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Etude de caractéristiques socio-sanitaires associées au diabète de type 2 dans la ville de Lubumbashi. cas du centre diabétologie Mellitus/CEDIA


par Ibrahim Mulolo Makenga
Institut supérieur des techniques médicales de Lubumbashi  - Licence 2022
  

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8.2.LES ANTIDIABETIQUES ORAUX ET NON INSULINIQUES

a.Les biguanides

Lorsque les mesures hygiéno-diététiques ne sont pas suffisantes pour rétablir l'équilibre glycémique, le traitement médicamenteux de première intention du diabète de type 2 repose sur l'utilisation de la metformine. Cette monothérapie entraîne une baisse de 1 à 1,5% de l'HbA1c à terme en diminuant la production hépatique de glucose et en augmentant l'insulinosensibilité et l'utilisation périphérique du glucose (Foretz M. et al, 2009).

La prise de metformine se fait préférentiellement en fin de repas pour limiter les effets secondaires digestifs (douleurs abdominales, diarrhées et nausées notamment). De plus, les patients ressentent souvent un goût métallique à l'origine de désagréments. Les troubles digestifs associés à la metformine, pourtant transitoires, restent la première cause d'arrêt du traitement (Tielmans, Laloi et al, 2006).

Le traitement par metformine doit être interrompu pour une durée de 48 heures après l'injection d'un produit de contraste iodé mais il n'est plus recommandé de l'interrompre 48 heures avant l'examen. Le traitement sera réintroduit après contrôle de la fonction rénale (Virally M. et al, 2007).

b.Les sulfamides hypoglycémiants

Les sulfamides hypoglycémiants sont des antidiabétiques oraux qui ont l'intérêt de constituer une classe thérapeutique sur laquelle on a beaucoup de recul.Ce sont des hypoglycémiants puissants qui améliorent l'HbA1c en moyenne de 1 à 1,5%. Comparés à d'autres hypoglycémiants oraux tels que la metformine ou les glitazones, ils sont plus rapidement efficaces, dès le premier jour.

Les sulfamides hypoglycémiants agissent en stimulant la sécrétion d'insuline pancréatique à jeun et en amplifiant la réponse insulinique au cours des repas. Le risque principal induit par les sulfamides est le risque d'hypoglycémie, majoré en périodes de jeûne, notamment en fin de journée (17-18h), la nuit et parfois en fin de matinée. La prise de sulfamides hypoglycémiants se fait préférentiellement avant le repas pour pallier ce risque. Une prise de poids de 1 à 3 kg est également régulièrement observée au démarrage du traitement, secondaire à la stimulation de l'insulinosécrétion (MARRE M,2017).

La prescription de sulfamides hypoglycémiants nécessite une auto surveillance glycémique du patient, dans le but de détecter et prendre en charge les hypoglycémies, de fin de journée notamment. Lorsqu'elles entraînent une perte de connaissance, une hospitalisation en urgence s'impose. Elle consiste à perfuser le patient avec un soluté de réhydratation orale glucosé pendant au moins 48h. La prise de sulfamides est contre-indiquée en cas de grossesse, d'insuffisance rénale ou hépatique (Faure S., 2011).

d.Les glinides

Les glinides ont le même mode d'action que les sulfamides hypoglycémiants. Ils diffèrent par leur durée d'action, les glinides stimulant l'insulinosécrétion de façon plus brève et plus rapide que les sulfamides hypoglycémiants. Le risque d'hypoglycémie sévère consécutif à la prise de glinides est donc inférieur au risque lié aux sulfamides hypoglycémiants. La prise de glinides se fait 15 à 30 minutes avant chaque repas pour réduire ce risque d'hypoglycémie iatrogène. Les glinides sont mieux tolérés, ils ne provoquent pas de prise de poids et entraînent une diminution de l'HbA1c de 1% en moyenne. Ils réduisent la glycémie en période postprandiale principalement et dans une moindre mesure, la glycémie à jeun (Faure S.,2007).

L'effet indésirable le plus fréquent est l'hypoglycémie, en particulier chez la personne âgée, en cas de jeûne, d'exercice physique intense, d'interaction médicamenteuse ou de consommation d'alcool. D'autres effets indésirables comme les douleurs abdominales, les diarrhées et nausées peuvent aussi se manifester.

d.Les inhibiteurs des á-glucosidases

Les inhibiteurs des á-glucosidases sont une classe d'hypoglycémiants oraux actifs sur la seule hyperglycémie postprandiale. Le principal représentant est l'acarbose. Il agit en inhibant la digestion et donc l'absorption des sucres complexes au niveau intestinal et en précipitant leur élimination dans les selles. L'unique effet de l'acarbose est d'écrêter les pics glycémiques postprandiaux observés en cas de repas riches en sucres complexes. Ils doivent, pour cela, être administrés en début de repas. L'effet hypoglycémiant engendré est moindre que celui obtenu avec les autres classes d'antidiabétiques oraux (Faure S, 2017).

Les inhibiteurs des á-glucosidases induisent une baisse moyenne de 0,5 % de l'HbA1c. Les inhibiteurs des á-glucosidases sont utilisés en traitement de deuxième intention en association avec la metformine ou les sulfamides hypoglycémiants. Ils peuvent être utiles à certains stades très précoces du diabète quand l'hyperglycémie postprandiale prédomine. Ils présentent l'avantage de ne pas induire d'hypoglycémie et de prise de poids chez le patient (Brogard et al, 2000).

La prise d'á-glucosidases est contre-indiquée en cas d'insuffisance rénale, d'insuffisance hépatique, de maladies inflammatoires chroniques de l'intestin, de grossesse et d'allaitement (Andres ,2001).

e.Les inhibiteurs de la DPP-4

Les inhibiteurs de la DDP-4 agissent essentiellement sur la glycémie postprandiale.

Les 3 représentants de cette classe médicamenteuse sont la saxagliptine, la sitagliptine et la vildagliptine. Ils augmentent le taux d'incrétines en inhibant la DPP-4, zyme responsable de la dégradation des incrétines et diminuent la sécrétion de glucagon. Il en résulte une diminution de la glycémie. Les incrétines sont des hormones qui vont stimuler la sécrétion d'insuline lors d'un repas. La stimulation de l'insulinosécrétion se fait uniquement lorsque la glycémie est élevée. De ce fait, il n'y a pas de risque d'hypoglycémie liée à la prise d'inhibiteurs de DPP-4. Ils présentent aussi l'intérêt de ne pas provoquer de prise de poids chez le patient. Ils entraînent une diminution moyenne de l'HbA1c de 0,5 à 1% (Waget et al,2011).

La prise d'inhibiteurs de la DDP-4 est contre-indiquée en cas de grossesse, d'allaitement, d'insuffisance rénale, d'insuffisance hépatique, d'insuffisance cardiaque ou encore d'antécédent de réaction d'hypersensibilité grave avec un inhibiteur de la DPP-4 (Charbonnel B.,2008).

f.Les analogues de GLP-1

Le GLP-1 est une hormone sécrétée par l'intestin lors du passage des nutriments. Son rôle principal est d'augmenter la sécrétion d'insuline lors des repas, donc lorsque la glycémie s'élève. Cette hormone fait partie de la famille des incrétines, découverte suite à l'observation physiologique selon laquelle la sécrétion d'insuline est plus importante lors de l'administration de glucose par voie orale que par voie veineuse : c'est l'effet incrétine. Cette observation suggérait qu'un facteur intestinal potentialisait la sécrétion d'insuline, le GLP-1. C'est un insulinosécréteurglucodépendant. Contrairement aux sulfamides hypoglycémiants, la sécrétion d'insuline stimulée par le GLP-1 se réduit lorsque la glycémie baisse. Cette spécificité explique en partie que le risque d'événement hypoglycémique quasi nul avec les analogues du GLP-1. (Choukem et al,2007)

L'effet incrétin témoigne de l'adaptation de la sécrétion d'insuline lors des repas. Il est réduit chez un grand nombre de patients atteints de diabète de type 2.

Augmenter la sécrétion d'insuline en particulier lors des repas est un objectif thérapeutique important dans la prise en charge du diabète de type 2. Les analogues de GLP-1, en association avec un autre médicament hypoglycémiant, sont efficaces sur la glycémie en réduisant l'HbAlc de 1 à 1,5 % (Burcelin et Bertolini ,2012).

En plus de son action sur la sécrétion d'insuline, le GLP-1 a également d'autres propriétés, notamment (Gautier et al,2008) :


·Le ralentissement de la vidange de l'estomac. Ceci participe à la réduction de la glycémie postprandiale en ralentissant la diffusion des glucides alimentaires vers le duodénum ;


·La réduction de la vidange de l'estomac augmente également la satiété, réduit la sensation de faim et la prise alimentaire. Ce mécanisme à un effet bénéfique sur la perte de poids ;


·Une réduction de la sécrétion de glucagon. Cet effet important peut-être la conséquence d'un effet direct du GLP-1 sur les cellules alpha des îlots pancréatiques (cellules sécrétrices de glucagon) ou d'un effet indirect (le GLP-1 améliorant la sécrétion d'insuline, celle-ci inhibe au sein de l'îlot la sécrétion de glucagon). La persistance d'une hyperglucagonémie relative expose au mauvais contrôle glycémique car le glucagon augmente la production hépatique de glucose ;


·Un effet cardioprotecteur : réduction significative des événements cardiovasculaires majeurs, en particulier coronariens et de la mortalité cardiovasculaire.

Les analogues de GLP-1 ont une efficacité importante sur les glycémies postprandiales et l'insuline basale sur les glycémies à jeun. L'association de ces deux classes thérapeutiques dans le diabète de type 2 permet de rétablir ces deux déséquilibres.

g.Les inhibiteurs de SGLT-2

Au cours des dernières années, les stratégies de prise en charge de l'hyperglycémie dans le diabète de type 2 se sont enrichies de l'apport de nouvelles classes thérapeutiques, notamment celle des inhibiteurs du cotransporteur sodium-glucose de type 2 (SGLT-2) aussi appelés gliflozines. Cette classe médicamenteuse va agir sur la recapture du glucose au niveau rénal (Bonnet F.,2009).

Les inhibiteurs des SGLT-2 vont aussi être à l'origine d'une baisse de la tension artérielle chez le patient. Ils ont démontré leur efficacité dans la prévention cardiovasculaire notamment en réduisant le risque de survenue ou d'aggravation de l'insuffisance cardiaque et un ralentissement de la néphropathie diabétique (Verges B.,2019).

L'utilisation des inhibiteurs des SGLT-2 est contre-indiquée en cas de (Gourdy P., 2015) :


·Prédispositions du patient aux infections génitales ou urinaires ;


·Association avec d'autres diurétiques, surtout chez les patients âgés et fragiles (risque de déshydratation) ;


·Insuffisance rénale ;


·Grossesse et allaitement.

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