CHAPITRE I PROBLEMATIQUE DE LA RECHERCHE
1.1 Le contexte de la recherche
Quand on se penche sur la problématique
del'échec scolaire chez les filles la réflexion est
orientée sur le taux de redoublement, taux d'abandonou
d'achèvement. C'est faisant des études montrent que
l'échec des filles entraine souvent des conséquences souvent plus
importantes que celles des garçons. L'échec des filles est dans
certaines écoles tout aussi élevé, voire plus
élevé que celui des garçons. Certaines causes de
l'échec au BEPC sont communes aux garçons et aux filles notamment
la pauvreté le manque de soutien familial les problèmes de nature
psychologiques ou familiaux le manque de confiance en soi etc.
Il faut dire que néanmoins nous abordons cette
question dans un contexte ou d'une part la qualité des enseignements
laisse à désirer et que d'autre part les taux globaux de
réussite au BEPC atteignent rarement 50%. C'est dire que même si
beaucoup d'élèves arrivent à avoir leurs diplômes,
les résultats ne répondent pas aux attentes de l'Etat, des
parents d'élèves etc.
Chaque fois à la fin des examens plusieurs acteurs
majeurs du système éducatif au premier rang duquel l'Etat se
posent la question suivante : Pourquoi les résultats sont en
deçà des attentes des uns et des autres ? Même si un
seul facteur ne peut expliquer cela il faut trouver rapidement ces causes en
général et particulièrement pour les filles.
Ainsi pour corroborer cette thèse on peut citer la
présence massive des filles au collège et au lycée. Ainsi
parlant sur la scolarisation des filles madame MARIAMA CHIPKAOU lors de la
journée internationale de la jeune fille le 11 octobre 2017 Niamey et
les deux jours. Elle disait ceci : « A titre d'exemple le
taux brut de la scolarisation pour l'année 2017-2018 est de 77,7% pour
les garçons contre 71,1 pour les filles. Autrement dit sur 100 filles
environ 27 n'ont pas la chance d'aller à l'école. Le taux
d'achèvement au primaire en 2017 est de 87,5 pour les garçons et
de 72% pour les filles. Sur 100 filles 30 quittent l'école avant le CM2.
Au secondaire (collège) la situation est plus dramatique 5,3% en
matière de taux d'accès au 6ème. Et en ce qui
concerne le taux d'achèvement il y a environ 17% des filles qui arrivent
à la fin de la classe de 3ème. Autrement dit 24% des
filles n'ont pas la chance d'aller au collège. Et sur 100 filles qui
arrivent en 6ème 76 n'arrivent pas à la fin de la
classe de 3ème. Plus on avance sur le niveau de
scolarisation, moins il y a des filles parce que les difficultés de
maintien deviennent plus importantes ». (Passage tiré le 30/10/2020
à 23 heures 44 minute. Interview réalisé par GUEVANTS
DOH).
Par ailleurs sur le plan régional aussi
particulièrement dans la région de Zinder les résultats
par rapport au BEPC sont décevants. Chaque fois à l'issue des
résultats globaux de réussite au BEPC la région deZinder
est mal classée, soit elle est dernière ou avant dernière.
Cela montre à suffisance que la population du Damagaram néglige
la scolarisation en général et celle des filles en particulier.
Aussi ce taux montre des écarts considérables entre les centres
urbains et ruraux, entre garçons et filles etc. mais en ce qui concerne
notre sujet les indicateurs est plus ou moins acceptable à Zinder ville
en général et particulièrement au CEG5.
Le phénomène d'échec mérite
d'être analyse et spécifiquement pour les filles.
Ces taux médiocres s'observent au moment où les
compétences ont été transférées aux
collectivités territoriales. En ce qui est du secondaire les
compétences sont transférées au conseil régional.
Mais très concrètement ce dernier brille carrément par
absence. Nous fondons espoir qu'à l'issu des prochaines élections
municipales et régionaux nous aurons des personnes à même
de relever les défis.
A notre avis les seuls acteurs visibles sur le terrain ce sont
les parents d'élèves à travers le COGES. C'est en effet
avec ces maigres ressources mobilisées que les établissements
arrivent à tournés correctement. Aussi les parents font beaucoup
de sensibilisation pour amener les élèves à
s'intéresser aux études. Pour ce qui est du site de notre
thème le CEG5 la majorité des parents d'élèves sont
des intellectuels. On peut sans risque de se tromper dire que les parents
d'élèves contribuent à la réussite scolaire.
De plus il faut savoir que l'année 2019-2020 a connu
plusieurs jours d'arrêt des activités académiques à
cause notamment de la pandémie du covid 19 ou corona virus. Il faut
aussi ajouter à cela les multiples grèves tant des enseignants
que des élèves observées durant l'année. C'est dire
que l'année a connu des nombreux soubresauts. C'est dans ce contexte
difficile et complexe que nous abordons ce travail.
1.2 Les questions de recherche
Nous aborderons d'abord la question principale puis les
questions spécifiques.
1.2.1 La question principale
Quels sont les facteurs explicatifs de l'échec des
filles aux examens de fin de cycle secondaire 1er degré
notamment le BEPC ?
1.2.2 Les questions
spécifiques
L'échec au BEPC des filles s'explique-t-il aussi bien
par les défis liés à l'apprentissage du français et
des mathématiques ?
L'échec au BEPC des filles s'explique-t-il par la
situation socio-économique des parents ?
L'échec au BEPC des filles s'explique-t-il aussi par
des considérations d'ordre psychologiques
1.3 Les hypothèses de recherche
Nous avons d'abord l'hypothèse principale puis les
hypothèses spécifiques.
1.3.1 L'hypothèse principale
Des facteurs liés au processus d'apprentissage
déterminent l'échec des filles au BEPC.
L'hypothèse générale étant
posée on passe aux hypothèses spécifiques.
1.3.2 Les hypothèses
spécifiques
Les difficultés dans les matières de base
notamment les mathématiques et le français accentuent l'obtention
par les filles du BEPC.
Les problèmes familiauxsont à la base de
l'échec des filles au BEPC.
Les considérations d'ordre psychologiques sont aussi
à la base de l'échec des filles au BEPC. Les hypothèses
spécifiques étant déclinés nous évoluons aux
variables
1.4 Les variables
Les variables sont généralement classées
en deux catégories dans le domaine de recherche scientifique. Les
variables explicatives ou indépendantes et les variables
expliquées ou dépendantes. Ce sont donc les premiers qui
permettent au chercheur d'expliquer les secondes. S'agissant de notre
hypothèse nous avons fait recours aux variables suivantes :
La variable indépendante facteurs d'échec des
filles qui se déclinent à travers ces trois
indicateurs à savoir : Difficultés dans les
matières, problèmes familiaux et considérations
psychologiques.
La variable dépendante l'échec au BEPC.
Les variables de recherche étant posées nous
allons à présent les objectifs de recherche.
1.5 Les objectifs de recherche
Cette recherche vise un objectif principal et des objectifs
spécifiques.
1.5.1 L'objectif principal
Il consiste à analyser les facteurs d'échec des
filles au BEPC.
1.5.2 Les objectifs
spécifiques
- Interroger les élèves filles ayant
échouées précisément celles qui ont repris la
classe et recueillir leurs avis par rapport à leurs échecs.
- Recueillir aussi l'avis des professeurs notamment ceux du
français et des maths par rapport à cet échec.
1.6 Motivation et pertinence de recherche
1.6.1 Les motivations personnelles
Le choix de notre thème est guidé tout d'abord
par notre fonction d'enseignant. En effet nous nous sommes retrouvés
malgré nous enseignant il y a une dizaine d'années de cela.
L'année où je m'étais engagé à la
contractualisation de l'enseignement coïncide avec la fin de mon service
civique national à l'institut national des recherches agronomiques du
Niger (INRAN) de Maradi. Je voulais faire d'autres choses mais la
curiosité m'a guidé très vite dans l'enseignement.
