Réseau d'assainissement urbain Effluents des activités de soins et de
recherches Eaux souterraines Rejets industriels Figure 26 : Problématique des effluents hospitaliers dans les pays industrialisés Chapitre III Elaboration de méthodologies pour l'évaluation des risques sanitaires et écotoxicologiques des effluents hospitaliers La présence de polluants d'origine hospitalière dans les milieux aquatiques conduit donc à prendre en considération l'éventualité de risques pour les organismes vivants qui les peuplent. Les effets des molécules concernées sur les écosystèmes aquatiques ont fait l'objet de premières études (Kümmerer et al, 1997; Halling-Sorensen et al, 1998; Sprehe et al, 1999). Le devenir du glutaraldéhyde par exemple, un désinfectant largement utilisé dans le nettoyage des endoscopes, est reporté dans la littérature (Jolibois et ai, 2002). Cependant, peu d'études traitent du risque global lié à l'exposition simultanée aux différents polluants présents dans les effluents hospitaliers. La législation française fixe les conditions pour le raccordement du réseau de drainage sanitaire des hôpitaux au réseau d'assainissement urbain (MATE, 1998). Dans le règlement N° 793/93 sur l'exposition des personnes et des écosystèmes aux substances toxiques classées, l'Union Européenne fait exigence à ses Etats membres de réaliser une évaluation des risques sanitaires et écologiques pour un ensemble de substances notamment : les médicaments, les désinfectants et les substances radioactives. Ces dispositions réglementaires s'inscrivent dans le contexte de la gestion des risques concernant l'homme et sa santé, et également dans la gestion de ceux concernant l'équilibre biologique des écosystèmes naturels. D'une manière très générale, la gestion des risques passe toujours -- formellement ou non -- par une étape préalable d'évaluation (Babut et Perrodin, 2001). 111.2. Présentation des différentes étapes de la méthodologie d'évaluation des risques écotoxicologiques élaborée pour le cas étudié La démarche que nous avons élaboré pour l'évaluation des risques écotoxicologiques liés aux effluents hospitaliers dans les pays industrialisés comprend deux étapes principales :
NB : Dans le cadre de l'évaluation des risques sanitaires liés au rejet des effluents hospitaliers (présentée dans le paragraphe précédent), la concentration en coliformes fécaux est utilisée comme un indicateur du degré de pollution des eaux par des germes fécaux. Elle est considérée ici comme un indicateur indirect de la présence massive d'antibiotiques et/ou de désinfectants. Tableau 21: Synthèse des valeurs seuils retenues
Pour tout rapport Cp/V5> 1 (Cp : concentration en polluants dans les effluents hospitaliers ; V5: valeurs seuils) et pour toute concentration en coliformes fécaux inférieure à 1x108 NPP pour 100mL, la démarche recommande de passer à l'étape suivante d'évaluation des risques écotoxicologiques. Chapitre III Elaboration de méthodologies pour l'évaluation des risques sanitaires et écotoxicologiques des effluents hospitaliers Il est nécessaire de souligner que dans cette démarche, et comme c'est le cas observé dans presque tous les hôpitaux où une politique de lutte contre les infections nosocomiales est appliquée, la flore bactérienne et la concentration moyenne pour les paramètres physico-chimiques des effluents ne varient pas dans le même sens. Ce qui permet d'avancer que « Moins élevée est la flore bactérienne des effluents hospitaliers, plus élevée sera la toxicité aiguë des polluants organiques et minéraux sur les organismes aquatiques». Elaborée à partir des informations rapportées dans la littérature sur les problèmes environnementaux posés par les effluents hospitaliers dans les espaces urbains, cette démarche permet de mieux appréhender l'analyse de l'exposition des écosystèmes à ces effluents. Elle répond parfaitement à l'illustration de la problématique environnementale des effluents hospitaliers, telle que présentée dans la figure 26. Cependant, il paraît évident que son application se limite uniquement à des schémas généraux où le réseau d'assainissement de l'hôpital est raccordé au réseau d'assainissement urbain et où les effluents sont finalement traités dans la station d'épuration communale. 111.4. Etape "Evaluation des risques écotoxicologiques" L'évaluation des risques écotoxicologiques est un sous-ensemble de l'évaluation des risques écologiques et peut donc, à ce titre, être traitée selon une approche du même type. L'évaluation des risques écologiques consiste à évaluer la probabilité que des effets écologiques défavorables arrivent par suite de l'exposition à une ou plusieurs substances dangereuses ou toxiques (U.S. EPA, 1992). Comme cela a présenté dans le détail dans le chapitre 2, elle se conduit classiquement en 3 phases: la formulation du problème, la phase d'analyse (comprenant la caractérisation de l'exposition et des effets) et la caractérisation finale des risques (figure 6). 111.4.1. Formulation du problème Cette première étape de l'évaluation des risques écologique est une étape critique. Son objectif est de cadrer les phases d'analyse et de caractérisation, en identifiant précisément les données à acquérir, les techniques de mesure ou d'évaluation et le cadre d'interprétation (BABUT et PERRODIN, 2001). Cette phase comprend essentiellement deux éléments (U.S. EPA, 1998a): (a) la description détaillée du contexte et l'intégration des données disponibles, (b) l'élaboration du modèle conceptuel et la sélection des paramètres d'évaluation des effets. Les paramètres d'évaluation des effets (ou points finaux de mesure) sont une expression formelle de ce que l'on veut protéger ou évaluer dans les écosystèmes concernés (SuTER, 1993). Ils représentent des éléments de l'écosystème susceptible d'être affectés par le ou les facteurs de risque étudiés, sans pour autant nécessairement être directement mesurables (EPA, 1998). Chapitre III Elaboration de méthodologies pour l'évaluation des risques sanitaires et écotoxicologiques des effluents hospitaliers Le modèle conceptuel est une série d'hypothèses basées sur les relations entre les sources du « stress » étudié, les effets de ce stress et les « points finaux de mesure - ou paramètres d'effet » (EPA, 1998).
Cette description, qui a pour but d'appréhender au mieux l'exposition des écosystèmes aux effluents hospitaliers, a été réalisée pour un scénario de gestion des effluents hospitaliers couramment observé dans les pays industrialisés. Celui-ci prévoit le raccordement du réseau d'assainissement de l'hôpital au réseau d'assainissement urbain, ainsi que le traitement des eaux urbaines dans une station d'épuration biologique qui rejette ses propres effluents dans le milieu naturel. Une description synthétique de ce scénario est présentée dans la figure 28. Les traits pleins ( ) indiquent les transports et transferts des polluants qui sont pris en compte dans l'évaluation, alors que les traits en pointillés ( ) indiquent ceux qui ne sont pas pris en compte. Réseau d'assainissement de l'hôpital Hôpital STEP Air Rivière /
Zone non saturée (sol semi-perméable) Réseau d'assainissement urbain V V V
Nappe phréatique (Zone saturée) y Figure 28: Présentation synthétique du scénario étudié
Le scénario met en jeu deux types d'écosystèmes (tableau 22) qui sont exposés aux polluants contenus dans les effluents hospitaliers : - les écosystèmes artificiels représentés dans le contexte de cette évaluation par la STEP, - les écosystèmes naturels représentés dans le cadre de cette étude par l'air, le sol, les eaux de surface et la nappe phréatique. Chapitre III Elaboration de méthodologies pour l'évaluation des risques sanitaires et écotoxicologiques des effluents hospitaliers Tableau 22: les écosystèmes concernés
c. Elaboration du modèle conceptuel et choix des paramètres d'évaluation Dans le scénario présenté, les différents polluants contenus dans les effluents hospitaliers vont transiter dans les canalisations du réseau d'assainissement urbain, voie de transfert de ces substances vers la STEP. Les polluants qui résistent aux mécanismes d'épuration de la STEP vont ensuite migrer dans les eaux de surface. Dans ces conditions, l'exposition des écosystèmes cibles se fera essentiellement par le biais de la dilution des polluants dans le réseau et la station tout d'abords, puis à leur arrivée dans le milieu naturel. Les voies d'exposition potentielles liées aux fuites du réseau vers le sol et/ou la nappe n'ont pas été prises en compte dans le cadre de cette étude. Par ailleurs, il ne faudra pas oublier, au moment de l'interprétation finale, les phénomènes de transformation biologique et physico-chimique qui concernent potentiellement certains polluants tout au long de leur parcours dans le réseau, la STEP et à leur arrivée dans le milieu naturel. Pour la caractérisation des effets, deux hypothèses de travail ont été fixées :
Pour l'évaluation des effets des polluants d'origine hospitalière sur la survie des bactéries, la croissance des algues et la survie des crustacés d'eau, il a été choisi de travailler avec des essais écotoxicologiques standardisés. Dans ces conditions, les bactéries sont représentées par « Vibrio fischeri», les espèces constituant les producteurs primaires (phytoplancton) sont représentées par l'algue « Pseudokirchneriella subcapitata » , et le crustacé d'eau douce « Daphnia magna Strauss» assure la représentation des consommateurs primaires. Chapitre III Elaboration de méthodologies pour l'évaluation des risques sanitaires et écotoxicologiques des effluents hospitaliers La figure 29 présente le modèle conceptuel résultant de ces choix d'application. Source Transfert Ecosystèm es Collecteur principal du réseau d'assainissement de l'hôpital J i Réseau d'assainissement urbain {Facteur de dilution : F, } Eaux de surface STEP communale {Facteur de dilution : F2 } {Facteur de dilution : F3 }
C : crustacés (mobilité de la daphnie) Figure 29: Modèle conceptuel du scénario étudié La STEP, les eaux douces de surface et les espèces des deux premiers niveaux trophiques sont les seules cibles retenues dans le cadre de cette évaluation. La non prise en compte des autres écosystèmes et des autres espèces ne signifie pas que ceux-ci soient de moindre importance sur le plan écologique, mais simplement qu'ils n'ont pas été pris en compte dans cette première étape de l'élaboration de la méthodologie. En complément des paramètres d'évaluation sélectionnés, un certain nombre de mesures complémentaires ont été réalisées afin de mieux expliquer les résultats obtenus. Le tableau 23 présente l'ensemble des paramètres physico-chimiques et microbiologiques suivis. Tableau 23 : Paramètres physico-chimique et microbiologiques mesurés
111.4.2. Phase d'analyse Cette phase consiste en l'acquisition de données nécessaires à la caractérisation de l'exposition des différentes écosystèmes concernés et à la caractérisation des effets des polluants sur les écosystèmes. Chapitre III Elaboration de méthodologies pour l'évaluation des risques sanitaires et écotoxicologiques des effluents hospitaliers La caractérisation de l'exposition consiste en principe à déterminer les probabilités de contact entre le facteur causal (stresseur) et les « cibles » (récepteurs) (EPA, 1998). Elle passe donc en général par l'analyse des sources, des transferts depuis ces sources, et de la distribution du contaminant dans l'environnement. Cette analyse peut être réalisée à l'aide de calculs théoriques (bilan hydrique du site sur la base des données issues de l'étude hydrogéologique du site par exemple) ainsi que sur la base de résultats expérimentaux (tests en colonne pour évaluer le transfert des polluants dans le contexte du bilan hydrique, par exemple) (BABUT et PERRODIN, 2001). Dans le cas présent, et compte tenu des simplifications effectuées, l'acquisition des données concernant les différentes dilutions des effluents hospitaliers dans le réseau et le milieu aquatique naturel sera suffisante pour calculer les concentrations d'exposition des organismes cibles aux effluents étudiés. La caractérisation des effets s'appuie elle sur des approches biologiques, incluant principalement des bioessais et des bio indicateurs (DILLoN et GIBBON, 1990; BURTON et al., 1992; BURTON et MCPHERSON, 1995; BABUT et PERRODIN, 2001). La mise en oeuvre concrète de la phase d'analyse pour le site d'application étudié est présentée ci-après. Caractéristiques générales du site d'étude Les effluents liquides d'un centre hospitalier universitaire d'une grande ville de Sud-est de la France ont été utilisés pour la réalisation de la phase expérimentale de cette étude. Il s'agit d'un hôpital de taille moyenne, de 750 lits environ. La consommation en eau de l'hôpital est estimée à 1m3/lit/jour. Les rejets liquides des différents services sont déversés dans le réseau d'assainissement de l'hôpital. Ce réseau est constitué de plusieurs collecteurs répartis par service ou groupe de services connexes. L'institution dispose d'un réseau d'égout combiné (eaux pluviales + eaux vanne). A priori, l'existence d'un tel réseau peut occasionner une augmentation de la concentration des substances azotées durant les premiers jours de pluie et une dilution (réduction de la concentration) de tous les polluants azotés ou non durant les autres jours de pluie (Harremoes et Sieker, 1993). Ce réseau peut également provoquer une augmentation ponctuelle de la teneur de certains métaux lourds, notamment le zinc. Prélèvement des échantillons Deux campagnes de prélèvements (2001 et 2002) d'échantillons d'effluents liquides ont été réalisées sur le site. Durant les deux campagnes, les prélèvements ont été effectués uniquement sur les effluents d'un service de maladies infectieuses et tropicales. Ce choix est justifié par le fait que ce service traite, entre autres, deux pathologies qui sont endémiques en Haïti « la tuberculose et le paludisme ». L'objectif a été d'identifier sur le plan métrologique des indicateurs qui se révèleraient très pertinents pour les travaux de caractérisation à réaliser sur les effluents liquides d'un hôpital d'Haïti. Chapitre III Elaboration de méthodologies pour l'évaluation des risques sanitaires et écotoxicologiques des effluents hospitaliers Point de prélèvement des échantillons de la campagne de 2001 Le service retenu a une capacité de 144 lits. Ses effluents sont directement déversés dans le réseau spécifique qui lui est attribué. Ce système d'égout est constitué de canalisations de 250 à 500mm de diamètre et de deux regards de 1m2 de surface. et de 4 m de hauteur. La figure 30 reproduit partiellement la vue en plan des regards. Les prélèvements d'échantillons pour les différentes analyses de laboratoire et les mesures de débit ont été effectués sur le regard R2.
C4 Vers le collecteur principal de l'hôpital Figure 30 : Vue en plan des deux regards (dessin non à l'échelle) La figure 31 présente la coupe transversale « M' » du regard R2.
Le tableau 24 fournit les informations techniques du système d'égout considéré. Chapitre III Elaboration de méthodologies pour l'évaluation des risques sanitaires et écotoxicologiques des effluents hospitaliers Tableau 24 : Données techniques sur les regards et les conduites hydrauliques
Horaire des prélèvements Les différentes analyses physico-chimiques (à l'exception de l'argent) sont réalisées à partir d'échantillons moyens d'effluents, qui sont prélevés pendant cinq jours à raison de trois prises ponctuelles par jour et d'un volume total de 1 litre par prise. En se basant sur l'hypothèse que les concentrations maximales pour les différents polluants peuvent être observées durant le jour, l'horaire suivant a été adopté pour les prélèvements :
Méthode de prélèvement et traitements des échantillons La méthode de prélèvement manuel instantané a été utilisée pour la collecte des échantillons. A l'exception des échantillons destinés aux examens bactériologiques qui ont été placés dans des récipients en plastique contenant du thiosulfate, tous les échantillons ont été placés dans des flacons parfaitement propres en verre. Les récipients ont été rincés au moment de l'emploi avec l'eau à examiner, et remplis complètement. Les récipients, contenant les échantillons de rejets liquides, ont été soigneusement étiquetés et conservés à 4 °C. Ils ont été transportés jusqu'au laboratoire dans un laps de temps ne dépassant pas 3 heures. Un échantillon moyen par jour a été réalisé juste après le troisième prélèvement. Les paramètres mesurés en 2001 et leur protocole d'exécution Pour des raisons pratiques, on a jugé utile de sous-traiter le dosage de certains paramètres à des laboratoires de routine, certifiés ISO « Bonne Pratique de Laboratoire ». Le tableau 25 détaille les paramètres mesurés, les laboratoires et les protocole d'exécution. Chapitre III Elaboration de méthodologies pour l'évaluation des risques sanitaires et écotoxicologiques des effluents hospitaliers Tableau 25 : les paramètres mesurés en 2001 et les laboratoire d'exécution
* Adsorption en batch Campagne de prélèvement de 2002 La campagne de prélèvement de l'année 2002 a été réalisée dans les mêmes conditions techniques que celle de 2001. Tous les échantillons ont été prélevés sur le regard R2 par la méthode de prélèvement manuel instantané. Les seules différences entre les campagnes 2001 et 2002 sont les suivantes:
Chapitre III Elaboration de méthodologies pour l'évaluation des risques sanitaires et écotoxicologiques des effluents hospitaliers Le tableau 26 donne la liste des paramètres qui ont été mesurés en 2002 et les laboratoires de réalisation. Tableau 26 : les paramètres dosés en 2002 et les laboratoires de réalisation
Méthodes de détermination des paramètres physicochimiques La mesure des métaux a été réalisée, selon le protocole ISO 11 885, sur des échantillons filtrés à 0,45 pm, traités à l'acide nitrique pur (pH<2) et passés à l'ICP-AES (Inductively Coupled Plasma-Atom Emission Spectroscopy). Le dosage des autres paramètres physicochimiques a été effectué selon les protocoles suivants : pH -- NF T 90-008, DBO5 -- NF EN 1899-1, DCO -- NF T 90-001, chlorures -- ISO 10 304 et AOX -- ISO 9562. Bactériologie Les coliformes fécaux ont été déterminés par la méthode NF T 90-433 microplaque. La norme française NF T 90-432 microplaque a été utilisée pour le dosage des entérocoques fécaux, et les prescriptions de la NF T 90-145 ont été suivies pour les spores anérobies sulfito-réductrices. Présentation des différents essais dgcoto,dcité utilises L'essai Microtox Cet essai a le statut de norme homologuée de l'AFNOR. Il est référencé au NF T90-320-3 (NF EN ISO 11348-3), février 1999. Il porte le titre de : « Qualité de l'eau -- Détermination de l'effet inhibiteur d'échantillons d'eau sur la luminescence de Vibrio fischeri (Essai de bactéries luminescentes). Partie 3 : Méthode utilisant des bactéries lyophilisées ». Chapitre III Elaboration de méthodologies pour l'évaluation des risques sanitaires et écotoxicologiques des effluents hospitaliers
La détermination de l'inhibition de la luminescence bactérienne comprend :
Chapitre III Elaboration de méthodologies pour l'évaluation des risques sanitaires et écotoxicologiques des effluents hospitaliers d.1. Calcul d'un facteur de correction (fkd Le facteur de correction (fn) traduit l'évolution de la luminescence (mesurée en unités relatives) dans les suspensions bactériennes témoins. Il se calcule par l'équation suivante :
d.2 Calcul de la valeur de correction (1,t) de la luminescence des témoins Pour chaque dilution de l'échantillon, on calcule les Id à l'aide de l'équation : Id = iox fkt Eq. 15 avec : Id : valeur corrigée de Io pour les cuves de mesure, immédiatement avant l'ajout de l'échantillon pour essai Io : luminescence des suspensions au temps zéro fi, : moyenne des fkt obtenus pour les témoins
Chapitre III Elaboration de méthodologies pour l'évaluation des risques sanitaires et écotoxicologiques des effluents hospitaliers H Eq. 17 avec : (rt) : relation concentration/effet I-It : effet inhibiteur de chaque dilution Seules les valeurs de rt comprises entre 10% et 90% sont utilisées pour le calcul de l'effet inhibiteur. e. Critères de validité L'essai est validé si les conditions suivantes sont remplies :
Dans le cadre de cette étude, la mise en oeuvre de l'essai Microtox a rencontré les critères de validité de l'essai. f Expression des résultats La CE 50t (en pourcentage de dilution de l'échantillon) est déterminée par une méthode de régression appropriée. Le résultat peut aussi être exprimé en unités toxiques (UT = 100/CE50t %). L'essai Algue Cet essai a le statut de norme homologuée de l'AFNOR. Il est référencié au NF T90-375, décembre 1998. Il porte le titre de : « Qualité de l'eau -- Détermination de la toxicité chronique des eaux par inhibition de la croissance de l'algue d'eau douce Pseudokirchneriella subcapitata (Selenastrum capricornutum)». a. Principe de l'essai Chapitre III Elaboration de méthodologies pour l'évaluation des risques sanitaires et écotoxicologiques des effluents hospitaliers L'essai est réalisé avec un inoculum d'algues Pseudokirchneriella subcapitata (anciennement Selenastrum capricornutum puis Raphidocelis subcapitata) issu des cultures du laboratoires alors qu'elles sont en phase exponentielle de croissance.
