IV Méthodes quantitatives d'évaluation du
risque microbiologique (MQERM)
IV.1. Généralités
L'exposition à des agents infectieux peut produire des
effets infectieux ou toxiques. L'agent infectieux est l'espèce capable
de se multiplier dans l'organisme hôte. Une infection peut se traduire on
non par une maladie. Si le microorganisme se développe chez l'hôte
sans provoquer d'effets délétères, on parle alors d'une
infection asymptomatique. L'effet pathogène d'un agent infectieux
relève de différents facteurs. Selon le cas, l'effet peut
être principalement de type invasif (inflammation ou ulcération
des tissus), après colonisation superficielle des tissus ou
pénétration plus profonde, ou être lié à la
production et à l'action de toxines dans l'organismes hôte
(BONNARD, 2001).
IV.2. Les principaux agents
pathogènes
Les microorganismes céllulaires sont divisés en
organismes eucaryotes, disposant d'un noyau, et en organismes procaryotes qui
ne disposent pas de noyau. Les organismes eucaryotes comprennent : les
helminthes, les protozoaires, les champignons et les algues. Les organismes
procaryotes comprennent les bactéries, les algues bleues-vertes
(cyanobactéries), et les rickettsies. Les virus, qui sont des parasites
obligatoires, ne sont pas intégrés dans ces deux grands groupes
de microorganismes. Ils sont uniquement constitués d'une molécule
d'acide nucléique entourée d'une capside. Dans le cadre de la
description des MQERM une présentation succincte est faite sur les
caractères pathogènes des protozoaires et sur leur
présence et leur devenir dans l'environnement.
IV.2.1. Les protozoaires
Ce sont des organismes eucaryotes unicellulaires. Leur taille
varie de quelques microns à quelques millimètres mais la plupart
des espèces ne dépassent pas quelques centaines de micron. Un
certain nombre sont pathogènes pour l'homme. Ils peuvent former des
structures résistantes dans l'environnement appelés kystes ou
oocystes. La mise à sec, la chaleur, le froid, le manque de nourriture,
la composition chimique du milieu font partie des facteurs qui conduisent
à l'enkystement. Ces kystes ou oocystes restent viables plusieurs mois
à plusieurs années. Le retour à des conditions favorables
induit rapidement le phénomène inverse. Parmi les protozoaires,
on distingue les rhizopodes, les flagellés, les sporozoaires et les
ciliés.
a- les rhizopodes :
· Naeg/eria fowleri est l'une des trois
espèces classiques de ce groupe. On la rencontre naturellement dans le
sol et les eaux. Les kystes peuvent être transportés par voie
aérienne. La transmission à l'homme se fait lors de baignade en
eaux douces ou en piscines. Cette espèce peut provoquer des
méningo-encéphalites amibiennes primaires. Il s'agit d'une
pathologie rare mais gravissime (BARD et Sicizr, 1995).
· Acanthamoeba est présente dans les
sols, les eaux et la poussière des habitations. Elle peut provoquer des
encéphalites amibiennes granulomateuses chez les sujets
immunodéprimés et des lésions de l'oeil chez les porteurs
de lentilles (BARD et SILLET, 1995).
· Entamoeba histolytica transmis par l'eau et
les aliments, est responsable de la dysenterie amibienne et d'abcès
hépatiques. Dans le monde, on évalue le nombre de morts
liés à ce parasite à plus de 100 000 par ans. Dans les
pays tempérés, la pathogénicité est plutôt
latente mais elle peut aussi évoluer en amibiase viscérale au
pronostic sévère.
b- les flagellés :
Giardia lamblia est l'agent le plus souvent
identifié dans les épisodes épidémiques liés
à l'eau aux Etats-Unis. Les symptômes sont relativement entre 2 et
5% dans les pays industrialisés. Cet agent provoque des diarrhées
et un état de nausée.
c- les sporozoaires :
Cryptosporidium parvum est transmis à l'homme
par l'eau, les aliments souillés par les fécès de bovin.
Cet agent provoque des diarrhées. La prévalence de cette
infection est élevée (1 à 3% en Europe et aux Etats-Unis).
Les symptômes sont relativement bénins chez les personnes
immunocompétentes. En revanche, l'évolution de l'infection chez
les personnes immunodéprimées et notamment les malades du SIDA en
fait une maladie grave, puisqu'elle se transforme en diarrhée chronique
entraînant déshydratation et perte de poids importante pouvant
conduire à la mort (HAAs et al, 1996). Le taux de
létalité chez les malades du SIDA lors d'épisodes
épidermiques liés à l'eau d'alimentation est autour de 50%
(HAAs et al, 1999).
La cryptosporidiose est une cause de diarrhée
fréquente en Haïti. Elle est responsable de 17,5% des
diarrhées aiguës observées chez les enfants de moins de 2
ans (PAPE et al, 1987) et de 30% des diarrhées chroniques chez
les patients contaminés par le VIH. Elle constitue un problème de
santé publique qui est étroitement lié aux conditions
environnementales. Une étude menée à Port-au- Prince entre
2000 et 2001 portant sur 1529 examens de coprologie parasitaire indiquait que
la prévalence de Cryptosporidium sp. était de 10,3%.
Elle était de 98,2% chez les adultes VIH positifs et de 1,8% chez les
VIH négatifs (RACCURT, 2002). L'étude des génotypes de
C. parvum effectuée sur 69 isolats obtenus à partir des
examens coprologiques montrait que 59% étaient du génotype I
(humain), 38% du génotype II (bovin) et 3% étaient
identifiés à C. felis, parasite du chat. Les
génotypes I étaient retrouvés chez les enfants dans 72%
des cas et les genotypes II dans 42% des cas chez les adultes VIH positifs. Une
étude coprologie parasitaire menée chez 102 personnes vivant au
contact de 45 patients VIH positifs montrait qu'un seul d'entre eux
était porteur de C. parvum indiquant clairement que la
transmission inter-humaine ne semble pas être directement mise en cause
(RACCURT, 2002). Les sujets porteurs d'oocystes de Cryptosporidium sp.
habitaient la région métropolitaine de Port-au-Prince dans 100%
des cas et 60% des sujets parasités utilisaient comme eau de boisson
celle du réseau de distribution de la ville (BRASSEUR et al,
2002).
IV.3. les pathologies infectieuses : un indicateur de
risques microbiologiques
La prévention de la transmission des maladies
infectieuses due à l'exposition de l'homme aux aliments, à l'eau,
aux sols et à l'air pollués a toujours été un sujet
de préoccupation majeure pour les professionnels de la santé
publique et des sciences de l'environnement (HAAs et al,
1999). Le risque de propagation d'épidémie a
été, en effet, redouté et des mesures de quarantaine mises
en place pour éviter la transmission des « miasmes » dans
laquelle l'air est considéré comme jouant un rôle important
(HARTEMANN, 1997).
Au cours de la première moitié du
19ème Siècle, John SNOW a mis en évidence le
risque d'épidémies liées à la contamination
fécales des eaux de Londres et suite à ses études
épidémiologiques, l'instauration de mesures préventives
ciblées. La découverte des bactéries pathogènes,
dans la deuxième moitié du 19ème Siècle,
et la négation de la génération spontanée ont
conduit KOCH, PASTEUR et leurs disciples à définir, dans la
droite ligne des contestations de SNOW, la notion d'indicateurs de
contamination fécale.
IV.3.1. Les populations à risque
Au niveau mondial, 50% de la mortalité chez les
enfants et les jeunes adultes sont liés aux maladies infectieuses.
L'impact des maladies infectieuses est moins dramatique dans les pays
développés que dans les PED.
Par ailleurs, HAAS et al,
(1999) rapportent les femmes enceintes, les personnes
âgées, les nouveaux nés et les immunodéprimés
comme les groupes cibles les plus sensibles aux maladies infectieuses. Pour ces
différents groupes de la population sensible, il y a non seulement un
risque élevé de morbidité et de mortalité
liés aux agents pathogènes, mais également la
possibilité d'apparition d'effets sévères liés aux
agents dits opportunistes.
IV.3.2. Infections véhiculées par
l'eau
Les maladies infectieuses causées par des
bactéries des virus, des protozoaires ou des parasites constituent le
principal risque pour la santé lié à la pollution de l'eau
de boisson. Les maladies infectieuses sont transmises principalement par les
excrétas humains et animaux, notamment les fèces. S'il existe des
malades ou des porteurs de germes dans la communauté, la contamination
fécale de la source d'approvisionnement entraînera la
présence des microorganismes responsables dans l'eau. La consommation de
cette eau ou son utilisation pour la préparation des aliments ou la
toilette et même son inhalation sous forme de vapeur ou d'aérosols
peut provoquer une infection. Les germes pathogènes dont la simple
présence dans l'eau constitue un risque grave sont les suivants :
Salmonella spp., Shigella spp., Escherichia coli
pathogènes, Vibrio cholerae, lersinia
enterocolitica, Campylobacter jejuni et Campylobacter coli, les
virus et les parasites Giardia spp., Cryptosporidium spp.,
Entamoeba histolytica et Dracunculus medinensis.
IV.3.3. Les germes multirésistants aux
antibiotiques : les infections nosocomiales
Le rejet dans les écosystèmes des résidus
d'antibiotiques, sans aucun traitement au préalable, a provoqué
sur les germes bactériens une pression de sélection. Les germes
sensibles meurent et favorisent ainsi sur la croissance des germes non
sensibles qui se retrouvent sans compétiteurs. Les bactéries
peuvent acquérir ce caractère de résistance par mutation
spontanée ou par transfert horizontal de plasmides. Ce
phénomène de pharmacorésistance a donné naissance
aux infections communément appelées « maladies nosocomiales
».
De manière non exhaustive, les principaux germes
responsables des infections nosocomiales sont: les Staphylococcus aureus
résistants à la méticilline (SARM), les klebsielles
ayant une bêtalactamase à spectre élargi ou étendu
(BLSE), les Pseudomonas aeruginosa, la Escherichia coli, les
Streptococcus pneumoniae (CHABBERT et
BAUDENS, 1962 ; KISLAK et al, 1965 ; HANSMAN
et al, 1971 ; SONG et al, 1987 ;
BERNET et FINES, 2000 ; SOUSSY
et al, 2000 ; SCANVIC-HAMEG et al,
2002 ; TRONEL et al, 2002 ; Rio et al,
2002 ; BERTRAND et al, 2002 ; JEHL
et al, 2002).
a- Staphylococcus aureus résistants
à la méticilline (SARM)
C'est au début des années 1960 que les
premières souches de Staphylococcus aureus résistantes
à la méticilline (SARM) sont apparues après introduction
de la méticilline, première bêtalactamine
résistantes aux pénicillinases (CHABBERT et
BAUDENS, 1962). La résistance à la
méticilline est liée à l'acquisition d'une autre
protéine de liaison à la pénicilline, la PBP 2a ou PBP 2',
présentant peu d'affinité pour les béta-lactamines (SoNG
et al, 1987). La production de PBP 2a est codée par le
gène chromosomique mecA. L'origine de ce gène mec
reste inconnue (ScANvic-HAmEG et al, 2002). La
particularité de la résistance à la méticilline
chez le staphylocoque est lié à son expression
hétérogène: une seule fraction sur 104 à
107 est capable d'exprimer la résistance (HARTMAN
et TOMASZ, 1986).
En 1991, le taux de prévalence des SARM parmi
l'ensemble des Staphyloccus aureus atteignait 29% (PANuuo et al,
1992), 33,6% en France, et était très supérieur
à celui d'autres pays européens (Vols et al., 1994). En 1996, ce
taux atteignait environ 35%, et l'incidence des isolats de SARM se situait
entre 0,54 et 0,99 pour 100 patients admis dans les établissements
français de court séjour (REGNIER, 1997; ONERBA,
1998). A l'intérieur des établissements, la transmission
croisée est le principal mécanisme d'acquisition de SARM,
à l'origine, parfois, de plus de 90% des cas de colonisation, et la
coexistence de clones persistants et de bouffées
épidémiques a pu être démontrée
(CAILLEAUX et al, 1996; TRONEL et
al, 2002). Ce mécanisme est également impliqué au
niveau de la diffusion des souches entre établissements, à
l'occasion du transfert de patients (TALON et al, 1996; TRONEL
et al, 2002).
b- La bêta-Lactamase
Une bêta-lactamase est une enzyme d'inactivation de la
famille des bêta-lactamines. Cette famille comprend un grand nombre de
molécules dont la principale est la pénicilline G. La figure 11
présente le cycle bêta-lactame, élément
indispensable à l'activité antibiotique des
bêta-lactamines.
\c c/
0 --IN
Figure 11 : Le cycle Bêta-lactame
Ces antibiotiques, agissant en inhibant la dernière
étape de la synthèse du peptidoglycane, sont classés en
quatre groupes. La figure 12 fournit une représentation de la division
des pénicillines.
Pénicillines
|
|
|
I
Grole I
Pénicilline G Pénicilline V
|
I
Groupe II
Péniàline A
I
|
Groupe
Met
|
Pénilcilline
Oxacilline
III Groupé IV
M ct--carlioxypénicilline
cilline
|
I Ampicilline Amoxicilline
|
I N-acylpénicillines
|
Figure 12 : La division des
pénicillines
c- La bêta-Lactamase à Spectre Elargi ou
Etendu (BLSE)
Les bêta-lactamases à spectre élargi
(BLSE) sont des enzymes récemment apparues à la suite de
mutations des pénicillinases. Elles sont plasmidiques donc
transférables et sensibles à l'action des inhibiteurs
enzymatiques. Les BLSE sont isolées dans plus de 80% des cas chez
Klebsiella pneumoniae mais elles ont été
observées également chez les entérobactéries comme
Escherichia coli, Enterobacter cloacae, Citrobacter freundii, etc.
(BERNET et FINES, 2000).
La présence d'une BISE entraîne une
résistance à toutes les bêta-lactamines sauf à
l'imipénème. Cette résistance est
généralement associée à une résistance
cotransférable aux aminosides (sauf à la gentamicine), au
chloramphénicol, aux cyclines et aux sulfamides. Elle pose de graves
problèmes thérapeutiques.
d- Pseudomonas aeruginosa
Ces bactéries sont omniprésentes dans
l'environnement et peuvent ainsi coloniser facilement un site de
prélèvement. En milieu hospitalier, les conditions de
réanimation des patients, soumis à des gestes invasifs multiples
et dont les défenses immunitaires sont altérées,
favorisent le déclenchement d'infections patentes à ces
bactéries opportunistes, dont la mortalité est très
élevée, qu'il s'agisse de septicémies ou pneumopathies
(Rio et al., 2002)
e- Escherichia coli
Ces bactéries sont par ordre de fréquence
l'espèce la plus souvent isolée de prélèvements
cliniques à visée diagnostique que ce soit en milieu hospitalier
ou dans la communauté (BERTRAND et al, 2002).
Cette espèce bactérienne, en dépit de son image de
bactérie communautaire représente aujourd'hui, l'une des
premières causes d'infection nosocomiale en France (SoussY et al,
2000) Naturellement sensible à de très nombreux
antibiotiques, l'émergence puis la diffusion de différents
mécanismes de résistance acquise au sein de cette espèce
limitent maintenant les indications d'un certain nombre d'antibiotiques de
première intention (BERTRAND et al, 2002). La
prévalence de la résistance de E. coli aux 8-lactamines
est en augmentation, les données françaises et européennes
montrent que 30 à 40% des souches isolées sont résistantes
à l'amoxicilline (LEPELLETIER et al, 1999;
VROMEN et al, 1999).
f- Les Streptococcus pneumoniae
Le pneumocoque est une bactérie souvent responsable de
pneumonies et de méningites, ainsi que d'otites moyennes et de sinusites
aiguës (JEHL et al, 2002). Initialement sensible à de
nombreux antibiotiques, Streptococcus pneumoniae a
développé, au cours des 30 dernières années, des
résistances à un grand nombre de composés, les
bêtalactamines mais aussi la tétracycline, le
chloramphénicol, l'érythromycine et le
triméthoprime-sulfaméthoxazole. Les premiers isolats cliniques
présentant une sensibilité réduite à la
pénicilline G ont été décrits au cours des
années 1960 (KisLAK et al, 1965 ; HANSMAN et
al, 1971). La proportion de souches de pneumocoque de
sensibilité diminué à la pénicilline (PSDP) est
estimée, toutes souches confondues, à 48% (JEHL et al,
2002).
IV.4. La démarche générale de l'EDR
et les MQERM
IV.4.1. Rappels sur la chaîne
épidémiologique
La transmission d'un agent infectieux impose la co-existence de
trois éléments indispensables à la réalisation de
cette « chaîne » :
1. une source d'agent pathogène ou maintenant, de plus en
plus, d'agents pathogènes opportunistes touchant des sujets
fragilisés,
2. un mode de transmission
3. un sujet réceptif.
Les évolutions par rapport aux connaissances pastoriennes
portent sur ces trois éléments.
Au niveau de la source, on connaît de
plus en plus de bactéries, virus, levures et champignons, parasites
divers dont les caractéristiques sont très diversifiées
tant par leur virulence que leur aptitude à la toxicogenèse avec
une large gamme de pathogénécité mesurée au travers
de la classique DL50. De même , le réservoir peut
être l'homme ou l'animal malade, des porteurs sains et parfois
l'environnement (par exemple : Legionella). En réalité,
l'environnement ne joue pour la plupart des agents pathogènes qu'un
rôle de réservoir accidentel ou transitoire, le passage du germe
dans
l'environnement étant fonction de la nature de l'infection
chez le porteur - excrétion en cas d'infection ouverte, transfert par
matériel ou insecte en cas d'infection.
La transmission, directe ou indirecte comme
cela a été décrit depuis longtemps, suit des
modalités parfois nouvelles, parfois complexes, favorisées par le
progrès technologiques (par exemple : aérosolisation), mais le
progrès des connaissances a porté sur les facteurs de survie d'un
microorganismes dans l'environnement. Ceux-ci sont très nombreux
(température, nutriments, pH, U.V., autres organismes, etc.) et leur
présence ou leur absence vont conditionner le devenir de l'agent
infectieux mesuré par le T90 (HARTEMANN, 1997).
Le sujet réceptif a beaucoup
évolué grâce au progrès de la médecine et
à l'augmentation de l'espérance de vie, qui ont favorisé
l'émergence de populations avec un terrain fragilisé, plus ou
moins profondément immunodéprimé. Ceci conduit
probablement à devoir revoir l'application de la classique notion de
Dose Minimale Infectante (DMI) utilisée jusque là pour
caractériser la possibilité d'atteinte d'une population, par
celle plus traditionnelle en toxicologie de courbe dose-réponse et dans
ce cas l'usage de la dose nécessaire et suffisante pour infecter 1% de
la population, la plus fragile, risque de s'imposer tant pour des raisons
éthiques de prévention que pour des raisons de pression
médiatique ou juridique sous l'influence de certains groupes. Les
expériences consistent à faire ingérer différentes
doses de pathogènes conservés en milieu nutritif, par exemple de
kystes de Crytosporidium (de 30 à 1 million de kystes) à
des animaux de laboratoires ou à des volontaires en bonne santé,
de compter le nombre de kystes excrétés dans les selles, et
à surveiller l'apparition de signes cliniques (DuPPoNT et
CHAPPEL, 1995).
Ces paramètres caractérisent la capacité
du microorganisme à induire des troubles cliniques chez le sujet
infecté, encore moins de données sont disponibles. Ainsi, dans la
famille des enterovirus, la gamme des virulences observées
s'étend de là 97%, ce qui a conduit à recommander de
prendre 50% comme estimation moyenne en l'absence de données
spécifiques (HARTEMANN, 1997). Les études qui
ont permis de préciser la virulence d'un germe sont rares. C'est le cas
de Cryptosproneum parvum dont la virulence avait été
estimée à 100% lors de l'évaluation de l'impact sanitaire
de l'accident de Milwaukee, impact qui s'est avéré voisin de
celui réellement observé, validant ainsi les hypothèses
élaborées (HAAs, 1996).
IV.4.2. Rappels sur la démarche
général de l'évaluation du risque chimique
L'évaluation quantitative des risques a
été initialement développée, pour évaluer
les risques pour la santé humaine liés à l'exposition aux
produits chimiques (NRC, 1983) et, sous sa forme plus simple, ce processus se
compose de quatre étapes, à savoir :
ü la caractérisation du danger,
ü la caractérisation de l'exposition,
ü la relation dose-effet,
la caractérisation du risque.
Les résultats de ces étapes seront
intégrés dans un processus de gestion du risque. Cette
démarche générale de l'EDR chimique peut être
appliquée à des processus épidémiologiques et
sanitaires liés à l'EDR infectieux.
a- la caractérisation du danger
Dans le cadre de l'EDR microbiologique la
caractérisation du danger vise à identifier, dans le milieu
considéré, les microorganismes pathogènes potentiellement
dangereux pour la santé humaine et les différents effets qui y
sont liés. L'un des résultats, de cette analyse du danger, est la
prise de décisions quant aux conséquence(s) principalement
sanitaires à mesurer dans l'évaluation formelle des risques. Avec
des microorganismes, les conséquences peuvent inclure l'infection (sans
maladie apparente), la morbidité ou la mortalité ; en outre, ces
événements peuvent se produire dans la population
générale, ou à une fréquence plus
élevée dans les sous-populations susceptibles (HAAs et
EISENBERG, 2001). Bien que la mortalité due aux agents
infectieux, même dans la population à risque, ne puisse être
considérée comme négligeable (HAAs et al, 1993),
la tendance générale (en microbiologie de l'eau et des aliments)
est de considérer l'infection dans la population générale
pour lequelle la protection, par rapport à un risque particulier, est
exigée (HAAs et EISENBERG, 2001). Cet objectif est
justifié sur la base d'un équilibre entre le degré de
conservatisme inhérent au choix de l'infection comme point final et
l'incapacité de mesurer les risques à des sous-populations plus
susceptibles (MACLER et REGLI, 1993).
b- caractérisation de l'exposition
Le but de l'évaluation des expositions est de
déterminer les doses d'agents pathogènes consommées dans
l'eau (ou les aliments) par un individu ou la population. Dans le cas de la
microbiologie de l'eau, ceci peut rendre nécessaire l'évaluation
des niveaux microbiologique de l'eau brute suivie de l'étude des
changements probables de concentrations avec le traitement, le stockage et la
distribution à l'utilisateur (REGU et al, 1991 ; ROSE
et al, 1991). Un deuxième objectif dans
l'évaluation des expositions est la quantité d'agents infectieux
ingérée par « exposition » (HAAS et EISENBERG,
2001).
Pour l'estimation de l'exposition aux microorganismes à
partir de l'eau potable, MACLER et REGLI
(1993) suggèrent par défaut, une dotation de 2 litres
par habitant et par jour. ROSEBERRY et BURMASTER
(1992) jugent cette dotation de conservatrice. Pour l'exposition par
contact aux eaux de baignade, 100 mL par jour ont été souvent
considérés comme mesure d'exposition (HAAS, 1983a). Les
données réelles permettant de valider ce nombre sont actuellement
inexistantes (HAAS et EISENBERG, 2001).
L'approche généralement utilisée, pour cette
étape de l'EDR microbiologique, est
principalement basée sur une approche
épidémiologique consistant en une
caractérisation microbiologique des milieux environnementaux et des
mesures chez le récepteur « humain ». Compte
tenu des limites liées à la métrologie,
il peut également être fait recours à la
modélisation, en s'appuyant sur les données microbiologique
prédictive. L'occurrence et la concentration des microorganismes sont
variables dans le temps (variations journalières et saisonnières)
et dans l'espace. Ce facteur limite la signification de mesures ponctuelles
réalisées dans les milieux environnementaux. La source de
contamination elle-même est variable. Par ailleurs, la forte
hétérogénéité dans la répartition des
germes pose des problèmes en terme d'interprétation des
résultats de mesure. En effet, les microorganismes (en particulier les
PI des virus) ont tendance à s'agglomérer. Dans le cas de la
caractérisation de l'eau, on peut soit réaliser un
échantillon global d'un litre, soit prélever 100
échantillons de 10 mL. Dans le premier cas, on obtiendra par exemple,
une concentration de 10 virus par litre, dans le second cas, il est
vraisemblable que beaucoup d'échantillons contiendront 0 germe et que
ceux qui en auront, donneront plus d'un.
La prise d'un échantillon global conduit le plus souvent
à (GALE, 1996) :
ü une sous-évaluation du risque pour les germes
infectieux. Avec une consommation d'un volume réduit, quelques personnes
arriveront malgré tout à atteindre la dose minimale
infectante,
ü et une sur-évaluation du risque pour les germes
très infectieux. Moins de personnes consommeront en fait la dose
minimale infectante.
Par ailleurs, la recherche de germes pathogènes est
souvent longue et coûteuse. Les germes pathogènes sont souvent
présents en concentration faible par rapport à l'ensemble de la
flore présente. Bien que viables et surtout infectieux, leur culture
peut se révéler difficile. Dans le domaine de l'EDR sanitaire,
ces difficultés ont souvent conduit à rechercher des germes
indicateurs (E. coli, par exemple) la mesure est mieux maîtrisée
et plus adaptée à l'analyse de routine.
c- la relation dose-effet
L'objectif de cette étape est de définir une
relation entre le niveau d'exposition aux microorganismes et la
probabilité d'occurrence d'un effet délétère. A ce
stade, il est important d'établir une différence entre les effets
infectieux et les effets toxiques. BAUCHANAN et al
(2000) avancent qu'une concentration de 105 CFU de
Staphylococcus aureus par gramme d'aliments pour que les toxines émises
par la bactérie puissent provoquer un effet toxique sur l'homme.
L'état des connaissances sur les effets infectieux des
microorganismes permet d'acquérir les informations nécessaires
sur la virulence, éventuellement les propriétés
antigéniques et moléculaires, les mécanismes et la nature
de la maladie causée par un agent pathogène. La
littérature montre que si la nocivité de nombreux agents
pathogènes est bien connue, moins nombreux sont ceux pour lesquels les
doses minimales infectantes (DMI) ou doses conduisant à l'infection de
50% des sujets (DI50) ont pu être établies sur l'animal
(avec choix de l'espèce la plus sensible) et encore moins sur l'homme
(HARTEMANN, 1997).
L'infection résulte d'un processus dynamique entre le
microorganisme et son hôte, qui peut être définie comme
étant de 4 paramètres : le nombre de pathogènes
ingérés, leur infectivité, leur virulence, et
l'état immunitaire de l'hôte, plus précisément de
l'organe cible qui est ici le système gastro-intestinal humain. Il faut
donc aussi rechercher les études réalisées sur la
réponse immunitaire des personnes infectées, cela a
été le cas pour Giardia et le virus de Norwalk (buNGsTRom et
CASTOR, 1992), et notamment des personnes plus sensibles ou
à risque.
Lors de l'identification des fonctions dose-réponse, le
choix du modèle de la relation dose- réponse est fondamental pour
l'estimation du risque puisqu'il fournit la probabilité d'infection
à partir d'un niveau d'exposition ou, inversement, qu'il estime
l'exposition à partir du taux d'attaque dans la population.
Jusqu'à maintenant le raisonnement a utilisé divers
modèles élaborés sur des données de type dose-effet
ou dose-réponse, pour calculer une probabilité d'infection, et un
risque annuel ou vie entière associé à tel ou tel milieu.
Les trois modèles retenu
c.1. les modèles empiriques
2
Ces modèles reposent sur l'hypothèse d'un seuil
de tolérance ou d'une dose minimale infectante pour chaque individu
vis-à-vis d'un germe infectieux. Pour une exposition à une dose
supérieure à ce seuil de tolérance, l'infection va se
déclencher. Pour une exposition à une quantité
inférieure de germes, il n'y aura pas d'infection chez l'individu
considéré. La distribution des seuils de tolérance est
représentée par une fonction de densité de
probabilité. La probabilité P de développer une infection
suite à une exposition à une quantité de germes
s'écrit alors (Hari et al, 1999) :
P =
exp --z
2 j
Iz Eq. 6
avec Z = ln N
-- Eq. 7
o.
N : dose d'exposition
p : moyenne géométrique
: écart-type géométrique
Dans une population, selon ces modèles, la distribution
des DMI suit une loi log-normale. Dans ces modèles, communément
nommés modèle log-normal ou log-probit,
se repose l'idée d'une coopération entre les
microorganismes pour produire un effet, le risque étant alors fonction
de la dose de germes ingérés. Le modèle log-normal ou
log-probit est dit déterministe. Son emploi tend à
disparaître car il s'ajuste peu aux données réelles.
C.2. les modèles mécanistiques
Les modèles mécanistiques considèrent que
la probabilité de développer une infection dépend d'une
part de la quantité de germes avec laquelle l'hôte entre en
contact et de la fraction de ces germes qui va effectivement atteindre un site
d'infection. L'infection est alors le résultat de deux processus
séquentiels.
Soient :
P1 (j/d) : la probabilité pour un individu d'entrer en
contact avec une quantité j de germes à partir d'un milieu
induisant une exposition à une dose moyenne d (qui peut être le
produit d'un volume et d'une densité),
P2 (k/j): la probabilité que k germes
survivent, permettant d'initier une infection chez l'hôte, pour une
quantité j de germes avec laquelle l'hôte est entré en
contact,
si on considère ces deux processus comme
indépendants et si kmir, est le nombre minimal de germes
nécessaires dans l'organisme-hôte pour déclencher une
infection, alors la probabilité de développer une infection pour
une dose moyenne d'exposition d, peut s'écrire :
P(d)= É ÉPI( I d)*
P2(k I i) Eq. 8
j=k
kmin ne correspond pas à la
notion de dose minimale infectante retrouvée dans la littérature,
elle se rapporte à une dose d'exposition.
De nombreux modèles mathématiques peuvent
être élaborés en fonction des hypothèses
retenues.
c.2.1- Le modèle exponentiel
Ce modèle se base sur l'hypothèse de
l'interdépendance d'action des microorganismes. La quantité de
microorganismes ingérée n'affecte pas la probabilité
d'infection. Deux états seulement sont possibles :
infecté ou non infecté. En
revanche, le niveau de contamination dans l'eau conditionne la
probabilité d'ingérer un microorganisme et par conséquent
de développer ou non une infection. C'est un modèle
stochastique.
P =1- exp(-rd)=1- exp U--elk
Eq. 9
avec :
P : Probabilité d'infection d'un individu exposé
à une dose d de microorganismes,
r: constante correspondant à la probabilité de
survie du germe ingéré dans l'hôte (= définition de
l'infection.
La distribution des microorganismes dans le volume d'eau est
supposée être une distribution statistique de Poisson.
c.2.2. Le modèle Bêta-Poission
Il dérive du modèle exponentiel, à la
différence que la probabilité de survie du germe n'est pas
considérée comme une constante mais par une distribution de
probabilité, et ce pour tenir compte du caractère variable de ce
paramètre (FuRumo-ro et MICKEY 1967a,b; Hms 1983b ; Hms et
EISENBERG, 2001 ). La formulation du modèle est :
d \-1
P(d)=141+d a OU P(d)=1--[1+
f--j
21, a --1)1 a
50
|
Eq. 10
|
avec a et b : paramètres de la fonction de distribution
f(r), N50 : la dose infectante moyenne.
Hari (1983) a testé la validité des
modèles log-normal, exponentiel et Bêta Poisson avec 9 jeux de
données obtenues à partir de la caractérisation
microbiologique d'effluents liquides. Le modèle Bêta Poisson n'a
pu être rejeté dans 7 cas sur 9, le log-normal dans 5 cas sur 9 et
l'exponentiel dans 3 cas sur 9. Lorsque ces modèles s'adaptent aux
données, la N50 obtenue est presque identique pour les 3 modèles.
En revanche, le risque obtenu avec le modèle Bêta Poisson pour les
faibles doses était supérieur à celui obtenu avec le
modèle log-normal. La figure 13 présente une comparaison, des
résultats « dose-réponse » obtenus, entre les
modèles exponentiel et Bêta Poisson (Hms et EISENBERG,
2001).
1
-
EEI-
0.75 --
Response 03
|
|
·
|
D
|
D O
·
·
|
·
|
exponentiel
|
|
I
|
|
Q
|
|
|
03
|
·
|
|
|
OE
|
0.1
|
E ·
|
|
EB
|
Ie * é
|
0.02
|
·
|
EEI
|
Efi ER
|
EI
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11,°
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Dose/N
50
Figure 13: Comparaison des résultats de relation
dose-réponse obtenus à partir des modèles exponentiel
et Bêta-Poisson (Ham et EISENBERG, 2001).
Les données expérimentales tendent à
montrer une meilleure adéquation des modèles basés sur
l'hypothèse de l'action indépendante que ceux basés sur
l'hypothèse de l'action coopérative. Actuellement la tendance est
donc de privilégier les relations dose-effet basées sur les
hypothèses d'absence de seuil et d'action indépendante, qui se
caractérise par une extrapolation de type linéaire aux
faibles.
Les modèles exponentiels et de bêta-Poisson sont
deux outils qui permettent de développer des relations
dose-réponse à partir d'hypothèses biologiquement
plausibles au sujet du processus d'infection. Le tableau décrit les
meilleurs paramètres adaptés aux variables des relations
dose-effet pour ces modèles (pour un certain nombre de microbes
pathogènes humains). Ces données sont obtenues à partir
d'études générales « dose-réponse »
réalisées sur un échantillon d'adultes en bonne
santé et peuvent, donc, ne pas refléter la réponse sur
toute la population (HAAs et EISENBERG, 2001).
Tableau 15 : Variables des relations dose-effet
d'agents pathogènes (Elms et EISENBERG, 2001).
Microorganismes
|
Exponentiel k
|
Bêta-Poisson
|
Références
|
N50
|
a
|
Poliovirus
|
109,87
|
|
|
MINOR et al, 1981
|
Rotavirus
|
|
6,17
|
0,2531
|
Hms et al, 1993 ; WARD et al,
1986
|
Virus de l'hépatite A (a)
|
1,8229
|
|
|
WARD et al, 1958
|
Adénovirus 4
|
2, 397
|
|
|
COUCH et al, 1966
|
Echovirus 12
|
78,3
|
|
|
AKIN, 1981
|
Coxsachievirus (b)
|
69,1
|
|
|
COUCH et al, 1965 ; SUPTEL, 1963
|
Salmonella (c)
|
|
23,600
|
0,3126
|
Hms et al, 1999
|
Salmonella typhosa
|
|
3,60x106
|
0,1086
|
HoRrecK et al, 1966
|
Shigella (d)
|
|
1120
|
0,2100
|
Hms et al, 1999
|
Echerichia coli (e)
|
|
8,60x107
|
0,1778
|
Hms et al, 1999
|
Campylobaterjejuni
|
|
896
|
0,145
|
MEDENA et al, 1996
|
Vibrio cholerae
|
|
243
|
0.25
|
Hms et al, 1999
|
Entamoeba coli
|
|
341
|
0,1008
|
RENFTORFF, 1954
|
Cryptosporidium parvum
|
|
238
|
|
Hms et al, 1996 ; DUPONT et al,
1995
|
Giardia lamblia
|
|
50.23
|
|
ROSE et al, 1991
|
d- la caractérisation du risque
Le processus de la caractérisation de risque combine
l'information sur l'exposition et celle sur la relation dose-réponse
dans une analyse de probabilités sur l'occurrence des effets
défavorables. Ceci peut être fait de deux manières.
D'abord, une évaluation simple des points d'exposition (c'est-à-
dire le nombre d'organismes ingérés) peut être
combinée avec une évaluation simple des paramètres de la
relation dose-effet pour estimer les points de risque. Ceci peut être
fait en utilisant une démarche permettant d'obtenir une mesure de
tendance centrale, ou d'employer une stratégie extrême visant
l'atteinte une mesure extrême. Une approche alternative, qui est de plus
en plus appréciée et utilisée actuellement, est de
caractériser la pleine distribution de l'exposition et des rapports
dose-réponse, et de combiner ces divers outils en effectuant (par
exemple, une analyse de Monte Carlo) une distribution aléatoire de
risque (HAAs et EISENBERG, 2001). Cette approche donne
l'information nécessaire sur l'imprécision relative de
l'évaluation de risque, aussi bien que des mesures de tendance centrale
et de valeurs extrêmes (BURMASTER et ANDERSON,
1994 ; FINKEL, 1990).
L'utilisation des techniques de Monte Carlo permet
d'évaluer la contribution relative de l'incertitude et de la
variabilité à une estimation du risque. La variabilité
peut être définie comme
l'hétérogénéité
intrinsèque menant au risque différentiel parmi des secteurs du
groupe exposé, peut- être résultant des sensibilités
différentielles ou des expositions différentielles. L'incertitude
peut être définie comme des facteurs d'imprécision et
d'inexactitude qui limitent la capacité de mesurer exactement le risque.
Par ailleurs, l'incertitude peut être réduite par des ressources
additionnelles, qui pourront être consacrées à la
caractérisation de la relation dose-effet. La variabilité
représente une limite inférieure à la distribution globale
de risque (HAAs et EISENBERG, 2001).
e- La gestion du risque
Les résultats d'une caractérisation de risque
sont employés dans la gestion des risques. La compréhension des
niveaux d'action appropriée pour la prise de décision en ce qui
concerne des microorganismes est encore dans son jeune âge (HAAs et
EISENBERG, 2001). Cependant, dans le cas des protozoaires
présents dans les eaux, on suggère, aux Etats-Unis, qu'un risque
annuel d'infection de 0.0001 (c'est-à-dire. 1 pour 10 000) est
approprié pour l'eau potable (MACLER et REGLI 1993).
f-Les particularités du risque
microbiologique
Les particularités du risque microbiologique par
rapport au risque chimique ou radioactif résident dans la possible
amplification du danger dans l'environnement (croissance de l'agent,
acquisition de caractères nouveaux, adaptabilité). L'existence de
réservoirs humains, animaux et environnementaux difficilement
maîtrisables peut être également considérée
comme une de ses particularités (HARTEMANN, 1997).
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