4.4 ASPECTS THERAPEUTIQUES
4.5.1
Méthodes thérapeutiques utilisées
Le traitement des fractures est diversement discuté et
le choix thérapeutique beaucoup controversé. Pour certains
auteurs[19, 21]la consolidation des fractures de la clavicule est quasi-totale
avec une bonne récupération dans la totalité des cas.
D'autres prennent en compte un certain nombre de paramètres pour
évaluer les résultats du traitement. Le choix
thérapeutique est loin de faire l'unanimité, en raison du risque
de douleur résiduelle, decal vicieux et surtout de pseudarthrose. Ainsi
pour Khan[9], le choix doit prendre en compte le caractère comminutif et
le déplacement. Pour certains auteurs[21, 29],la survenue de
pseudarthrose est fonction de la méthode utilisée. Pour Mckee et
al.[52], il faut prendre en compte le siège.
Si tous les auteurs admettent qu'il est utile de prendre en
compte ces paramètres, tous sont unanimes sur le fait que le traitement
est purement chirurgical dans les fractures bilatérales, les fractures
ouvertes et les complications dans lesquelles sont associées des
lésions viscérales graves.
Dans notre étude, 58,2% du traitement était
sanglant et 41,8% orthopédique pur. Dans la série de
Gankpé[4], 56,29% du traitement était sanglant contre 23,18% de
traitement orthopédique pur.
4.5.2
Méthodes orthopédiques utilisées
Plusieurs techniques orthopédiques ont
été décrites, mais l'écharpe et le bandage en huit
sont les méthodes les plus utilisées et les plus
répandues[53]. Dans notre série, l'écharpe (50,6%) et le
bandage en huit (23,4%) étaient les techniques orthopédiques les
plus utilisées indépendamment du siège, du trait et du
déplacement de la fracture. Le même constat a été
fait par Lenza et al.[54] qui, dans une comparaison entre ces deux techniques
orthopédiques, avait conclu qu'il n'y avait pas de preuve suffisante
pour conclure à une efficacité de l'une sur l'autrede ces deux
techniques. Il y en est de même pour Gankpé[4] qui avait
retrouvé dans sa série l'utilisation d'écharpe et de
bandage en huit respectivement dans 48% et 44% des cas traités
orthopédiquement. Zlowodzkiet al.[55] dans une étude comparative
entre les méthodes orthopédiques et sanglantes, avaient
signalé que l'écharpe et le bandage en huit étaient les
techniques orthopédiques couramment utilisées dans leur
série.
4.5.3
Méthodes opératoires utilisées
Selon Khan et al.[9],il n'y a pour l'instant aucun consensus
pour l'utilisation d'une option chirurgicale sanglante donnée dans le
traitement des fractures de la clavicule. Dans notre étude, l'embrochage
représentait 81,3% des ostéosynthèses claviculaires et
5,6% quand il est associé à un cerclage.
L'ostéosynthèse par plaque vissée suivait l'embrochage et
représentait 10,3%; le vissage intervenait dans 2,8% des cas
opérés.
La fixation externe est efficace dans les fractures ouvertes
et indiquée dans les pseudarthroses ; elle peut être
utilisée dans certains cas de fractures ouvertes ou fractures avec
lésion vasculaire pour permettre l'accès aux structures
vasculo-nerveuses[56]. Schuind et al.[57], avaient rapporté 100% de
guérison après le traitement des fractures de clavicule par cette
seule technique, dans leur étude. Les fixateurs externes n'ont pas
été utilisés dans le traitement des fractures de la
clavicule durant notre période d'étude, faute de matériel
disponible en ce moment pour cet os peu épais. Selon Gankpé[4],
le défaut de matériels appropriés et l'insuffisance de
plateau technique au CHD-B faisait que l'embrochage était largement
utilisé jusqu'en 2008 (sur 88 patients opérés, 87 avaient
eu droit à un embrochage claviculaire). Chu et al.[58], avaient
retrouvé 77cas sur 78 traités par lebrochage claviculaire.
Lebrochage claviculaire a été aussi la technique la plus
utilisée (17 embrochages sur 24) dans la série de
Ahouandogbo[3].
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