Le règlement pacifique du conflit en RDC: étude juridique pour une paix durable dans la Région des Grands Lacs( Télécharger le fichier original )par BALINGENE KAHOMBO Université de GOMA (RDC) - Licence en Droit public 2005 |
§2. La démocratisation des Etats de la région parties au conflit en RDCL'expression "Etat de la région parties au conflit en RDC" désigne, à ce niveau, les pays qui ont autoritairement décidé d'occuper militairement le territoire congolais au motif de vouloir traquer des groupes armés qui leur sont respectivement hostiles. Il s'agit de l'Ouganda, du Rwanda et même du Burundi pour lesquels on a la preuve, de ce fait, qu'ils sont confrontés à des problèmes politiques internes qui peuvent être régler, à l'instar de la RDC, dans le cadre de la démocratisation. L'avantage de ce règlement c'est de permettre à ces pays de se stabiliser, une fois que l'épineuse question des groupes armés est politiquement résolue, en vue du retour de la sécurité en RDC, sachant que celui-ci conditionne la paix durable en Afrique des Grands Lacs. Par la démocratisation il faut entendre l'action de démocratiser ; démocratiser, c'est organiser le pouvoir d'Etat selon les principes de la démocratie, qui sont le pluralisme politique, la garantie du respect des libertés publiques, le respect de l'indépendance des pouvoirs et l'élection libre, sincère et transparente comme mode d'accession aux charges publiques. Pour Patrick QUANTIN 6(*)3 , la démocratisation c'est « une dynamique d'ouverture de la participation citoyenne et de la compétition pour l'accès au pouvoir ». En tant que telle, elle suppose, dès le départ, l'accueil des revendications politiques des opposants en vue de la formation des gouvernements d'union nationale. Ceci dit, le professeur Gervais NTIRUMENYERWA remarque qu'il se dessine, au Burundi, « une évolution positive dans le processus de la démocratisation après qu'il ait été brutalement arrêté par l'assassinat, le 21 Octobre 1993, du premier président hutu élu démocratiquement, Melchior Ndadaye »6(*)4. L'action internationale, à travers l'ONUB notamment, a permis d'y organiser des élections qui ont porté l'ancien rebelle, Pierre NKURUNZIZA, au pouvoir en qualité de Président de la République. Il reste à convaincre le dernier mouvement rebelle, le FNL (Front national de Libération) d'Agato RWASA d'abandonner la lutte armée pour intégrer les institutions du pays. En revanche, peu d'attention internationale est accordée à la démocratisation du Rwanda où on peut constater l'émergence d'une parodie de démocratie, parodie qui se vérifie par l'organisation des élections excluant des opposants capables de faire face, dans la compétition, au président de ce pays, Paul KAGAME. Il en est de même de l'Ouganda dont le régime politique était, en plus, fondé, jusqu'il y a peu, sur « la démocratie sans partis »6(*)5. Et le président MUSEVENI semble être candidat à la présidence à vie. En somme, cette situation ne peut que rendre hypothétique la paix durable dans la région des Grands Lacs, quand on sait qu'une opération militaire destinée à anéantir des groupes armés - sans doute qui ne se laisseront pas faire à l'intérieur des forêts congolaises - après l'échec probable du désarmement volontaire, risque de ne pas être couronnée de succès. Il ne faut pas oublier, cependant, si une action internationale devrait être menée dans le domaine de la démocratisation du Rwanda et de l'Ouganda, qu'elle doit se concilier avec la nécessité d'assurer la justice pénale pour réaliser la paix. A cela il faut ajouter la promotion de la coopération régionale. * 63 Cité par KAMBAZA ALFANI, A-Cl., Op. cit. P.1. * 64 NTIRUMENYERWA M.KIMONYO, G., Op. cit., P.12. * 65 Ibidem. |
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