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La temporalité narrative dans le "crime parfait" d'Adama Amadé Siguire


par Jean Marie OUEDRAOGO
Université Pr Joseph Ki Zerbo de Ouagadougou - Master 2 2022
  

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II.2. Les temps internes

Les temps internes sont les temps qui sont insérés dans l'oeuvre elle-même. Il s'agit du temps de la fiction, de la narration et de la lecture.

- Le temps de la lecture

C'est celui que met le lecteur à lire un récit. Il est à la fois dépendant et indépendant. En effet, il est proportionnel à l'épaisseur de l'ouvrage, mais peut varier selon la vitesse de lecture de chacun (étude psychologique).

- Le temps de la fiction, de la diégèse ou de l'histoire

On l'appelle aussi le temps raconté. Il représente la durée du déroulement de l'action. Plusieurs formules implicites ou explicites sont utilisées dans le texte narratif pour indiquer la succession des événements et donner, rendre sensible la fuite du temps: le vieillissement des personnages, la transformation des lieux, souvent les allusions, etc. Certains récits ont un référent avéré, ils se donnent pour finalité de relater des événements du monde, passés ou présents. Ce sont les récits factuels, tels que nous les rencontrons dans les livres d'histoire ou dans la presse quotidienne. Le journaliste, l'historien ne peuvent pas raconter n'importe quoi: leurs récits dépendent logiquement de la réalité dont ils rendent compte. Tout autre est le cas du romancier: sans doute celui-ci peut-il, comme l'historien, évoquer des lieux ou des personnages existants), mais il n'est pas soumis comme lui au critère d'exactitude. Le récit de fiction échappe à la juridiction du vrai et du faux et ne dépend que de l'acte narratif qui l'institue. Indépendant à l'égard de tout devoir de référer, le récit de fiction offre dès lors un terrain d'expérimentation fécond pour éprouver les vertus de la schématisation narrative en général. Pour Michel Butor (1975 : 9), le roman n'est pas autre chose que « le laboratoire du récit, alors que le texte véridique a toujours l'appui, la ressource d'une évidence extérieure, le roman doit suffire à susciter ce dont il nous entretient ». Et c'est ainsi qu'à ses yeux « la recherche de nouvelles formes romanesques joue [...] un triple rôle par rapport à la conscience que nous avons du réel, de dénonciation, d'exploration et d'adaptation. » (1975 : 10)

- Le temps narratif

On l'appelle aussi temps du récit ou temps racontant. La durée d'une fiction (histoire) peut être d'une journée, et celle-ci peut être racontée en 400 pages. Une tranche de vie ou plusieurs tranches de vie (plusieurs générations) peuvent être racontées en 100 pages. Le temps narratif est différent du temps de la fiction. Sa détermination n'est pas aisée car il ne faut le confondre ni avec le temps de l'écriture ni avec celui de la lecture. Le temps narratif se mesure conventionnellement en longueur de pages : c'est la longueur d'un texte nécessaire à la relation d'un évènement.Comme une feuille de papier, la temporalité narrative se présente sous deux faces indissolublement liées. D'un côté, le temps narratif est déterminé par la nature linéaire du signifiant linguistique. Contrairement aux peintres, qui peuvent donner à voir les choses et les gens d'un coup, dans la coexistence simultanée de l'espace pictural, les romanciers sont tributaires de la nature consécutive du langage: ainsi, c'est très progressivement que le lecteur voit apparaître devant l'oeil de son esprit les lieux et les personnages du roman dont il tourne les pages une à une. Telle est la première face du temps narratif: c'est le temps du récit (tR), déterminé par la succession des mots sur la page. Ce temps racontant (en allemand, on parle d'Erzählzeit) se repère par le décompte d'unités de texte: nombre de lignes, de pages, de chapitres, etc. L'autre face de la temporalité narrative, c'est le temps raconté (erzählte Zeit, en allemand).

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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle