8. STRATEGIE THERAPEUTIQUE ET PRISE EN CHARGE DU DIABETE DE
TYPE 2
La mise en place de mesures
hygiéno-diététiques efficaces est un préalable
essentiel au traitement médicamenteux du contrôle
glycémique. Elles doivent être initiées en première
intention et leur application doit être poursuivie tout au long de la
prise en charge du sujet diabétique, sous peine d'inefficacité
relative des autres traitements.
La stratégie générale du traitement d'un
diabétique de type 2 doit être globale et multifactorielle.
D'après les dernières recommandations de la FID, 2013 :
·Au moment du diagnostic du diabète, mise en
place des règles hygiéno-diététiques avec notamment
un régime alimentaire adapté et la pratique d'une activité
physique régulière ;
·En cas d'échec du régime seul (HbA1c >
6,5 %), recours à la monothérapie orale (metformine) ;
·En cas de résultats insuffisants de la
monothérapie, recours à la bithérapie orale (sulfamides +
metformine ou metformine + glitazones ou sulfamides + glitazones) ;
·En cas d'échec de la bithérapie orale,
recours à la trithérapie orale : sulfamides + Metformine +
glitazones ;
·Lorsque la trithérapie se révèle
insuffisante pour équilibrer la glycémie, recours à
l'insulinothérapie en dernière intention.
8.1.LES MESURES HYGIENO-DIETETIQUES
L'ensemble du corps médical s'accorde sur le fait que les
mesures diététiques restent la pierre angulaire du traitement du
diabète de type 2. Les objectifs généraux du traitement du
diabète de type 2 sont : ramener les glycémies à des
valeurs aussi proches que possible de la normale et réduire au maximum
le risque d'apparition ou d'évolution des complications
dégénératives en agissant sur l'hyperglycémie,
d'une part, et sur les facteurs de risque qui sont fréquemment
associés au diabète (hypertension artérielle,
dyslipidémie, troubles de la coagulation...), d'autre part.
8.1.1 LES OBJECTIFS
v Réduire l'insulino-résistance
Il est clairement démontré que la perte de poids et
les régimes de restriction calorique entraînent une augmentation
de la sensibilité à l'insuline des tissus
périphériques (Laakso et al., 2020) ainsi qu'une diminution de la
production hépatique de glucose (Henry et al.,2020).
v Réduire les excursions glycémiques
postprandiales
Chez un sujet sain, les périodes postprandiales durent
environ 4 heures après une prise alimentaire, la montée
glycémique au-dessus de la ligne basale durant environ 2 heures. Pour un
diabétique, dont l'HbA1c est comprise entre 7,5 % et 9 %, les
contributions respectives des hyperglycémies à jeun et
postprandiales sont de l'ordre de 50 %. Chez les diabétiques ayant un
équilibre correct, soit une HbA1c aux environs de 7 %, la contribution
de l'hyperglycémie postprandiale devient prédominante, à
70 % contre 30 % pour l'hyperglycémie à jeun. En revanche, cette
proportion s'inverse lorsque l'HbA1c est supérieure à 9 %
(Monnier et al.,2003).
On constate qu'il est donc important de contrôler ces
hyperglycémies postprandiales en jouant sur les glucides alimentaires,
ceci en diminuant leur quantité à chaque repas et en
privilégiant ceux à pouvoir hyperglycémiant faible ou
modéré (index glycémique des aliments) (Wolever, 2010).
v Contrôler les autres facteurs de
risque
L'hyperglycémie est le facteur prépondérant
des complications microvasculaires. En revanche, les complications cardiaques
et macrovasculaires sont issues de multiples facteurs, tels que l'hypertension
artérielle, les dyslipidémies, la diminution de la fibrinolyse...
Ces facteurs sont, certes, en partie dépendants de
l'hyperglycémie, mais pas totalement ; c'est pour cette raison que sont
souvent envisagées des mesures diététiques
spécifiques, qui peuvent être, en outre, associées à
des mesures pharmacologiques.
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