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Les facteurs d'échec des filles au BEPC: cas du CEG5 de Zinder


par Ari Maman Bedeimi
Universite André Salifou de Zinder - Master en sciences de l'éducation option statistique et planification en education 2019
  

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Chapitre VII INTERPRETATIONS DES RESULTAS 

Dans ce chapitre nous allons interpréter les résultats des analyses des données afin de voir s'ils vérifient ou pas nos hypothèses. Pour se faire nous allons non seulement nous baser sur les résultats des données quantitatives analysées mais aussi sur les guides d'entretien adressés aux enseignants tant du français que maths intervenant en 3ème.

En plus nous avons jugé utile des recueillir les données sur les notes de français et des maths des filles qui ont échoué l'année passée. En somme nous allons tenter des ressortir clairement les facteurs explicatifs de l'échec des filles du CEG5 au BEPC. Ainsi nous passé à la vérification de la première hypothèse les liens entre difficultés des matières et échec.

7.1 La vérification de l'hypothèse difficultés dans les matières 

Cette sous-partie interprète les variables en relation la première hypothèse. Ces variables sont celles qui sont, soit en lien avec les données quantitatives recueillies auprès des filles ayant échouées, soit en lien avec celles recueillies qualitativement auprès des professeurs de mathématiques et du français du CEG 5. Ces données servent évidement à cette recherche d'indicateurs forts pour l'interprétation afin d'aboutir à une vérification justifiée de l'hypothèse.

Cette interprétation aborde deux aspects : d'une part la perception par les filles elles-mêmes leurs performances en mathématiques et français, et d'autre par la perception des performances des filles en français et en mathématiques par les professeurs enseignant ces deux disciplines.

De plus nous allons nous baser sur le tableau 4 : Répartition des filles selon notes en français ; le tableau 5 : Répartition des filles selon leurs notes en mathématiques ; d'une part et du figure 3 : Performances des filles en dictée, du tableau 10 : Répartition des filles selon leurs performances en rédaction, du tableau 11 : Répartition des filles selon leurs performances en algèbre et du figure 4 performances des filles en géométrie d'autre part.

Ainsi par rapport aux notes des filles en français les filles sont bien car au 1er semestre 87,18% ont leurs moyennes et au second semestre 78,21% ont leurs moyennes. Même si on constate une baisse de performance au second semestre ces pourcentages montrent que les filles ne rencontrent pas des difficultés en français.

Par rapport aux performances des filles en dictée et rédaction l'analyse des données faite dans le chapitre 5 montre que les filles ne rencontrentpas des difficultés en Français car 33 filles soit 42,3% sont bien ; 22 filles soit 28,2% sont assez-bien ; 17 filles soit 21,79% sont passable et 6 filles seulement soit 7,69 sont très bien.

Dans ce cas l'hypothèse n'est pas confirmée d'autant que les propos des filles n'ont pas été contredits par les données des leurs notes qui elles ne relèvent pas de leur volonté.

Cependant nous pensons que ces notes ne reflètent pas le vari niveau des élèves. En effet plusieurs arguments démontrer cela. Les évaluations faites par les enseignants de français nous semblent être très faciles et fantaisistes. Aussi comme tenu du nombre pléthorique des effectifs la tricherie et très développée. De plus beaucoup des enseignants font le choix pour favoriser les élèves dans les notes. Ce constat nous semble être corroboré par les propos tenus par l'un de nos encadreurs du Master 1 et 2 notamment Dr Zakari Mahamadou qui disais-je cite : « de nos jours les notes ne reflètent plus les niveaux des élèves car les évaluations sont ce qu'ils sont ». Dans le même ordre d'idée la synthèse du guide d'entretien que nous avons adressé aux professeurs du français et des maths nous éclaire aussi d'avantage.

Ainsi selon le dire des professeurs de français interviewés les filles ont trop des lacunes en français. En dictée elles commettent trop des fautes d'orthographe, de grammaire et de conjugaison. C'est pourquoi disent-ils il est très rare de trouver plus de 10 filles avoir leurs moyennes lors d'un devoir de dictée-questions. Toujours ils appuient leurs idées pour dire que les notes que vous aurez à constatés sur leurs bulletins par exemple se justifient par le fait que nous faisons des évaluations très simples parfois ou ont leurs donnent des devoirs de maisons et autres. C'est pourquoi nous sommes presque sûrs que beaucoup vont échouer aux examens rien qu'à cause de la dictée

Aussi quand nous les avons demandés quelles comparaisons font-ils entre les notes des filles et des garçons ils ont répondu ceci : même si en général les filles participent mieux au cours leurs notes sont en deçà des garçons en tout cas en dictée-questions.

S'agissant des difficultés des filles en mathématiques l'analyse de leurs notes en mathématiques montre qu'au 1ersemestre 92,31% des filles n'ont pas leurs moyennes et au second semestre 98,72% n'ont pas leurs moyennes.

S'agissant des performances des filles en algèbre et géométrie l'analyse du chapitre 5 montre que selon les filles elles-mêmes elles ne rencontrent des difficultés en mathématiques.

Dans ce cas l'hypothèse est vérifiée car les jugements des professeurs contredisent ceux des filles.

En effet les professeurs de maths niveau troisième que nous avons questionné disent ceci : en algèbre les filles rencontrent des difficultés sur les radicaux, le calcul des fractions, les opérations dans D ainsi que le calcul dans R notamment les équations et les inéquations.

En géométrie leurs difficultés sont : la configuration dans l'espace, la propriété de Thalès le théorème de Pythagore et les coordonnées d'un vecteur.

Bref pour leurs professeurs de maths les filles même si elles sont engagées à travailler elles rencontrent des difficultés à comprendre les matières scientifiques.

S'agissant des notes les enseignants affirment que si on compare les notes selon le genre les filles ont plus de notes faibles en maths.

En somme on peut dire que notre première hypothèse est en partie vérifiée car les performances des filles en mathématiques sont très décevantes.

7.2 Vérification de la deuxième hypothèse : Les considérations familiales 

Nous avions émis cette hypothèse car nous pensons que le milieu familial a un impact certain sur la réussite ou l'échec. Selon la théorie de la reproduction sociale les pauvres reproduisent les pauvres et les riches reproduisent les riches.

Aussi la famille a une emprise sur le choix professionnel futur de l'enfant surtout les filles. Ainsi nous avons posé plusieurs questions afin de confirmer ou infirmer ce postulat.

Il s'agit entre autres de la question de l'eau courante, de l'électricité des sanitaires, des frais de tenue et de récréation, de la distance des tâches ménagères comme la préparation du repas et de la lessive, du répétiteur et de révision à la maison surtout les nuits.

Cependant pour dire l'hypothèse et confirmer ou infirmer il avoir des preuves scientifiques.

Pour se faire nous avons croisé tous ces variables avec la moyenne générale. Il faut savoir que les notes des filles ont été classées en trois catégories : la première comprend celles qui ont la moyenne comprise entre zéro et mois huit ; la seconde catégorie comprend celles qui ont la moyenne comprise entre huit et moins dix et enfin la troisièmecatégorie celles qui la moyenne comprise entre dix et vingt.

Ainsi parmi les variables croisées avec la moyenne générale seulement quelques points vérifiés l'hypothèse. Il s'agit du point sur le répétiteur et les études nocturnes.

Il faut souligner que de nos jours que le fait d'avoir un répétiteur et un gage de réussite pour son enfant. C'est pourquoi la plupart des parents malgré leur faible revenu consentent l'effort d'avoir un répétiteur à leur enfant. De plus cette nécessité est accrue pour les élèves qui sont en classe d'examens.

L'interprétation qui fait le lien entre la répétition est l'échec en classe et en examen est que plus les élèves ont un répétiteur plus leur chance d'admettre est grande. Par rapport àcette variable on note que les élèves qu'on pense qu'elles vont admettre à l'écrit ou à l'oral affirment en majorité n'avoir pas de répétiteur à la maison. Ainsi on considère que leur échec s'explique par le manque de répétiteur. Dans ce cas ce variable confirme notre hypothèse.

Pour le variable étude de nuit aussi celles qui doivent admettre sont celles qui consacrent plus de temps aux études la nuit. Ainsi la conclusion tirée par rapport au tableau 18 confirme cela du coup on peut dire que cette variable explique l'échec des filles au BEPC.

Par ailleurs même si la majorité des professeurs interrogés attribuent l'échec des filles aux facteurs académiques ; il y a quelques-uns qui justifient ces échecs par des considérations d'ordre familiales.

On peut citer l'exemple de l'un d'eux qui disait ceci je cite : « beaucoup des filles échouent parce que leurs familles n'arrivent pas à assurer leurs pommades ou leurs maquillages et autres ».

En résumé on peut dire les échecs des filles peuvent être liés à des facteurs familiaux.

7.3 Lavérification de la troisième hypothèse : les considérations psychologiques 

Nous voudrions avant de passer à la vérification proprement dite de rappeler les questions que nous avons posées pour confirmer ou infirmer cette hypothèse. En effet on les a demandées en gros si elles craignent les examens et spécifiquement le jour du BEPC.

La peur est phénomène qui peut entrainer l'échec. En réalité un candidat ne doit jamais avoir peur car soit on admet ou échec. Et quand ce dernier survient on est digne, serein car c'est naturel. D'ailleurs il y a un adage populaire qui disait ceci : « c'est l'homme qui a peur ya rien ».

Cela étant s'agissant de la question avez-vous peur des examens ? Les filles ont répondu 53,8% oui. Cela signifie la peur est un facteur important d'échec. Donc ce point vérifie l'hypothèse.

En effet il est indéniable quand on va à aux examens du BEPC dans un esprit de peur effectivement il y a une forte chance qu'on échoue. D'ailleurs la preuve nous a été fourni par les livrets des filles consultés beaucoup de celles qui ont échoué ont une moyenne annuelle assez bonne.

Pour ce qui est de la peur le jour de l'examen 50% des filles disent avoir peur. Même si ce taux est égal à l'idée contraire il est clair ce point y pour quelque chose dans leurs échecs. Aussi quand on est anéanti dès le premier jour çà risque de se répercuter sur les autres jours. En outre beaucoup des professeurs interrogés attribuent l'échec des filles à des facteurs émotionnels comme le stress ou la peur. Et nous même en tant qu'acteur nous confirmons cela car il m'est arrivé de constater cela.

Aussi à la question de savoir ce qui explique leurs échecs chaque élève a répondu à la question. Les réponses se résumecomme celui : la malchance, la volonté divine ou le destin, la peur aux examens, le manque d'engagement dans les études, la faiblesse dans les matières littéraires et scientifiques, la portée des épreuves, les perturbations, la mauvaise correction, la mauvaise assimilation des cours et l'exécution des programmes, les manques de soutien dans les études, la mauvaise écriture etc. Ainsi il est clair que même les filles reconnaissent la peur comme un facteur majeur d'échec aux examens.

En somme on constate que les facteurs d'ordre psychologiques confirment l'hypothèse 3.

7.4 L'analyse critique des réponses des filles 

Nous voulons évoquer ce point pour démontrer que beaucoup des réponses n'ont pas comblé nos attentes. Nous voulons croire que nos questions n'ont pas été comprises par les enquêtées.

En effet si nous nous penchons d'abord les réponses de la première hypothèse les réponses données par les filles sur leurs performances ne convainc pas. Comment comprendre des filles qui ont échoué soutenir à un pourcentage assez important être bien ou assez bien en français. En effet les réponses données par les filles par rapport à leurs notes de français et en mathématiques contredisent leurs notes réelles celles contenues dans leurs livrets. Même si en français les notes se rapprochent de la réalité en mathématiques ces notes sont totalement fausses.

De plus même les notes supposées vrais ne résistent pas à l'analyse poussée des normes d'évaluations. C'est pourquoi le père de la docimologie H. Piéron et d'autres auteurs comme Bloom disent que la docimologie a d'abord revêtu un caractère négatif dans la mesure où elle critiquait les modes de notations et montrait expérimentalement le manque de fiabilité et de validité des examens (exercices proposés). Ainsi les acteurs et facteurs qui sont susceptibles d'influencer la notation ne sont pas à l'abri des critiques. Il faut rappeler ces acteurs et facteurs sont : l'évaluateur (enseignant) ; le sujet proposé et l'évalué (l'apprenant).

De nos jours même le niveau et la qualité des enseignants sont remis en cause par aussi les parents ; les élèves ; l'Etat etc. d'ailleurs le gouvernement a jugé utile d'évaluation tous les enseignants du secondaire craie en main en novembre 2020 passé. C'est dire que les enseignants eux même évalue mal les élèves de tel sorte qu'ils créent une illusion dans l'esprit des élèves au point où ils partent mal préparés aux examens. Mieux il y a beaucoup des enseignants qui ont des faiblesses devant les filles au point de les attribuer des notes sentimentales.

Pour ce qui est des sujets proposés pour évaluer les élèves de nos jours les conseillers pédagogiques de toutesdisciplines confondues sont unanimes que les épreuves proposées ne permettent pas d'évaluer bien les élèves. En effet les sujets proposés sont très faciles et cela ne favorisent une bonne préparation mentale des élèves aux examens.

Maintenant les élèves notamment les filles ont de nos jours un niveau très bas. Cette baisse de niveau généralisée est la résultante des plusieurs facteurs. On peut citer entre autres les niveaux des enseignants ; le manque des enseignants en qualité et en quantité ; le manque des manuels scolaires ; le manque d'infrastructures scolaires comme les classes qui engendre une pléthore des effectifs ; les grèves tant des enseignants que des élèves ; la politisation de l'école etc.

