5. DIAGNOSTIC
Il est important de dépister le diabète de type 2
pour le traiter le plus tôt possible. Cette pathologie longtemps
asymptomatique présente comme risque majeur de voir évoluer
à bas bruit des complications souvent décelées trop tard.
Le diagnostic est souvent posé lors de l'apparition de complications
dégénératives microangiopathiques (rétinopathie,
protéinurie, insuffisance rénale) ou macroangiopathiques (HTA,
accidents cardiovasculaires), décelées à l'occasion d'un
examen de santé pratiqué à titre systématique
(recherche de glycosurie dans le cadre de la médecine du travail,
glycémie systématique ou chez un sujet à risque). Des
complications infectieuses récidivantes ou sévères peuvent
également révéler l'existence d'un diabète
(infections urinaires, génitales, dentaires). Il est désormais
recommandé selon l'HAS, de dépister un diabète de type 2
chez les patients asymptomatiques de plus de 45 ans qui présentent au
moins une des caractéristiques suivantes (OMS, 2016) :
v Un surpoids ou une obésité ;
v Antécédent de diabète familial au premier
degré ;
v Origine géographique non caucasienne ou
migrante ;
v Femmes avec antécédents de diabète
gestationnel ou naissance d'un enfant pesant plus de 4 kg ;
v Sédentarité (activité physique
inférieure à 30 minutes 3 fois par semaine) ;
v Hypertension artérielle traitée ou non (pression
artérielle > 140/90 mmHg) ;
v Dyslipidémie traitée ou non (HDLc< 0,35 g/L ou
triglycéridémie> 2g/L) ;
v Traitement médicamenteux pouvant induire un
diabète (antipsychotiques atypiques, corticoïdes...) ;
v Situation pré diabétique : glycémie
à jeun comprise entre 1,1 g/L et 1,26 g/L ;
v Situation de précarité déterminée
par un score de précarité EPICES > 30.
Le test de dépistage biologique du diabète de type
2 de référence est la mesure de la glycémie veineuse
après un jeûne de 8h, au sein des populations cibles
asymptomatiques.
Selon le parcours de soins établit par l'HAS en 2014, le
dépistage du diabète de type 2 doit être renouvelé
:
· Tous les 3 ans en cas de résultat
négatif ;
· Entre 1 et 3 ans si la glycémie veineuse
à jeun est < 1,10 g/l mais que le sujet présente plusieurs
facteurs de risque du diabète ;
· Tous les ans pour les sujets ayant un pré
diabète (la glycémie veineuse à jeun est comprise entre
1,10 et 1,25 g/l).
Il existe des situations urgentes qui doivent interpeller sur la
présence d'un état diabétique (HAS, 2017) :
· Le patient présente des symptômes
cliniques d'hyperglycémie (syndrome cardinal) sans cétose ou une
complication du diabète ;
· Le patient présente un syndrome cardinal avec
cétose > 1,5 mmol/l ou signes de cétoacidose (nausées,
vomissements, douleurs abdominales, polypnée). Le diabète est une
maladie chronique nécessitant l'adhésion du patient pour une
prise en charge optimale (alliance thérapeutique). Pour ce faire, il est
actuellement recommandé d'utiliser une approche centrée sur le
patient. Le bilan de santé de routine est la première source de
dépistage du diabète de type 2.
L'objectif de la prise en charge d'un sujet diabétique
nouvellement diagnostiqué est double (Drouin P.et Al, 2012) :
· Rechercher les complications liées au
diabète étant donné que le début de la maladie est
souvent méconnu et que les complications peuvent être
présentes dès le diagnostic ;
· Rechercher les comorbidités pouvant aggraver le
pronostic, étant donné que ces pathologies concomitantes peuvent
accélérer l'installation des complications. Dans tous
les cas, il est important de rechercher et de contrôler les facteurs de
risques cardiovasculaires associés et modifiables comme le tabac, la
dyslipidémie, l'hypertension artérielle.
Le dépistage du diabète de type 2 requiert
l'utilisation de matériel spécifique (Simon D, 2008) :
? Auto piqueur et lancettes : Ils permettent de prélever
une goutte de sang, Il est préférable d'utiliser des autos
piqueuses jetables afin d'éviter tout risque de contamination
croisée. Ceux-ci comportent une lancette incorporée ;
? Lecteur de glycémie et bandelettes : La goutte de sang
prélevée au moyen de l'auto piqueur est analysée par le
lecteur de glycémie grâce à une bandelette
réactive.
Le dépistage du diabète à l'officine permet
d'informer, de faire prendre conscience d'une situation à risque mais
aussi, et surtout, de parler des moyens dont dispose le patient pour
prévenir l'apparition de cette pathologie ou éviter ses
complications.
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