2. Facteurs internes du risque de crédit
Malgré l'importance des développements
macroéconomiques dans l'explication du risque de crédit, des
études récentes accordent également une attention
particulière à des variables spécifiques à la
banque. Parmi ces variables, nous pouvons signaler :
2.1. Taille de la banque
La taille de la banque, mesurée par le total des
actifs, est un facteur important utilisé pour évaluer son
importance sur le marché. Cependant, les études sur la relation
entre la taille des banques et les créances douteuses sont nombreuses et
contradictoires. Certaines études suggèrent un impact
négatif de la taille de la banque sur les prêts non performants,
ce qui signifie que les grandes banques ont généralement de
meilleures stratégies de gestion du risque de crédit par rapport
aux banques de taille plus réduite. Cela peut s'expliquer par leur
expérience
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accrue et leur capacité à diversifier leur
portefeuille de crédit grâce à leur part de marché
plus importante.
2.2. La croissance du crédit
La croissance du crédit est souvent associée
à une augmentation simultanée des prêts douteux. Les
banques ayant un faible niveau de capital ont tendance à être plus
risquées, car elles accordent souvent des prêts excessifs, ce qui
les expose à des pertes plus élevées sur les prêts.
Cependant, des études ont également montré que la relation
entre le capital et le risque de crédit peut être ambiguë.
Même les banques disposant de ratios de fonds propres adéquats
peuvent créer des portefeuilles de prêts à haut risque, ce
qui peut entraîner un niveau élevé de prêts douteux.
Il existe donc une variabilité dans la relation entre le capital et le
risque de crédit, qui dépend des politiques de prêt
spécifiques mises en place par les banques.
2.3. La rentabilité des actifs et des capitaux
propres
Le ratio de rentabilité des actifs (ROA) et le ratio de
rentabilité des capitaux propres (ROE) sont des mesures
financières qui évaluent la rentabilité des banques. Le
ROA mesure l'efficacité avec laquelle les actifs de la banque sont
utilisés et indique le revenu généré par
l'investissement dans ces actifs. En ce qui concerne la relation entre le ROA
et les prêts non performants, différentes études ont abouti
à des résultats contradictoires. Certains chercheurs, tels (Ahmad
& Bashir, 2013), (Alexandri & Santoso, 2015) ont trouvé une
corrélation positive entre le ROA et les prêts non performants,
suggérant que les banques plus rentables sont également plus
exposées à ce risque. D'autres chercheurs, comme (Messai &
Jouini, Micro and Macro Determinants of Non-performing Loans, 2013) ont
observé une corrélation négative, indiquant que les
banques les plus rentables ont tendance à avoir un niveau
inférieur de prêts non performants. Cette relation peut
s'expliquer par le comportement de prise de risque des banques : les banques
rentables ont moins besoin d'accorder des crédits jugés
risqués.
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