I.3. Agents pathogènes
Le paludisme est causé par un protozoaire
appartenant au genre Plasmodium. Il existe de
très nombreuses espèces de Plasmodium (plus de 140),
touchant diverses espèces animales, dont cinq espèces sont
habituellement retrouvées en pathologie humaine : P.
falciparum, P. vivax, P. ovale,
P. malariae et P. knowlesi qui demeure un parasite
habituel des singes d'Asie qui s'est avéré être responsable
d'une zoonose. Ces cinq espèces diffèrent par
des critères biologiques, génétiques, cliniques, ainsi que
par leur répartition géographique et leur capacité
à développer des résistances aux antipaludiques.[8]
1.4. Cycle de développement
P. falciparum est un parasite
hétéroxène ayant un cycle évolutif diphasique dont
une phase de multiplication asexuée chez l'homme (son hôte
intermédiaire) et une phase de multiplication sexuée chez
l'anophèle femelle (son hôte définitif).
1.4.1. Phase sexuée:
Au cours d'un repas sanguin chez un individu infecté,
l'anophèle femelle ingère des gamétocytes à
potentiels sexuels. Ces derniers, transportés dans la glande salivaire
s'échappent rapidement de leur enveloppe érythrocytaire. Une fois
déglutis, ils parviennent dans l'estomac de l'anophèle. Les
gamétocytes mâles se différencient en microgamètes
(4 à 8) rendus mobiles par un processus d'ex flagellation, tandis que
les gamétocytes femelles se différencient en macro-gamètes
(ovules). La rencontre de ces gamètes produit un zygote mobile:
l'ookynète. Celui- ci pénètre dans la paroi intestinale et
s'implante sous la paroi stomacale en formant l'oocyste. A l'intérieur
de cet oocyste (brève phase diploïde) se forment plusieurs
sporoblastes, dans lesquels se développent des milliers de
sporozoïtes par sporogonie. Ces sporozoïtes haploïdes et mobiles
perforent la coque de l'oocyste, puis passent dans l'hémolymphe pour
aboutir au niveau des glandes salivaires où ils vont acquérir
leur pouvoir infectieux. Cette phase dure une quinzaine de jours, suivant la
température extérieure [9].
1.4.2. Phase asexuée ou schizogonie
La phase humaine du cycle de développement de
Plasmodium est constituée de deux parties : un cycle
exo-érythrocytaire et un cycle érythrocytaire.
v Cycle exo-érythrocytaire: Cette première phase
du cycle chez l'Homme se déroule au niveau hépatique. Lors d'une
piqure, l'anophèle femelle portant des sporozoïtes infectieux dans
sa salive les injecte dans un capillaire. En moins d'une demi-heure, ces
sporozoïtes migrent rapidement vers le foie via la circulation sanguine,
et envahissent les hépatocytes dans lesquels se déroule la phase
hépatique. Dans les hépatocytes, les sporozoïtes se
développent en trophozoïtes qui subissent une multiplication
immédiate (schizogonie hépatique) pour donner des schizontes
renfermant des mérozoïtes. A maturité, les schizontes
hépatiques éclatent et libèrent des milliers des
mérozoïtes dans la circulation sanguine, capables d'infecter les
globules rouges. La phase exo-érythrocytaire est asymptomatique et dure
10 à 15 jours. Cependant, chez certaines espèces plasmodiales
(P. ovale, P. vivax), on retrouve des persistances hépatiques
(hypnozoïtes) qui peuvent rester cachées plusieurs mois ou
années sans se multiplier pour reprendre le cycle plus tard: le stade
cryptozoïte.
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