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Diversité génétique et fréquences alléliques des gènes Pfmsp1 et Pfmsp2 des isolats provenant d'enfants asymptomatiques et symptomatiques de la région de Lastourville au sud est du Gabon


par Moski MORISHO
Université des sciences et techniques de Masuku - Master 2 Recherche 2022
  

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V. DISCUSSIONS

Le paludisme reste un fardeau dans diverses régions du monde. Si les infections symptomatiques sont diagnostiquées et traitées, le portage asymptomatique reste mal connu et constitue un frein pour les stratégies d'élimination du paludisme. Aussi, cette étude sur l'épidemiologie du paludisme et la virulence parasitaire chez les enfants gabonais vivants à Lastoursville (milieu Rural) est la première qui évalue d'une part la prévelance de l'infection plasmodiale asymptomatique et symptomatiques et d'autre part le polymorphisme génétique des gènes Pfmsp1 et Pfmsp2 dans cette localité.

La moyenne d'âge des enfants asymptomatiques plus élevée que celle des enfants symptomatiques observée dans cette étude pourrait s'expliquer par le fait que l'étude a été réalisée au sein d'une zone d'endémicité palustre, et l'âge est considéré comme étant l'un des facteurs en corrélation avec la prémunition dans les zones d'endémie palustre. En effet les jeunes enfants sont plus vulnérables, mais les adultes et les jeunes adolescents ayant acquis une forme d'immunité après plusieurs expostion au parasite sont plus susceptibles d'avoir présenté des infections asymptomatiques-'--[34]. Ils peuvent servir de réservoir de transmission car l'immunité anti palustre acquise conduit à une persistance de l'infection asymptomatique ou à des infections symptomatiques faibles qui sont souvent moins prises en charge par rapport aux infections aigues qui apparaissent chez des jeunes enfants [35] De plus, nos résultats corroborent ceux d'études antérieures ayant montrés que les enfants asymptomatiques sont souvent plus âgés que les enfants symptomatiques [35] -'--[34]

Une prévalence d'infection plasmodiale élevée a été observée dans l'ensemble de la population, cette observation est comparable à celles déjà décrites dans notre région d'étude -                                  [36] [37]. Ceci pourrait être dû au niveau socio économique bas et de connaissance sur le paludisme des personnes vivant en zone rurale conduisant à une utilisation moins effective des moyens de prévention, lesquels ont un impact significatif sur la circulation de Plasmodium et la réduction de la prévalence de l'infection plasmodiale. De plus La proportion d'enfants fébriles portant une infection à plasmodiums falciparum. était significativement plus élevée que celle des enfants non fébriles. Cette observation Pourrait également s'expliquer par l'acquisition d'une prémunition avec l'âge chez les jeunes adolescents et les adultes vivants en zone endémique contrairement aux enfants de moins de cinq ans qui sont plus susceptibles de développer un paludisme [38]. Ces résultats diffèrent de ceux obtenus dans une étude réalisées au Cameroun en milieu rural qui énonce une prévalence significativement élevée chez les enfants asymptomatiques (30,7%) comparés aux symptomatiques (17,8%), aussi cela pouvait être du à un faible échantillon des asymptomatiques par rapport aux enfants symptomatiques pour notre étude. [39]. Les prévalences des infections asymptomatiques enregistrées dans cette localité restent néanmoins non négligeables, car les personnes atteintes d'infections plasmodiales asymptomatiques sont des réservoirs silencieux du parasite et posent un sérieux défi aux efforts de lutte contre la maladie en raison de leur capacité à maintenir la transmission au sein de la population à un faible niveau.

L'analyse du profil génétique de Plasmodium falciparum., obtenu après PCR, en fonction du type d'infection, peut fournir des informations utiles sur les caractéristiques de certains clones parasitaires spécifiques afin de concevoir des stratégies d'intervention ciblant les facteurs de virulence [40].

De façon globale, les résultats de notre étude ont montré que les trois familles alléliques K1, Mad20 et Ro33 du gène Pfmsp-1 et les deux familles alléliques 3D7 et F7 du gène Pfmsp-2 étaient présentes dans les échantillons analysés. La famille allélique 3D7 étant la plus fréquemment rencontrée. Des études réalisées au Gabon, au Burkina Faso et en Côte d'Ivoire ont décrit une fréquence élevée des familles alléliques K1 et 3D7[41] [42]. Aussi une étude menée à Libreville a montré que la diversité allélique de la famille Mad20 augmente avec la sévérité de la maladie       [43] La famille allélique RO33 était la plus fréquente dans les isolats d'enfants symptomatiques par rapport aux asymptomatiques,. Cette famille allélique pourrait jouer un rôle important dans la survenue du paludisme, du moins au Gabon. Ceci est différent des données décrites dans la littérature car les familles allélique K1 et 3D7 ont souvent été associées à l'infection symptomatique [44] que RO33. La fréquence des familles alléliques F7 et 3D7 n'était pas différente entre symptomatiques et asymptomatiques, ce qui prouve qu'il n'existerait pas des variant spécifiques de Pfmsp2 qui pourraient être associés au statut clinique. Ces résultats sont appuyés par des études qui ont montré qu'il n'y avait pas d'association entre les familles alléliques F7 ou 3D7 et le type d'infection [45] . A l'inverse, une autre étude a rapporté une fréquence de la famille 'allélique F7 deux fois plus élevée dans les isolats symptomatiques par rapport aux asymptomatiques [46]. Cependant, d'autres études sont nécessaires pour clarifier l'interprétation de ces résultats.

Un polymorphisme génétique élevé à modéré au sein des familles alléliques des gènes Pfmsp1et 2 a été observé dans les isolats de Lastoursville (23 allèles) pour Pfmsp-1 et 8 allèles pour Pfmsp-2). Nos résultats sont inférieurs à ceux décrits à Libreville (30 allèles), à Dielmo au Sénégal (33 allèles) en 1995 et au Burkina Faso en 2009 (41 allèles) mais identiques à ceux de Bakoumba près Franceville (25 allèles) en 1999 [47] [12] --[48]. Cette diversité allélique pourrait s'expliquée par le fait que la diversité génétique de P. falciparum varie aussi bien d'une région à une autre et au sein d'une même population [47]. Certains génotypes étaient communs entre symptomatiques et asymptomatiques, parmi ceux-ci l'allèle F7_200 était en proportion plus importante dans les isolats symptomatiques, contrairement aux autres allèles qui n'ont présenté aucune différence significative entre les deux groupes. Cela suggère que cet allèle pourrait avoir un lien avec la survenue de symptômes et donc la virulence. Par ailleurs, certains génotypes F7, différents ont été uniquement retrouvés dans les isolats asymptomatiques et d'autres génotypes différents de K1 et Mad20 ont été mis en évidence dans les isolats symptomatiques uniquement. Ces résultats confortent l'idée selon laquelle, certains clones parasitaires pourraient être responsables de l'état clinique d'un individu. Cependant, le lien entre l'état clinique et un génotype quelconque de P. falciparum reste un sujet à controverse. Car, de nombreuses études ont montré que la présence d'épisodes palustres subséquents pourrait être due à de nouveaux parasites infectieux         [49].

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