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La temporalité narrative dans le "crime parfait" d'Adama Amadé Siguire


par Jean Marie OUEDRAOGO
Université Pr Joseph Ki Zerbo de Ouagadougou - Master 2 2022
  

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II.2 LESMOUVEMENTS TEMPORELLES DANS LE ROMAN

Pour mesurer ces variations de rythme (ou anisochronies), l'auteur du crime parfait a utilisé ces quatre formes canoniques : la scène, le sommaire, la pause et l'ellipse.

II.2.1 La scène

Des scènes, le crime parfait en abonde. Nous avons ce monologue tenu par le commissaire dans son bureau.

« Quelle République démocratique ! [...]. On m'ordonne de trouver des preuves dans soixante-douze heures pour prouver la responsabilité, sinon la culpabilité d'un ministre dans un crime. Ces preuves, on me demande de les inventer de toutes pièces. J'en ai déjà fait. C'est d'ailleurs pour agir ainsi qu'ils m'ont nommé à ce poste stratégique. Mais pour cette fois-ci, je n'en peux plus. Que Dieu me pardonne ! Je leur donne ma tête. Qu'ils en usent comme bon leur semble ». (p, 69)

Le crime parfait déploie également plusieurs séquences dialogiques entre les personnages.

- Bonjour monsieur le ministre.

- Bonjour monsieur le commissaire. Mais souffrez que je vous dise que je ne suis plus ministre.

- Mais tout de même professeur, un ministre garde toujours son titre honorifique, même s'il n'est plus au gouvernement.

- Vous vous êtes un bon littéraire mon commissaire. Vous avez bien retenu vos leçons en grammaire.

- Effectivement, monsieur le ministre je suis venu pour poursuivre l'enquête sur l'assassinat de Juliette Kabèga. [...](p, 73)

Dans ce passage, la conversation se fait entre le commissaire chargé de l'enquête sur l'assassinat et le ministre Abdoul Kader Zampou afin de situer la responsabilité du ministre dans le crime.

On relève aussi, ce passage qui traduit la scène de conversation entre le professeur Zaki Zaka avec le président du bureau de vote.

- « Soyez le bienvenu, mon professeur. »

- « Merci beaucoup Flaubert. »(p.120)

On peut également relever le dialogue entre le jeune capitaine Abdoul Hamid Zampou et sa cousine Safoura, la fille du ministre Abdoul Kader Zampou.

- Comment vas-tu, mon capitaine ?

- Je vais bien, maître Zampou.

- Alors tu viens chez moi sans prévenir. Tu sais bien que les juges et les avocats ne sont pas de bons amis.

- Et pourtant les juges et les avocats sont les produits des mêmes facultés de droit.

- Tu sais, mon capitaine, nos points de vue diffèrent souvent.

- Tu sais ma soeur, je ne suis pas venu pour te faire rire. Peut-être le contraire. [...] (p, 164).

Dans ces scènes, l'auteur fait parler des personnages. Ce qui donne l'illusion que le temps de l'histoire reproduit le temps du récit.

Donc ces scènes narratives mettant sur pied d'égalité récit et histoire, donnent à penser une certaine immédiateté des faits, autrement dit le lecteur sent qu'il y a un certain synchronisme entre les actions étalées et le moment de leurs narrations.

Dans d'autres scènes, l'auteur raconte en détail l'action qui se déroule. On peut relever :

« Je suis content de vous souhaiter la bienvenue, dit-il aux journalistes. Nous tenons à vous informer notre position par rapport à la situation nationale. Zami Zama est à la fin de son mandat. Il doit partir. C'est la constitution et la démocratie qui exigent son départ. C'est la volonté des enseignants, des infirmiers, des journalistes, des magistrats, des agents des impôts.» (p, 98)

Ici l'auteur marque une pause pour donner des détails sur le contenu du discours du leader politique de l'opposition Zaki Zaka pendant la campagne électorale.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus