WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Dynamique des relations verticales et clustering : Quelle stratégie pour une sous-traitance aéronautique marocaine compétitive ?

( Télécharger le fichier original )
par Makram KHABBACHE, Zakaria BENHAR et Soufyane ETBER
Institut Supérieur de Commerce et d'Administration des Entreprises - Cycle Supérieur de Gestion ( Executive MBA ) 2007
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

2.3.2 Des opportunités prometteuses

i) La crise d'Airbus et la vigueur de l'euro accentuent-t-elles la production hors zone euro ?

L'industrie aéronautique européenne est confrontée à une perte de compétitivité due à la fois à la parité monétaire et au coût de la main d'oeuvre qui ont pour conséquence le renchérissement de ses exportations d'avions2. Dans ce contexte difficile et suite aux problèmes de production de l'A380, la direction d'Airbus a dévoilé un nouveau plan de restructuration en huit points étalé sur quatre à cinq ans baptisé «Power 8«3.

Selon l'étude4 du CRI du Grand Casablanca, les solutions retenues dans le cadre de ce plan de restructuration5 se résument à couvrir le risque de change, d'acheter plus hors zone euro et de faire des gains de compétitivité via les sous-traitants. Ce plan de réduction des coûts devrait aussi permettre d'accélérer les délais moyens de développement des programmes et d'engendrer de profonds changements organisationnels menant vers une entreprise étendue6.

En principe, la crise d'Airbus n'affecterait pas négativement les sous-traitants
aéronautiques marocains7. Plus encore, «selon les experts c'est une opportunité très

1 COULON, Dédier et al. Mission Aéronautique. Casablanca : UPLINE SECURITIES-DECISION Etudes & Conseil, 2007. 41 p. Rapport UPLINE SECURITIES DECISION-CRI Grand Casablanca.

2 Avec un dollar continûment faible et face à des coûts de production majoritairement en euros, les marges perçues sur la vente d'appareils facturés en billets verts se réduisent et pénalisent les futurs investissements nécessaires au développement de la future famille de long-courriers (A350XWB , le successeur de l'A320).

3 Ce dispositif a pour but de compenser l'ensemble des 4,8 milliards d'euros de perte cumulée par le programme du «Super Jumbo« lié aux dépassement des coûts, au glissement des livraisons et aux compensations financières destinées aux compagnies clientes, mais aussi, et surtout, pour améliorer la compétitivité de l'avionneur européen face à son concurrent direct. «Power 8« devrait permettre des économies annuelles durables d'au moins 2 milliards d'euros à partir de 2010.

4 COULON, Dédier et al. Mission Aéronautique. Casablanca : UPLINE SECURITIES-DECISION Etudes & Conseil, 2007. 41 p. Rapport UPLINE SECURITIES DECISION-CRI Grand Casablanca.

5 Le plan prévoit la suppression de 10.000 emplois sur quatre ans, dont 4.300 en France et 3.700 en Allemagne, ainsi que des projets de cessions ou des partenariats industriels pour six de ses sites de production notamment avec Latécoère, Segula Technologies.

6 Louis Gallois a précisé «Le concept d'entreprise étendue signifie que nous aurons des accords de long terme avec les nouveaux partenaires en matière de design et de production. Nous discuterons avec eux de la localisation de la production, nous échangerons des technologies«.

7 Selon Jocelyne Terrien, responsable service de presse du Groupe Safran «les plans d'Airbus sont sans effet sur les développements du Groupe Safran et de sa filiale Aircelle au Maroc. En effet, il s'agit de réorganisations internes à Airbus, et le programme de production n'est pas changé«.

favorable au Maroc à condition de savoir la saisir en se positionnant«1. Selon ce raisonnement, le secteur aéronautique vit actuellement une mutation profonde. Les constructeurs se désengagent de la production pour se concentrer sur la marque, le produit et le marketing. La production est ainsi laissée à des partenaires lourds pour les accompagner. Cette tendance est confirmée par Hamid Benbrahim ElAndaloussi2, consultant mondialement reconnu en matière d'aéronautique et à l'origine de l'intérêt manifeste du Groupe Safran3, au Maroc.

ii) La maintenance : Un créneau porteur

Sur un autre registre, la stratégie de développement du secteur touristique au Maroc dans le cadre de la «vision 2010« porte sur l'acheminement de 10 millions de touristes à l'horizon 2010. Dans ce dessein, le Maroc s'est orienté dans une politique de libéralisation de son espace aérien. Cette stratégie d'ouverture se confirme par l'entrée en vigueur de l'accord d'Open Sky entre le Maroc et l'UE, donnant lieu à de nouvelles perspectives notamment avec l'arrivée dans le ciel marocain des compagnies low cost européennes telles que Ryanair ou Easy Jet4.

Ceci doit engendrer de facto un fort besoin en maintenance des compagnies nationales et internationales en sus d'une demande de plus en plus importante de celles de l'Afrique subsaharienne.

Dans ce secteur éminemment technique et sensible qu'est l'aéronautique, le Maroc a
su développer une tradition dans la maintenance. Elle fait figure d'exemple pour le
continent. «Le centre industriel de la RAM est un pôle d'excellence de très haut

1 FENNASSI, Bensalem. Crise d'AIRBUS : Opportunité très favorable au Maroc, Le Matin Supplément économie, 2007, no 13 180, p. 8

2 Selon cet expert, les problèmes que vit Airbus sont plutôt des problèmes de redéfinition stratégique. Les produits d'Airbus sont appréciés par le marché. L'avionneur reste en substance, une référence mondiale. En général un avion a besoin de 10 ans pour être conçu, puis une durée de vie de 30 à 40 ans. «Donc, nous sommes en présence d'une industrie de long terme. Pour pouvoir durer, il est indispensable d'avoir une efficacité économique et industrielle«, précise M. Benbrahim. L'avionneur américain Boeing n'est plus qu'à 25% de taux de fabrication, le reste est désormais fait à l'extérieur. Airbus, non sans retard, suit aussi la tendance. De 75% actuellement, la société a pour objectif de le ramener à 50%. «Le reste se ferait chez les partenaires à des prix les plus bas possibles mais aussi avec un transfert d'une partie de ses risques«, estime M. Benbrahim. FENNASSI, Bensalem. Crise d'AIRBUS : Opportunité très favorable au Maroc, Le Matin Supplément économie, 2007, no 13 180, p. 8.

3 Aircelle, Labinal, Teuchos, SMES sont des filiales de ce groupe implantées au Maroc.

4 MINISTERE DU TOURISME MAROCAIN. Vision 2010 [en ligne], http://www.tourisme.gov.ma (consulté le 18.02.2007).

niveau«. Quant au deuxième centre de maintenance de la place SMES1, il verrait sans doute son activité accroître avec l'arrivée de ces nouvelles compagnies2.

Ainsi, les centres de maintenance du Maroc se tournent clairement vers le Sud et les pays africains, dépourvus de telles infrastructures. Ils comptent également sur des commandes de leur maison mère en sous-traitance mais aussi sur la venue de nouvelles compagnies notamment les low cost3.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Et il n'est rien de plus beau que l'instant qui précède le voyage, l'instant ou l'horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses"   Milan Kundera