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L'indépendance du juge constitutionnel dans la construction de l'état de droit en droit positif congolais


par Raphael Kingi Mitimiti
Université de Kinshasa - Licencié en droit public  2022
  

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A. Le contentieux lié aux listes électorales et des candidatures

Le contentieux relatif à la validité d'une candidature et à la régularité d'une listedes candidatures naît après la publication par la CENI de la liste provisoire des candidats.

II porte sur les violations supposées de la législation électorale relative aux conditions d'éligibilité et de régularité d'une liste ; il trouve sa cause dans les faits suivants :

- Lorsqu'une liste des candidats d'un parti ou regroupement politique aété rejetée ou non retenue par la CENI (article 22) ;

- Lorsque la candidature d'un candidat indépendant a été rejetée ounon retenue

- Lorsqu'une candidature ou une liste des candidats retenues par la CENI est estimée non conforme aux prescrits légaux (article 21)

- La mauvaise interprétation ou application des dispositions légales par la CENI

- Les erreurs matérielles sur l'identité des candidats, des logos des partis ou regroupements politiques;

- Les omissions des candidats sur la liste ;

- Le refus de recevoir une candidature par les agents de la CENI, etc.

B. Le contentieux de la campagne électorale

La campagne électorale étant l'une des étapes les plus visible du processus électoral, celle- ci focalise l'attention des candidats autant qu'elle permet l'explosion d'actes susceptibles de contestation, il sied de rappeler que les contestations nées de la campagne électorale se situent à deux niveaux, entre les formations politiques et / ou les candidats en compétition et entre celles-ci ou ceux-ci et l'administration.

· Les contestations dirigées contre les concurrents

Elles tirent leurs sources de plusieurs facteurs que nous analysonsci-dessous.L'imitation des emblèmes, symboles ou signes distinctifs.

Les emblèmes, symboles ou signes jouent un rôle considérable dans la conquête de l'électorat. Dans les zones où le taux d'analphabétisme est élevé, ils constituent l'unique référence des électeurs. D'où la nécessité sur les candidats de les distinguer pour éviter tout amalgame. En la matière, la loyauté doit être démise, mais il peut advenir que plusieurs candidats adoptent les mêmes emblèmes, symboles ou signes distinctifs. Ce qui donne naturellement lieu à des contestations qui peuvent aller jusque devant le juge des élections. La loi électorale interdit un candidat ou une liste de candidat d'utiliser un titre, un emblème, un symbole ou un signe déjà utilisé par un autre candidat ou une liste de candidat.

La distinction des signes répond à la nécessité de circonscrire et d'éviter toute confusion dans l'esprit des électeurs. La compétition électorale ressemble à plusieurs égards à une conquête de la clientèle que se livrent les entreprises commerciale. C'est pourquoi, elle doit se faire dans la loyauté. En effet, s'il advient qu'un candidat est concurrencé dans les signes distinctifs qu'il a choisis (la couler du bulletin de vote, les sigles et abréviations, les symboles) il peut porter réclamation tendant à faire cesser cet acte déloyal susceptible de créer la confusion dans l'esprit des électeurs.

· L'atteinte à l'honneur et à la considération d'un concourent

La compétition électorale postule le libre choix des électeurs à la lumière des programmes politiques présentés par les différents candidats. Ce qui laisse croire que les efforts de communication de ceux- ci doivent tendre à faire connaître les motivations réelles de leur candidature. Cependant, on assiste pendant les campagnes électorales à plusieurs dérives. Bon nombre de candidats s'en prennent à l'honneur et à l'image de leurs concurrents au lieu de présenter la pertinence de leur projet de société ou de leur programme politique.

Dans un contexte où la plupart des électeurs s'identifient aux différents candidats sur la base de critères subjectifs (appartenance à la tribu, au clan, à la religion ou à la région), de tels dérapes sont contre les bases mêmes de la démocratie qui prescrits le vouloir vivre ensemble dans le respect des différences appartenances tribales, religieuses etc. Les atteintes à l'honneur et à la considération d'un concurrent, même si elles ne sont pas expressément réprimées par la loi électorale, peuvent donner lieu à des réclamations. Aussi, pour les prévenir, importe-t-il d'adopter un code de conduite dans lequel les candidats, et au-delà les opérateurs politiques, conviennent de s'abstenir le tout propos de nature à perturber le bon déroulement des opérations électorales et à contester dans la loyauté les imperfections constatée.

· La réclamation dirigée contrel'administration

Les contestations relatives à la campagne électorale peuvent être dirigées contre l'administration, celle-ci est tenue d'assurer aux différents compétiteurs les mêmes égards. Tout manquement de sa part susceptible de léser un candidat au profit des autres peut donner lieu à contestation, il en va ainsi de son refus de viser les textes de propagande électorale, d'uncandidat.

Le conseil supérieur de l'audiovisuel et de la communication veille au respect du principe d'égalité de production entre les candidats en ce qui concerne la diffusion dans les médias publics de leurs activités, écrits, déclarations ainsi que la présentation de leur personne.

En période électorale plus qu'en période normale, l'administration doit faire preuve d'impartialité. Le plus souvent, les contestations contre l'administration prennent source dans les entraves administratives à la libre circulation des caravanes électorales et à l'accès aux médias publics. Les entraves à la libre circulation des compétiteurs peuvent résulter des interdictions édictées par l'administration ou, du moins, par quelques administrateurs zélés : interdiction d'accéder à certains sites oucertaines zones, refus d'assurer l'ordre et la quiétude des manifestations, exigences d'une autorisation expresse de l'administration pour tenir des meetings, etc., toutes ces entraves peuvent être contestées devant l'autorité compétente électorale.

En ce qui concerne l'accès aux médias publics, les entraves peuvent être la censure de communiqués de presse, le refus de couvrir les manifestations électorales légitimement soit, un temps d'antenne moindre que celui des concurrents, etc. Tous ces faits sont contraires aux dispositions de l'article 33 de la loi électorale et fondent le candidat victime à saisir qui de droit aux fins de rétablir l'égalité. Donc, ici, il est formellement interdit de battre campagne le jour du scrutin dans un bureau de vote par le post du signe distinctif d'un candidat .

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