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Etude de caractéristiques socio-sanitaires associées au diabète de type 2 dans la ville de Lubumbashi. cas du centre diabétologie Mellitus/CEDIA


par Ibrahim Mulolo Makenga
Institut supérieur des techniques médicales de Lubumbashi  - Licence 2022
  

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6. EVOLUTION :

Le diabète de type 2 évolue naturellement en 3 étapes (HAS ; 2014) :

- Une étape de pré-diabète qui se caractérise par des anomalies de la glycorégulation avec une glycémie à jeun supérieure à la normale mais inférieure à 1,26 g/l [7,0 mmol/l] ;

- Une phase infra clinique asymptomatique, relativement longue (=10 ans) ;

-Une phase clinique avec symptômes et complications chroniques.

7. COMPLICATIONS

7.1.Complications aigües

a.L'hypoglycémie

C'est une complication fréquente et désagréable survenant le plus souvent chez les diabétiques de type 1 et qui peut, dans de rares cas, engager le pronostic vital du patient en provoquant un coma hypoglycémique. Le diagnostic de l'hypoglycémie se base sur la triade de Whipple (SFE, 2013) :


·Glycémie veineuse basse ;


·Signes de neuroglucopénie (carence en glucose au niveau du système nerveux) ;


·Correction des symptômes lors de la normalisation de la glycémie.

Le seuil glycémique retenu pour conclure à une hypoglycémie est une glycémie veineuse < 0,7 g/L ou < 4 mmol/L) (GERMAN C et al, 2013). L'hypoglycémie se caractérise par des signes cliniques de neuroglucopénie (GERMAN C et al, 2014) :

· Périphériques : mains moites, sueurs, pâleur, angoisse, faim brutale, crampes, tachycardie, palpitations, tremblements, asthénie ...

· Centraux : trouble de la conscience, de la vision, difficulté de concentration, trouble du langage, troubles moteurs, troubles du comportement ...

Sa survenue peut être consécutive à une alimentation inadaptée, la consommation d'alcool, une activité physique intense ou inhabituelle, une insuffisance rénale ou hépatique ou encore par la prise de médicaments hypoglycémiants (insuline mal dosée, sulfamides hypoglycémiants et glinides) (AMIEL S.A ,2000).Lorsque le patient est conscient, le traitement de l'hypoglycémie consiste à ingérer immédiatement du sucre rapide par voie orale : 3 carrés de sucre ou 2 cuillères à soupe de miel ou de confiture (à consommer seuls pour exercer leur effet hyperglycémiant) (BOLES JM, 2010).

b.L'acidocétose

L'acidocétose diabétique est une des complications aigües les plus sévères du diabète, pouvant aboutir au coma voire à la mort du patient : elle constitue une urgence médicale.Elle survient essentiellement chez les diabétiques de type 1 (> 90%) mais aussi chez les diabétiques de type 2 en situation de stress biologique ou insulinoréquérent. Conséquence d'une carence profonde en insuline, elle induit une accumulation de substances chimiques toxiques pour l'organisme, les corps cétoniques, qui vont être responsables d'une acidification métabolique (baisse du pH sanguin) à l'origine des signes cliniques (DORCHY et al, 2010).

Le diagnostic est posé en cas d'hyperglycémie marquée (> 2,55 g/L) associée à une cétonurie et une glycosurie (présence de corps cétoniques et de glucose dans les urines) (SFE, 2016).

On distingue 3 stades successifs : (CACHOT V et al, 2008) :

· La cétose : présence de corps cétoniques dans le sang et les urines ;

· L'acidocétose : cétose entrainant une baisse du pH (< 7,30) ou du bicarbonate (< 15 mmol/L) ;

· Le coma acidocétosique : acidocétose accompagnée de troubles de la conscience.

Lors de la cétose, les premiers symptômes qui vont apparaître sont une polyurie, une polydipsie, un amaigrissement rapide, des crampes nocturnes, des nausées et des vomissements provoquant une perte d'appétit ainsi que des douleurs abdominales intenses. Quand l'acidocétose diabétique devient sévère, des signes d'hyperventilation et de détresse respiratoire (dyspnée de Kussmaul) se manifestent chez le patient, il se déshydrate et son haleine prend une odeur caractéristique d'acétone qui se rapproche de l'arôme de la pomme (CACHOT V et al, 2008).

Le traitement préventif consiste à établir, en cas de cétose, des règles éducatives pour le patient (maintien des injections même si inappétence, supplément en insuline rapide, recherche de corps cétoniques à la bandelette urinaire). Le traitement curatif, une fois que l'acidocétose diabétique est installée, requiert une hospitalisation du patient et repose sur l'injection à la seringue électrique d'insuline rapide par voie intraveineuse, associée à une réhydratation pour restaurer l'équilibre hydro électrolytique du patient (SFE, 2016).

c.Le coma hyperosmolaire

Le coma hyperosmolaire, forme grave de décompensation du diabète, survient majoritairement chez le sujet âgé atteint de diabète de type 2. Malgré une prise en charge adaptée, la mortalité du coma hyperosmolaire reste encore élevée : entre 20 et 40% en raison des complications et du terrain largement dominé par les sujets âgés (Carlier A. et al, 2018).Il survient en général suite à une cause déclenchante, le plus souvent une infection mais aussi les diarrhées et vomissements, venant aggraver une mauvaise accessibilité aux boissons (maisons de retraite, état de démence ...). Au niveau médicamenteux, les diurétiques et les corticoïdes peuvent êtres des facteurs déclenchant. (Orban J., 2008)

L'absence des signes de cétose, notamment l'haleine cétonique et d'acidose métabolique (pas de dyspnée de Kussmaul) permet de différencier le coma hyperosmolaire du coma acidocétosique.

Le diagnostic biologique du coma hyperosmolaire s'établit en cas d'une : (SFE, 2016)

· Hyperglycémie importante (= 6 g/L) ;

· Profonde déshydratation avec hyperosmolalité plasmatique (> 350 mOsm/kg) ;

· Absence d'acidose et de cétonémie.

Sa prise en charge nécessite une hospitalisation d'urgence avec 2 objectifs (PETER V. et al, 2018) :

· La correction rapide de la déshydratation à l'aide de solutés de réhydratation orale (NaCl 0,9% puis G 2,5%) ;

· La réduction de l'hyperglycémie par l'administration d'insuline

d.L'acidose lactique

L'acidose lactique est définie par un tableau clinique et métabolique d'acidose sévère consécutif à une accumulation d'acides lactiques dans l'organisme. C'est une complication rare mais de pronostic sévère avec une mortalité évaluée à 50%. Elle survient le plus souvent chez un diabétique âgé de type 2 traités par metformine (biguanides) sans respect des contre-indications de ce médicament et plus rarement suite à l'absorption excessive de cet antidiabétique oral (ORBAN et al, 2003).

L'acidose lactique dépend de différents facteurs, mais l'insuffisance rénale est le facteur le plus souvent retrouvé ; elle entraine une accumulation de metformine normalement éliminée dans les urines. Les autres causes peuvent être l'insuffisance hépatique, l'insuffisance cardiaque ou respiratoire sévère, voire l'alcoolisme. En effet, l'alcool majore les effets de la metformine sur la glycémie entrainant une hausse de la lactatémie (TAMION F., 2009).


·Une acidose métabolique organique avec un pH < 7,35 ;


·Une hyperlactatémie> 5 mmol/L des troubles digestifs (nausées, vomissements, diarrhées) ainsi que de vives douleurs abdominales et thoraciques (PILLON et al, 2013).

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