Mais j'étais parti en réalité en
attendant de trouver un travail qui cadre avec ma formation de comptable. Aussi
deux choses m'ont retenu jusqu'à ces jours. D'une part le Niger est
marqué par un manque criard d'emplois de jeune surtout pour les enfants
de pauvres que nous sommes. D'autre part il y a le coup du destin car le destin
est cette chose qui est plus fort que tout le monde.
Aussi en tant qu'enseignant la question de la scolarisation de
la jeune fille nous avait toujours préoccupés. Nous sommes de
manière naturelle sensible auxproblèmes de cette frange de la
population. C'est pourquoi nous avons toujours souhaité apporter notre
contribution à la résolution de leurs problèmes.
Il faut noter qu'il revient comme un devoir à nous,
enseignant du Niger en général et de Zinder en particulier de
nous occuper du problème de la réussite des filles. Cela afin de
jouer notre rôle dans l'émancipation de la femme nigérienne
en particulier. C'est ainsi que nous nous sommes intéressées au
domaine que nous connaissons le mieux ; notre formation de planificateur
en science de l'éducation nous interpellant sur le
phénomène de l'échec, de la déperdition
scolaire ; de l'abandon etc.
1.6.2 La pertinence scientifique
Dans toutes les sociétés du monde la jeune fille
est marginalisée. Cette marginalisation est basée sur l'unde
droit fondamental de l'enfant que l'éduction. Ces dernières
années nous constatons du changement un peu partout surtout en Europe.
Mais la situation est toujours dramatique en Afrique particulièrement au
Niger.
De plus tous les indicateurs que ça soit le taux de
scolarisation, que ca soit le taux de redoublement ou d'abandon etc. sont en
défaveur des filles.
Si je reviens à mon sujet pour l'année prise
comme référence c'est-à-dire 2019-2020 les
résultats montrent que ce sont les garçons qui sont devant les
filles. Bien entendu nous parlons du BEPC. Ainsi sur un total de 502 candidats
répartis comme suit : 222 garçons contre 280 filles
seulement 109 filles admises et 123 garçons admis sur un total de 132
admis. Aussi le taux global de réussite au BEPC pour le CEG5 est de
46,21% dont 21,71 pour les filles.
De plus de toute la réussite à un examen s'est
révélée une période très importante dans le
cycle scolaire d'un enfant. En effet la question est d'autant sensible quand il
s'agit d'un diplôme comme le BEPC. Ce sujet va nous permettre une fois de
plus d'aborder le vaste problématique de la formation de nos enfants
surtout en termes d'efficacité interne. De même la qualité
de la formation ainsi que les obstacles qui empêchent certains
élèves parfois meilleurs à admettre.
Mettre l'accent dans notre étude sur la fille en
particulier pourra sans doute nous permettre de comparer à nouveau les
résultats déjà existants à ceux de cette
étude dans l'objectif d'en savoir les points communs et les points
divergents.
En outre puisque l'étude part d'un cas particulier, il
sera toujours intéressant d'en utiliser les données empiriques en
complément à d'autres existantes afin de mener une autre
étude ou recherche.
1.6.3 La pertinence sociale du sujet
Partant du principe que l'évaluation est un outil
pertinent de mesure des apprenants l'examen de la fin du cycle secondaire
1er degré que le BEPC contribue à atteindre cet
objectif.
Ainsi les résultats définitifs de notre
recherche pourraient servir à :
- Rapprocher les réalités que vivent les filles
qui échouent au BEPC des acteurs du monde scolaire ainsi que l'Etat.
- Accentuer et orienter davantage la lutte contre les fraudes
aux examens et la mauvaise correction des examens vers une politique en amont
c'est-à-dire la prise en compte du taux de réussite des filles
par exemple.
- Accentuer la lutte l'échec massive des filles aux
examens en général et en particulier au BEPC.
Aussi trouver la réponse aux facteurs d'échec
des filles permettra sans nul doute d'apaiser les tensions sociales car la
réussite de la femme est pour toute la société. En effet
dans cette dernière la femme est à la première loge dans
l'éducation de la famille.
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