Les professionnels estiment que le marché de l'emploi
ne répond que partiellement à
leurs besoins en MO
qualifiée. La formation est mal adaptée aux
spécificités de
1 Ceci explique en partie l'effet
d'entraînement observé dans les nouveaux modèles de
sous-traitance dans les pays émergents (Cf. Partie. II, Chapitre. I,
Section. 1, Paragraphe. 1).
l'activité aéronautique. Des insuffisances au
niveau des connaissances du métier, une absence de culture
aéronautique et un manque de maturité des candidats, ont
été pointées du doigt. Cette fragilité du
marché de l'emploi est d'autant plus contraignante que les passerelles
entre les différents métiers aéronautiques
s'opèrent difficilement. A titre d'exemple, la reconversion des profils
MO de la maintenance à la production s'effectue non sans
difficultés selon les dires d'un Directeur Général :
«Dans la chaudronnerie aéronautique, les normes de la
prod1 sont plus sévères, du coup les profils
en provenance de la maintenance ont besoins de temps pour s'adapter«.
En outre, les stages réalisés par les
lauréats des établissements de formation professionnelle,
sensés inculquer une première expérience, ne
répondent pas aux exigences des industriels. Ceci contraint les firmes
du secteur à prendre en charge une formation en interne souvent
onéreuse.
Par ailleurs, les entreprises ont évoqué une
rareté de la MO qualifiée qui tend à tirer les salaires
vers le haut et provoquer ipso facto une dégradation de la
compétitivité de la filière. En guise d'exemple, chez l'un
des STs interrogés, les salaires représentent plus de 50% du CA ;
c'est dire le poids de la masse salariale qui pèse sur l'entreprise. Sur
un autre registre, «les coûts salariaux des ingénieurs
expérimentés tendent à devenir comparable à ceux de
la France« d'autant plus que la filière s'avère peu
attractive pour les jeunes étudiants.
Soucieux des difficultés qu'éprouvent les
entreprises à recruter des compétences en adéquation avec
leurs besoins, tant quantitatifs que qualitatifs, dans les métiers de
l'aéronautique, le GIMAS s'est impliqué fortement dans le
développement de la qualification des ressources humaines.
Dans cette perspective, le groupement a établi des
liens de partenariat avec l'UIMM
française en vue d'échanger
les informations et les expériences dans plusieurs
domaines.
Spécialement, la formation et la qualification des ressources
humaines
1 Production.
apparaissent comme des dossiers prioritaires dans lesquels un
transfert d'expériences, pourrait avoir lieu.
Ainsi et afin d'apporter une réponse aux industriels
en matière de formation et d'accompagnement des compétences de la
filière aéronautique, le GIMAS oeuvre activement, en partenariat
avec les autres intervenants publics (ONDA, MICMNE, OFPPT, CRI) et
privés (entreprises du secteur, CFCIM, UIMM), pour la création
dans les plus brefs délais de l'«IMA«, établissement
dédié aux métiers de l'aéronautique.
Conclusion
Les résultats quantitatifs et qualitatifs de la
recherche (Cf. Partie. II, Chapitre. II), sont le fruit de l'exploitation des
données primaires recueillies par le questionnaire et le guide
d'entretien (Cf. Annexes. I, II, III et IV).
Dans cette optique, les résultats quantitatifs ont
permis de dégager le profil «idéal« du ST
marocain qui semble renvoyer majoritairement à un «ST de
composants« ; et ce dans la mesure où sa performance est, d'une
part bâtie sur des compétences techniques des
employés et des programmes d'amélioration de la
production, et d'autre part, inversement liée aux
investissements en R&D, à la veille technologique
et au degré d'internationalisation des ventes.
Néanmoins, le fort pouvoir prédicateur des
efforts marketing sur la performance nuance ce dernier constat. En
effet, une fois ce stade «sous-traitant de composants«
consolidé, les sous-traitants aéronautiques marocains ont
amorcé leur évolution vers le stade d'«équipementier
« (Cf. Partie. II, Chapitre. II, Section. 1).
Par ailleurs, les résultats qualitatifs ont
confirmés que les actions du MICMNE, de l'ONDA et de l'OFPPT, de la
CFCIM, du CRI du Grand Casablanca et du GIMAS, pourront façonner de
manière significative l'avenir de la filière aéronautique
marocaine. En outre, la formation et le développement des
compétences restent aussi des sujets de préoccupation majeurs de
la filière. Dans ce sens le GIMAS oeuvre activement, en partenariat avec
les institutionnelles afin d'y apporter une réponse à travers la
création de l'IMA (Cf. Partie. II, Chapitre. II, Section. 2).
En somme, ces résultats constituent le socle sur lequel
se basera le développement stratégique du secteur
aéronautique objet du chapitre suivant (Cf. Partie. II, Chapitre.
III).