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Dynamique des relations verticales et clustering : Quelle stratégie pour une sous-traitance aéronautique marocaine compétitive ?

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par Makram KHABBACHE, Zakaria BENHAR et Soufyane ETBER
Institut Supérieur de Commerce et d'Administration des Entreprises - Cycle Supérieur de Gestion ( Executive MBA ) 2007
  

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1.2. Un niveau de contribution hétérogène des différentes variables constituant le concept retenu du clustering, sur le profil et la performance du ST

La section. 2, du chapitre. II de la partie. I, a mis en exergue le contexte dans lequel plusieurs STs oeuvrent actuellement. À cause des stratégies insufflées par les DOs majeurs, réduction et hiérarchisation autour des pivots de la base de sous-traitance, une nouvelle dynamique des relations partenariales structure la CVG de la construction aéronautique. Les STs tendent à se structurer dans des clusters, des schémas organisationnels qui, selon une revue de littérature, empruntent des trajectoires inscrites dans un cycle de vie du cluster : partant des stades embryonnaires et émergents jusqu'aux stades de maturité ou de déclin, en passant par le stade de développement (Cf. Partie. I, Chapitre. II, Section. 1, Paragraphe. 2).

1 Pour plus de détail concernant le modèle de sous-traitance par type d'activités, voir Partie. II, Chapitre. I, Section. 1.

2 Ce développement fera l'objet de la Partie. II, Chapitre. III, Section. 1.

Egalement, à la lumière de ces nouvelles dynamiques des relations inter-firmes qui prévalent désormais dans le secteur, un ST performant est celui qui cherche à dégager des synergies, à mutualiser les efforts et à acquérir de nouvelles compétences en puisant dans les externalités positives issues de l'espace clustérisé dans lequel il baigne. À cet égard, nous avons postulé que la hausse du degré de clustering du ST aurait un effet positif sur son profil.

Le développement conceptuel précédent nous a permis de saisir le «degré de clustering« des firmes par le biais d'une batterie de 9 indicateurs. Ces derniers sont liés à la localisation géographique et à celle perçue par la firme, à l'attrait de l'environnement territorial via 7 facteurs (cette dernière dimension tente de saisir le degré avec lequel la firme interagit (avec), fléchit ou tire profit de l'espace dans lequel elle baigne). Le tableau ci-dessous récapitule la batterie d'indicateurs utilisée pour saisir le degré de clustering.

Tableau 12. Les indicateurs du degré de clustering

 

Indicateurs du degré de clustering

Degré de
clustering

Localisation

Localisation géographique

Sens d'appartenance

Environnement
territorial

Intensité de la R&D et transfert des connaissances

Moyens de financement

Ressources Humaines

Infrastructures de transport et de Télécommunication

Coopération inter-entreprises

Spécialisation sectorielle

Gouvernance institutionnelle

(c) BEK

1.2.1 L'effet du degré du clustering sur le profil du ST

Pour confirmer le lien entre le niveau de clustering et le profil du ST, l'échantillon fut divisé en deux groupes selon le point de césure (= 5)1 au niveau du degré de clustering. L'échantillon a été évalué par un T-test. À noter également qu'il n'existe aucune différence de taille entre les deux groupes, renforçant ainsi la valeur des résultats (voir Tableau 13).

1 Vu le degré modéré du clustering de la filière marocaine, dû en partie à son jeune âge, l'échantillon a été divisé en deux, selon le point de césure 5, légèrement supérieure à la médiane (4.67). L'échantillon ainsi formé, est équitablement réparti entre les deux groupes (n1=n2=6) ce qui renforce la pertinence des résultats.

Tableau 13. Différences entre les profils des deux groupes formés sur la base du niveau de
clustering (1)

T-test Degré de clustering, césure = 5

clustering
faible
n1=6

Clustering
élevé
n2=6

Compétences technologiques

Investissement en R&D (%)

1,58

0,33

Veille technologique (2)

2,78

3,67

Compétences techniques des employés (2)

3,50

4,00

Savoir-faire spécifique lié à certains produits (2)

4,50

4,00

Compétences organisationnelles

Efforts marketing (2)

1,33

2,33

Réputation (2)

4,17

3,33

Degré d'internationalisation des ventes (%)

100,00

84,17

(c) BEK

(1) Seuls les résultats présentant des différences significatives sont affichés au tableau.

(2) Pour des précisions sur les mesures utilisées, voir la Partie. II, Chapitre. I, Section. 2.

Le tableau précédent confirme l'effet du clustering sur le profil. Néanmoins, le sens de la relation est difficile à établir, en effet un degré de clustering faible semble favorable à l'acquisition et/ou au développement de certaines compétences technologiques et organisationnelles. Ainsi, ceci invite les STs de ce groupe à investir davantage dans la R&D et à acquérir et/ou développer des savoir-faire spécifiques. De même les STs qui clustérisent moins adressent davantage les marchés étrangers et ont une meilleure réputation. D'autre part, les STs inscrits dans des espaces clustérisés sont plus enclins à faire une veille technologique et ont de meilleures compétences techniques et font plus d'effort marketing. Ces résultats intrigants à première vue, requièrent une analyse approfondie. Ainsi, les firmes constitutives du 1er groupe sont des firmes non inscrites dans des logiques de clustering eu égard à leur localisation, sens d'appartenance et perception de l'attrait de l'environnement territorial dans lequel elles baignent. Il semble qu'elles sont plus amenées - afin de maintenir un niveau de compétitivité satisfaisant - à investir dans la R&D pour compenser la faiblesse des externalités positives de l'environnement territorial. De même, de par leur isolement et pour survivre face à une compétitivité exacerbée, ces STs sont contraints de développer des savoir-faire spécifiques assez importants, au moment où les STs du second groupe, connectés à des espaces clustérisés, voient leur compétitivité dans la complémentarité des processus mis en oeuvre par les divers STs acteurs du cluster. Cette complémentarité des processus entre des entreprises liées, rappelons-le, est l'un des leviers par lequel les pivots (ou

leurs filiales) des modèles «Rameaux« bâtissent leurs réseaux de sous-traitance. Enfin, la déconnexion des STs du 1er groupe de leur environnement local clustérisé (ou dans une moindre mesure, la déconnexion d'une forte concentration industrielle spécialisée dans le secteur) les incitent à adresser les marchés extérieurs. La sélection par les DOs nécessite entre autres une bonne réputation, d'où l'intérêt majeur à se forger une bonne renommée.

En revanche, le second groupe des STs dits «connectés«, dispose d'une meilleure veille technologique ; ceci s'explique aisément par les interactions qui prennent formes dans de tels espaces et qui induisent un échange d'information sur les nouvelles technologies disponibles. De même les externalités positives disponibles dans le cluster et plus particulièrement la disponibilité de compétences techniques qualifiées permet au ST une mise en concurrence des ressources humaines pour attirer les meilleurs profils. Plus encore, l'adéquation des besoins des industriels et les formations disposées dans un environnement territorial attractif est un élément auto-renforçant les compétences techniques des employés. Dans de tel espace, les coopérations sont facilitées. Elles peuvent concerner une large panoplie d'activités, et il n'est pas rare que les acteurs du cluster mutualisent les efforts marketing pour une meilleure action commerciale (labellisation du cluster, missions de prospection, actions commerciales).

En somme, l'hypothèse H4 : «L'amélioration du degré de clustering aurait un impact positif sur le profil du ST« semble mitigée, ce qui renvoie à des phases de clustering des agglomérations industrielles à forte concentration d'activités aéronautiques situées entre les phases d'«embryonnaire« à «croissance«.

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon