11.3. Le processus de l'évaluation des risques
écologiques
L'évaluation des risques écologiques (ERE)
traite des changements causés par l'homme sur l'environnement,
changements qui modifient les particularités importantes des
écosystèmes. Par exemple, quand une activité humaine donne
naissance à de grands volumes d'effluents liquides, pollués par
des substances chimiques et radioactives, et que ces eaux usées sont
rejetés dans le milieu naturel sans aucun traitement préalable,
il revient aux scientifiques d'évaluer les dégâts que ces
rejets peuvent avoir sur les organismes des écosystèmes
aquatiques. Le risque écologique peut être local (un sol
pollué par les effluents liquides hospitaliers ou par les boues de
traitement en résultant). Les risques peuvent être
régionaux (ce qui est le cas de la pollution de la grande
barrière de corail de la mer des Caraïbes). Les risques peuvent
être globaux (comme par exemple l'évaporation et le transport
atmosphérique des polluants contenus dans ces rejets). Se faisant avec
des degrés variables d'incertitudes, l'évaluation des risques est
donc l'étude du rapport entre l'exposition des espèces vivantes
aux substances dangereuses et les effets toxiques de ces polluants sur la vie
en générale.
Le processus d'évaluation de risque écologique
est basé sur deux éléments principaux :
caractérisation d'effets et caractérisation d'exposition (EPA,
1992). Ces concepts permettent à cette discipline, qui se retrouve au
carrefour de nombreux domaines scientifiques : chimie, hydrologie,
géologie, toxicologie, écotoxicologie, statistique,
métrologie, épidémiologie, ..., de mener sous la base de
l'observation et de l'expérimentation l'étude de la pollution
diffuse ou localisée des milieux et des répercussions sanitaires
et écologiques.
Dans le domaine des risques écologiques, il convient de
distinguer l'évaluation prospective de l'évaluation
rétrospective (SuTER, 1993). La première concerne les substances
ou matières dont on veut connaître, a priori,
les risques qu'elles représentent avant de décider
de leur introduction dans l'environnement. Elle repose sur une
prédiction fondée notamment sur des hypothèses de
comportement et de la biodisponibilité des composés dans
l'environnement. La seconde, l'évaluation retrospective, concerne les
pollutions existantes dont on veut quantifier les risques qu'elles ont pu ou
vont, pouvoir engendrer. L'évaluation des risques sera un constat de
l'existant complété par une analyse prédictive.
SETAC (1997) considère que l'exposition et les effets
doivent être considérés ensemble parce qu'ils sont tous
deux importants dans l'évaluation du risque. Quand le potentiel
d'exposition et les effets sont faibles, le risque sera faible. Par contre,
quand tous les deux sont élevés, le risque sera
élevés. Indépendamment de l'approche, le but de l'ERE est
d'utiliser toutes les informations disponibles pour caractériser
l'exposition et les effets, de les intégrer ensemble dans les exercices
devant favoriser la compréhension des risques écologiques.
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