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Intuition des décideurs : stress test inversé sur le risque du crédit de la bfpme


par Ghadhab Wassim
Institut de financement du développement du Maghreb arabe -  2023
  

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Section 3 : Mise en place des stress tests : procédures et

démarches

Dans cette section, nous abordons les principales étapes et démarches impliquées dans la mise en place des stress tests au sein des institutions financières.

1. Les étapes clés de la mise en place des stress tests Le processus des tests de résilience comprend plusieurs étapes, telles que :

- Définition des objectifs : Les objectifs du stress testing doivent être précisément définis et compréhensibles pour les décideurs, allant au-delà de simples contraintes réglementaires.

- Définition du périmètre : Selon les objectifs, le stress test peut être appliqué à l'ensemble de l'établissement ou à un périmètre plus restreint. Un périmètre réduit facilite l'exploitation des résultats mais peut limiter la mesure des corrélations entre activités ou secteurs.

- Définition des scénarios : Les chocs appliqués doivent être adaptés à la nature de l'établissement et refléter son aversion au risque. Ils peuvent être de différentes natures, tels que les tests de robustesse des modèles ou les tests de stabilité financière.

- Choix de la démarche : Le stress testing peut être effectué selon deux approches : quantitative basée sur des modèles ou qualitative avec l'expertise d'un groupe d'experts.

- Analyse et décisions : L'analyse des résultats mettra l'accent sur les tendances dégagées et les niveaux atteints par rapport aux limites et à la perception des risques par les dirigeants. Les décisions qui découlent de ces exercices porteront sur les règles régissant l'activité, comme les plans de contingence et les limites de risques.

2. Mise en oeuvre des stress tests de crédit

Les stress tests de crédit suivent une procédure en trois étapes pour évaluer l'impact d'un scénario macroéconomique stressé sur la qualité des expositions de crédit des banques. Tout d'abord, les valeurs prévisionnelles des variables macroéconomiques sont déterminées pour un scénario spécifié et une période donnée. Ensuite, l'impact de ces variations sur les paramètres de risque de crédit des banques, tels que la probabilité de défaut (PD) et la perte en cas de défaut (LGD), est estimé. Enfin, les paramètres de risque de crédit stressés sont utilisés pour évaluer l'incidence du scénario de stress sur la solvabilité des banques.

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En pratique, la mise en oeuvre des deux premières étapes implique généralement deux types de modélisation distincts. Tout d'abord, pour prédire le comportement des variables macroéconomiques, telles que la croissance du P11B et le taux d'intérêt à long terme, sous un scénario de stress prédéfini et sur une période donnée, on utilise généralement un modèle macro économétrique. Ce modèle intègre des chocs défavorables pour une ou plusieurs variables macroéconomiques, et les équations du modèle déterminent comment ces variables ainsi que d'autres se comportent en réponse à ces chocs sur l'horizon des tests de résilience. Ensuite, une deuxième étape de modélisation est nécessaire pour estimer l'impact des variables macroéconomiques stressées sur les paramètres de risque de crédit des banques à l'horizon des tests de résilience. Ces modèles de risque de crédit consistent principalement en une ou plusieurs équations reliant les paramètres de risque de crédit des banques aux variables macroéconomiques.

Les variables macroéconomiques stressées, dérivées du modèle macro économétrique, sont utilisées comme entrées dans l'équation du modèle de risque de crédit pour obtenir les valeurs stressées des paramètres de risque de crédit. Enfin, ces valeurs stressées des paramètres de risque de crédit sont appliquées aux pertes et aux profits des banques afin d'estimer l'impact sur leur position de solvabilité.

3. Etudes empiriques des stress tests sur le risque de crédit

(Zeman & Jurca, 2008), ont évalué l'impact d'un ralentissement simulé de l'économie slovaque sur le secteur bancaire du pays. À l'aide d'un modèle de correction d'erreurs vectorielles, ils ont constaté que, dans l'ensemble, un ralentissement temporaire mais significatif de la croissance du P11B ne représenterait pas une menace substantielle pour le secteur bancaire slovaque, à condition que la politique monétaire réponde de manière adéquate. Cette politique monétaire aurait un effet positif en atténuant la récession et en améliorant la qualité du portefeuille de crédit grâce à la baisse des taux d'intérêt, ce qui allégerait le fardeau de la dette des emprunteurs à court terme. Cependant, ils ont souligné que l'absence de réponse adéquate aux chocs de croissance du P11B ainsi que les risques de taux de change et de taux d'intérêt pourraient constituer des menaces plus significatives pour le secteur bancaire slovaque en raison de l'ouverture de l'économie du pays.

Dans l'étude de (Ben youcef, 2018), un modèle a été proposé pour réaliser un stress test macro du risque de crédit sur un échantillon de dix banques commerciales tunisiennes. L'approche

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utilisée implique d'expliquer le risque de crédit pour chaque banque en utilisant un modèle statistique à effets fixes. Ensuite, un stress test de résilience a été réalisé en utilisant une simulation de Monte Carlo pour générer des distributions de pertes de risque de crédit pour différents scénarios, permettant ainsi de déterminer les pertes inattendues pour chaque banque. Les résultats de l'analyse ont révélé une relation négative entre le risque de crédit et le taux de croissance du PIB, ainsi que le ratio des prêts sur le total des actifs. De plus, le ratio de rendement des actifs et la taille de la banque ont également été identifiés comme ayant un impact négatif sur le risque de crédit. Les résultats du test de résilience ont montré qu'un scénario défavorable de ralentissement économique entraîne une augmentation des pertes de crédit les plus élevées pour toutes les banques de l'échantillon, mais que ces pertes inattendues peuvent être couvertes par le capital disponible des banques concernées.