L'essai est validé si les conditions suivantes sont remplies :
Dans le cadre de cette étude, la mise en oeuvre de l'essai Algue a rencontré les critères de validité de l'essai. e. Calcul de l'inhibition de la croissance des algues et expression des résultats Pour les 3 premiers échantillons de l'année 2002, les lectures sont effectuées toutes les 24 heures. Les aires situées sous les courbes de croissances (biomasse intégrale) obtenues pour chacune des concentrations de l'échantillon sont calculées, et le pourcentage d'inhibition pour chaque concentration est calculé par rapport à l'aire sous la courbe de croissance obtenue pour le lot témoin. Chapitre III Elaboration de méthodologies pour l'évaluation des risques sanitaires et écotoxicologiques des effluents hospitaliers Pour les autres échantillons, les lectures sont effectuées uniquement en fin d'essai. Le pourcentage d'inhibition de la croissance à 72 heures par rapport à la croissance obtenue pour le lot témoin est calculé pour chaque concentration. Dans les deux cas, on a tracé la droite correspondant aux pourcentages d'inhibition par rapport aux concentrations, et on a déterminé la CE50. L'essai Daphnie Cet essai a le statut de norme homologuée de l'AFNOR. Il est référencié au NF EN ISO 6341, mai 1996 (T90-301). Il porte le titre de : « Qualité de l'eau -- Détermination de la mobilité de Daphnia magna Strauss (dadocera, crustacea) -- Essai de toxicité aiguë ».
L'essai est validé si les conditions suivantes sont remplies :
Dans le cadre de cette étude, la mise en oeuvre de l'essai Daphnia magna Strauss a rencontré les critères de validité de l'essai. Chapitre III Elaboration de méthodologies pour l'évaluation des risques sanitaires et écotoxicologiques des effluents hospitaliers
Pour la réalisation de cette étude sur l'ERE liés aux effluents hospitaliers, les différents essais écotoxicologiques ont été choisis à la suite des conclusions des études bibliographiques sur les impacts des effluents liquides provenant des hôpitaux. Ces essais sont tous normalisés, sensibles et les à mettre en oeuvre. Leur réalisation ne nécessite pas un volume élevé d'effluents. Leur choix est surtout justifié par le fait qu'ils permettent d'obtenir des réponses à la fois en terme de toxicité aiguë et de toxicité chronique à des niveaux trophiques différents. 111.4.3. Caractérisation finale des risques Cette opération est l'étape finale du processus d'évaluation des risques écologiques. Elle est la confrontation de l'évaluation des effets à celle de l'exposition. Comme nous l'avons vu dans le chapitre 2, il existe un éventail de méthodes possibles, de complexité variable (Babut et Perrodin, 2001). Le choix va dépendre des contraintes opérationnelles et des données disponibles. Rivière (1998) note que le risque écologique peut être exprimé de différentes manières : qualitatives (absence ou non de risque), semi-quantitatives (risque faible, moyen, élevé), en termes probabilistes (le risque est de x%). Nous avons retenu ici la méthode dite « du quotient » qui est la méthode la plus simple et la plus répandue pour la caractérisation des risques. Cette méthode consiste à calculer le rapport de la « concentration probable d'exposition » sur la « concentration probable sans effet » vis à vis de l'organisme concerné. Dans notre cas, cette « concentration probable sans effet » est estimée à l'aide des résultats des bioessais. Lorsque la valeur de quotient « Q » est supérieure à 1, on considérera que le risque est significatif, et d'autant plus fort que le quotient est grand. Inversement, plus le quotient est inférieur à 1, plus le risque sera considéré comme faible. La « concentration probable sans effet » sur l'organisme est, dans la pratique, le plus souvent représentée par la CE10, ou la CE20, ou encore la NOEC, divisée par un facteur de sécurité (10 le plus souvent) permettant de compenser les limites d'une évaluation effectuée à l'aide de quelques organismes tests seulement, et en utilisant des essais qui, même s'ils portent sur la toxicité chronique, Chapitre III Elaboration de méthodologies pour l'évaluation des risques sanitaires et écotoxicologiques des effluents hospitaliers ne sont jamais complètement représentatifs de ce qui se passe à long terme sur le terrain. A défaut d'une CE10 ou d'une NOEC, la CE 50 peut être utilisée, mais avec un facteur de sécurité majoré. Chapitre IV Application de la méthodologie élaborée pour l'évaluation des risques sanitaires liés aux effluents hospitaliers se trouvant en milieu tropical semi-urbanisé d'un PED |
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