1.2 Espérance conditionnelle
Dans ce point un rappel sur les règles de calcul des
espérances conditionnelles, auquel nous nous sommes constamment
reportés pour le traitement de la théorie des martingales.
Soient X et Y deux variables
aléatoires avec Y réelle et X prenant ses
valeurs dans un ensemble fini ou dénombrable.
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Définition 1.2.1. Soit X une
variable aléatoire à valeurs dans un ensemble E fini ou
dénombrable dont les points sont notés {x1, x2,
..., xn, ...}. Soit Y une autre variable aléatoire
réelle, définie sur le même espace de probabilité
(Ù, F,P). Si P(X = xj) > 0, l'espérance
conditionnelle de Y sachant {X = xj} est le nombre E(Y |X = xj) =
EQ3(Y ),espérance de Y pour Qj, où Qj est la
probabilité sur (Q, F) donnée par Q(A) = P(A|X = xj),
pourvu que EQ3(|Y |) < oo (i.e.,Y est Qj -
intégrable).
Lorsque Y est elle-même une variable
aléatoire discrète prenant ses valeurs dans {y1,
y2, ...} pour Y,on obtient le résultat
suivant.
Théorème 1.2.1. Dans la
situation précédente, pour tout j tel que
P(X = xj) > 0 on a E(Y |X = xj) = Ek1 ykP(Y =
yk|X = xj) pourvu que la série ci - dessus soit absolument
convergente.
Définition 1.2.2. Soit X une
variable aléatoire à valeurs dans un espace E fini ou
dénombrable, et Y une variable aléatoire réelle
définie sur le même espace de probabilité.
L'espérance conditionnelle deY sachant X est
E(Y |X) = f(X) où f est donnée par la
définition précédente ()et pourvu que cette fonction f
soit bien définie.
Si par exemple X est une application de S2 dans
Rn, la tribu engendrée par X est
o-(X) =
X-1(Bn) = {F E SZ :
X-1(93) = F pour un 93 E
Bn}.
Définition 1.2.3. Soit Y E
L2(S), F, P). L'espérance conditionnelle de
Y sachant X est l'unique élément Y de L2(SZ,
cr(X), P) qui vérifie
E(YàZ) = E(Y Z) pour tout Z E
L2(SZ, u(X), P). On note cette espérance
conditionnelle par E(Y |X).
Définition 1.2.4. Soit Y E
L2(SZ, F, P) et G une sous-tribu de
F. L'espérance conditionnelle deY sachant G est
l'unique élément E(Y |G) de L2(SZ,
G, P) qui vérifie E(Y Z) = E(E(Y |G)Z) pour tout Z E
L2(SZ, F, P).
Théorème 1.2.2. [90] Soit Y E
L2(Q, F, P) et G une sous-tribu de
F.
(i) Si Y > 0 alors E(Y |G) > 0,
(ii) Si G = u(X) pour une variable aléatoire
X à valeurs dans Rn,il existe une fonction
borélienne f sur R telle que E(Y |G) = f(X),
(iii) E(E(Y |G)) = E(Y ),
(iv) L'application Y -+ E(Y |G) est une application
linéaire.
Théorème 1.2.3. Soit Y une
variable aléatoire positive ou intégrable sur (S), F, P)
et G une sous - tribu. Alors E(Y |G) = Y si et seulement si Y
est G-mesurable.
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Théorème 1.2.4. Soit Y E
L1(Ù, F, P) et si X est
une variable aléatoire indépendante de Y , on a E(Y
|X) = E{Y }.
Théorème 1.2.5. Soit X, Y
des variables aléatoires réelles sur (Ù,
F, P) et G une sous - tribu de F par
rapport à laquelle X est mesurable. On a alors E(XY |G) =
XE(Y |G, dans chacun de deux cas suivants:
(a) les v.a. X, Y et XY sont intégrables,
(b) les v.a. X et Y sont positives.
Théorème 1.2.6. [90] Soit
(Yn)n=1 une suite de variables
aléatoires réelles sur (Ù, F, P)
et G une sous - tribu.
(i) (Convergence monotone.)Si les Yn sont
positives et croissent p.s. vers une limite Y ,alors
limn?8 E(YnjG) =
E(Y |G) p.s. ;
(ii) (Lemme de Fatou.)Si les Yn sont positives,
on a E(lim infn?8 Yn|G) <
lim inf E(Yn|G) p.s.;
(iii) (Théorème de convergence
dominée de Lebesgue.) Si les Yn convergent p.s. vers une
limite Y , et si on a Yn| = Z pour tout n et pour une certaine v.a.
Z E
L1(Ù,F,P),alors
lim
n?8
|
E(Yn|G) = E(Y |G)
p.s..
|
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