Dans leur étude, (Onha, Yen, Trang, & Trung, 2018) ont évalué la capacité des banques commerciales vietnamiennes à faire face à une augmentation du risque de crédit à la suite de chocs macroéconomiques. Ils ont utilisé un modèle VAR pour estimer la relation entre les variables macroéconomiques (PIB réel, taux de change réel, taux d'intérêt prêteur et taux d'inflation) et ont établi des scénarios macroéconomiques à partir de ces estimations. Ensuite, ils ont utilisé un modèle GMM pour estimer la relation entre le ratio de prêts non performants (risque de crédit) et les variables macroéconomiques identifiées précédemment. Enfin, le nouveau ratio de capital requis (CAR) a été recalculé en tenant compte de l'augmentation du risque de crédit et de l'augmentation des créances douteuses. Les résultats montrent que le risque de crédit auquel les banques commerciales sont confrontées est relativement limité tant que leurs actifs pondérés en fonction des risques restent inchangés. Cependant, si ces chiffres augmentent à mesure que les banques étendent leurs prêts, le CAR de toutes les banques diminuera considérablement, et certaines des plus grandes banques risqueront de ne pas pouvoir répondre aux exigences de la Banque centrale en matière de capital.

Dans son étude, (Zouali, 2015) a tenté de développer un modèle approprié pour expliquer le risque de défaut au sein de la banque marocaine BMCI en utilisant un modèle VAR. Ce modèle a ensuite été utilisé pour simuler des chocs sur l'ensemble des variables explicatives du risque de crédit afin d'évaluer leur impact sur la solvabilité de la banque. Les résultats du modèle indiquent que les variables PIB, inflation et crédit immobilier sont les plus significatives. L'auteur propose que les fonds propres de la banque BMCI absorbent ces chocs afin de

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maintenir un ratio de solvabilité supérieur à 8%. Cependant, il souligne que la crise immobilière a un impact plus prononcé sur les fonds propres de la banque.

Les travaux de (Andrea, Danilo, Nicola, & Tommaso, 2023) se concentre sur l'utilisation d'un modèle VAR bayésien pour évaluer la suffisance en capital d'une banque à travers des tests de résistance. L'étude vise à analyser les impacts potentiels des chocs macroéconomiques sur la capacité de la banque à maintenir des niveaux adéquats de capitaux réglementaires. En utilisant des techniques statistiques basées sur la théorie VAR bayésienne, l'article explore la relation entre les variables macroéconomiques, les indicateurs de risque et les mesures de capital de la banque. Cela permet d'évaluer la résilience de la banque face à différentes conditions économiques stressantes.

(Jacobs, Ahmet, & Frank, 2015) ont contribué à la littérature en développant une méthodologie de test de résistance au risque de crédit basée sur la méthode bayésienne. Leur travail propose une approche qui peut être mise en oeuvre par des banques de petite et moyenne taille, en intégrant formellement des scénarios exogènes et en quantifiant l'incertitude dans les résultats du modèle résultant des entrées du modèle stochastique. Ils ont également comparé leur modèle bayésien à un modèle classique, en mettant en évidence des différences significatives en termes de mesure de l'incertitude statistique et d'erreur cumulée. Les résultats empiriques obtenus à partir des mises en oeuvre du CCAR viennent appuyer leur approche. Cette contribution à la littérature renforce la compréhension des tests de résistance et de la validation des modèles dans le contexte de la gestion du risque de crédit.

4. Avantage de l'application de Stress Tests avec la modélisation BSVAR

La méthode de réalisation des stress tests à l'aide du modèle bayésien présente également des avantages selon plusieurs auteurs :

Selon (Pflug & Pohl, 2018), l'approche bayésienne permet de quantifier l'incertitude liée aux scénarios de stress en utilisant des distributions de probabilité pour les variables clés. Cela permet d'obtenir des résultats plus robustes et de prendre en compte les différentes sources d'incertitude dans les prévisions des pertes potentielles. Ainsi d'après (Giudici & Spelta, 2016), l'approche bayésienne permet d'incorporer des connaissances expertes et des informations supplémentaires dans le processus de modélisation des scénarios de stress. Cela permet d'améliorer la qualité des prévisions en intégrant des informations spécifiques au contexte et en évitant les biais liés à une modélisation purement statistique.

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Selon (Gael, et al., 2023), l'approche bayésienne permet de gérer efficacement les données manquantes ou les informations incomplètes dans les scénarios de stress. En utilisant des techniques d'imputation bayésienne, il est possible d'estimer les valeurs manquantes de manière robuste et d'éviter les biais liés à des valeurs manquantes arbitraires. En outre selon (Hegde, Hegde, Hegde, Marthanda, & Logu, 2023), l'approche bayésienne permet de combiner de manière cohérente les informations provenant de différentes sources, telles que des données historiques, des données expertes et des données économiques, pour construire des scénarios de stress plus réalistes et plus précis. Cela permet d'obtenir des résultats plus fiables et de prendre en compte une plus grande variété de facteurs pertinents.

Enfin, selon (Gary, Dimitris, & Davide, 2019), l'approche bayésienne permet de mettre à jour les scénarios de stress au fur et à mesure que de nouvelles informations deviennent disponibles, ce qui permet de suivre l'évolution de l'environnement économique et d'ajuster les prévisions en conséquence. Cela permet d'obtenir des résultats plus adaptés aux conditions actuelles et de prendre des décisions plus éclairées.

En conclusion, l'utilisation de l'approche bayésienne dans la réalisation des stress tests présente des avantages significatifs, notamment en termes de quantification de l'incertitude, d'intégration de connaissances expertes, de gestion des données manquantes, de combinaison d'informations provenant de différentes sources et de mise à jour des scénarios de stress en fonction des nouvelles informations disponibles.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon