Conclusion
Parmi les différents risques liés à
l'activité bancaire, tels que le risque de marché, le risque
opérationnel, le risque de liquidité, le risque pays, le risque
d'insolvabilité, le risque systémique et le risque de
crédit, ce dernier est considéré comme le risque principal
auquel une institution bancaire est exposée. Une mauvaise gestion du
risque de crédit peut avoir des conséquences désastreuses
pour la banque.
Effectivement, compte tenu des conséquences
potentiellement néfastes du risque de crédit, les banques doivent
veiller à bien maîtriser les risques qu'elles prennent
vis-à-vis de leurs contreparties. Pour ce faire, une première
étape essentielle consiste à évaluer ce risque de
manière approfondie afin de pouvoir le gérer de manière
optimale. Dans le prochain chapitre, nous explorerons en détail les
différentes méthodes et pratiques de gestion du risque de
crédit.
Dans ce chapitre, nous avons abordé les
différents types de risques bancaires, en mettant en évidence le
risque de crédit. Nous avons également souligné
l'importance pour les banques de maîtriser ce risque en l'évaluant
de manière approfondie et en le gérant efficacement. De plus,
nous avons examiné l'évolution de la réglementation
prudentielle de Bâle, qui a influencé les réglementations
actuelles en Tunisie. Cette réglementation incite les banques à
évaluer et gérer le risque de crédit afin d'assurer une
activité bancaire saine et stable.
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CHAPITRE 2 : LE STRESS TEST ET GESTION DES RISQUES
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CHAPITRE 2 : LE STRESS TEST ET GESTION DES RISQUES
Introduction
Après la crise financière de 2007-2008, les
superviseurs et les institutions financières ont de plus en plus
utilisé les stress tests pour évaluer les risques bancaires et
renforcer les exigences de solvabilité et de liquidité. Ces tests
mesurent l'impact des différents risques auxquels les banques sont
exposées et évaluent leur capacité à
résister à des conditions économiques et
financières extrêmes mais plausibles. Les stress tests,
également connus sous le nom de tests de résilience bancaire,
peuvent être réalisés par les banques centrales ou par les
banques individuellement.
Ce chapitre est divisé en trois sections. Dans la
première section, nous aborderons l'historique du stress test, sa
définition et son objectif. La deuxième section portera sur les
différents types, méthodes et approches utilisés pour
effectuer les stress tests. Enfin, dans la dernière section, nous nous
concentrerons sur les procédures à mettre en place pour
réaliser des stress tests, en mettant l'accent sur le stress test du
risque de crédit.
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Section 1 : Introduction aux Stress Tests
Les stress tests sont fréquemment utilisés par
les établissements financiers pour évaluer quantitativement les
pertes ou les risques potentiels dans des circonstances souvent extrêmes.
Dans cette section, nous débuterons par un bref historique de
l'évolution des stress tests, puis nous présenterons leur
définition et leurs objectifs.
1. L'évolution des Stress Tests
Les premières utilisations des stress tests remontent
au début des années 90, principalement pour la gestion interne
des risques par les banques individuelles. Au fil du temps, la conception et
les fonctions de ces tests ont connu une évolution significative. Avant
la crise financière mondiale, la plupart des exercices étaient de
petite envergure et servaient à compléter d'autres outils
statistiques déjà disponibles au niveau de la direction bancaire
pour évaluer les activités commerciales d'une banque voir
(Blaschke, Jones, Majnoni, & Peria, 2001). Cependant, l'importance des
stress tests s'est accrue, avec des améliorations plus
détaillées introduites par l'amendement de 1996 et l'extension
aux risques de marché dans l'accord sur les fonds propres (Basel
Committee on Banking Supervision, 2009).
De plus, en 2004, dans le cadre de Bâle II, les banques
ont été encouragées à mettre en place des exercices
de stress tests internes rigoureux, tant pour le pilier I que pour le pilier
II. Cependant, Bâle II n'a pas été universellement mis en
oeuvre, et la plupart des modèles de stress tests internes
étaient encore en phase de développement.
Pendant la crise financière mondiale, une attention
croissante a été portée sur les tests de
résilience, et notamment aux États-Unis et dans l'Union
européenne, les autorités ont utilisé des tests de
résilience dans leur réponse à la crise. Cette crise
financière a mis en évidence les conséquences graves sur
l'économie lorsque les banques rencontrent des difficultés et
restreignent les prêts, révélant ainsi les lacunes dans la
gestion des risques à l'échelle du système financier.
Aux États-Unis, le Supervisory Capital Assessment
Program (SCAP) de la Réserve fédérale américaine a
été mis en place en 2009 pour évaluer si les principales
banques nationales disposaient de suffisamment de capital pour absorber les
pertes et continuer à fonctionner. Les résultats ont
été rendus publics, et le Département du Trésor
américain a fourni une garantie de
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soutien. Cet exercice a été évalué
comme ayant contribué à restaurer la confiance des marchés
et à stabiliser le système financier dans son ensemble voir
(Schuermann, 2014).
Dans l'Union européenne, le Comité
européen des contrôleurs bancaires (CEBS) a effectué des
tests de résilience à partir de 2009. En particulier, en 2010, le
CEBS a mené un exercice à l'échelle de l'UE avec une
divulgation complète de l'impact estimé sur le capital de chaque
banque et de leur exposition au risque, permettant ainsi une comparaison entre
ces deux exercices de crise.
Ces tests de résilience ont joué un rôle
essentiel pour évaluer la solidité des banques et contribuer
à rétablir la confiance des marchés pendant une
période critique de la crise financière mondiale.
Dans le domaine réglementaire, le Comité de
Bâle sur le contrôle bancaire (CEBS) a étudié les
pratiques et publié des principes pour des tests de résilience
solides dès 2009, en les mettant à jour en 2018 voir (Basel
Committee on Banking Supervision, 2018). La communauté officielle a
également encouragé l'intégration d'une dimension
macroprudentielle dans les tests de résilience, et il existe
désormais une littérature en plein essor qui documente les
progrès dans cette direction tel que (Dimitri, 2015). Les
autorités nationales ou régionales chargées des tests de
résilience microprudentiels et macroprudentiels ont également
documenté leurs approches et leur évolution au fil du temps.
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