Les notes sont aussi influencées par des phénomènes pernicieux comme la tricherie et les notes sexuellement transmissibles. Par note sexuellement transmissible on fait allusion à des bonnes notes données aux filles tout simplement parce qu'elles entretiennent des relations avec les encadreurs.

L'autre point qui a beaucoup retenu notre attention est la question ouverte sur l'explication de leur échec par les filles elles-mêmes. En effet nous avons fondé qu'on obtienne des réponses claires et assez convaincantes mais quel ne fut notre surprise de se retrouver avecdes réponses pas trop claires à nos yeux. Par exemple la majorité des filles ont répondu que leur échec est dû à la malchance. Cette notion est vraiment confuse pour nous car pratiquement elle ne signifie rien. Dans la science on doit être sur une piste pour conclure une chose. En somme nous avons du mal pour interpréter cette réponse.

En outre une grande partie attribue leurs échecs aussi à la volonté divine ou au destin. Là également nous n'avons pu bien interpréter cela. En somme beaucoup des questions n'ont pas répondu à nos attentes. Néanmoins les gros des réponses nous ont permis de vérifier nos hypothèses c'est qu'elles ont été bien comprises par les filles. A présent nous allons passer aux suggestions.

7.5 Suggestions 

Nous avons choisi ce thème dans le but de trouver des facteurs qui puissent expliquer l'échec des élèves au BEPC particulièrement les filles. Cette vision est aussi celle de l'ancien ministre français de l'éducation nationale Xavier Darcos qui disait ceci je cite : « l'école du XXIème siècle, que je veux mettre en place, avait pour objectif la réussite de tous ? » (Café pédagogique (Echec scolaire la ·la faute· à qui...que faire ?)

Ainsi la première solution qu'on propose est de filtrer les élèves dès la classe de 4ème c'est-à-dire mettre de rigueur dans les évaluations.

Nous voulons aussi à ce que l'Etat revoie les programmes du 3ème en les dimensionnant aux temps scolaires qui sont ces dernières années trop perturbéespar suite des grèves et autres aléas.

Nous voulons aussi qu'on confie les classes des 3èmes sauf contrainte majeure à aux enseignants les plus expérimentés.

De plus on souhaite que l'encadrement des enseignants tenant les classes d'examens soit permanent.

Nous voulons aussi à ce que les enseignants des classes des 3ème préparent mentalement les élèves surtout les filles dès la rentrée afin qu'ils affrontent calmement les examens.

Nous proposons aussi à ce que les évaluations dans les classes d'examens soient très rigoureuses car ces dernières années on a constaté que les enseignants font des évaluations très complaisantes.

Nous proposons à ce que l'établissement organise des cours deremédiation surtout dans les matières scientifiques.

Nous proposons aussià ce que le gouvernement accorde de primes spéciales aux enseignants des 3èmes sans distinction de statut afin de bien les motiver.

Nous proposons à ce que l'état accorde des allocations à toutes les filles dont les parents sont pauvres. Dans le même sillage dans les zones ruraux où le taux de la scolarisation est très faible de créer des internats pour les filles. Ces centres vont en effet permettre aux filles de se consacrer sereinement à leurs études.

Nous proposons aussi une profonde réforme du système d'organisation du BEPC. En effet il n'est pas normal de maintenir encore un système qui pénalise beaucoup les élèves.A titre d'exemple on permute les copies d'un collège de Zinder ville avec les copies d'un collège rural et finalement tous les deux établissements se sentent trompés.

Nous proposons aussi qu'on punisse sévèrement les fondateurs des écoles privées qui font tout pour aider leurs élèves pour juste une question de publicité. En effet il n'est un secret pour personne que certains fondateurs font le traçage des leurs copies pour influencer ou corrompre les correcteurs afin de s'octroyer un taux de réussite acceptable. Pour ces fondateurs indélicats ce n'est pas le travail qui compte mais la crédibilité de leurs écoles.

Dans le même ordre d'idée les présidents des jurys corrompus et corruptibles doivent être aussi sanctionné. Aussi il faut désigner des jeunes à la tête des jurys car il n'est pas nécessairement dit que seuls les anciens doivent présider les jurys.

Nous proposons à ce que qu'on fasse à la correction avec les élèves et qu'on les montre leurs copies et qu'ils fassent des réclamations si possibles avant la délibération.

Bref la liste est longue mais nous allons nous résumer en faisant la proposition suivante. Une suppression pure et simple des examens du BEPC comme ceux du CEFPD et considérer les moyennes annuelles pour considérer que les élèves sont admis. Cependant cette proposition ne saurait réussir si on ne veille pas à la rigueur dans les évaluations surtout les compositions.

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