WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La temporalité narrative dans le "crime parfait" d'Adama Amadé Siguire


par Jean Marie OUEDRAOGO
Université Pr Joseph Ki Zerbo de Ouagadougou - Master 2 2022
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

IV.1.L'ordre linéaire

Le premier cas, c'est l'ordre linéaire. Celui-ci est tout simple. Le récit commence au début (la croix rouge dans le schéma) et va jusqu'à la fin de l'intrigue sans quitter sa ligne temporelle de vue. Cela correspond à la majorité des histoires : elles commencent par le début et se terminent par la fin.

IV.2. L'anticipation ou prolepse

Le deuxième cas, c'est l'ordre in mediasres. L'auteur annonce à l'avance un événement qui va avoir lieu plus tard dans la narration (contraire de l'analepse). L'histoire peut commencer au milieu de l'intrigue, généralement dans un prologue où l'on découvre le personnage principal dans une situation compliquée (1). L'histoire retourne ensuite au tout début de l'intrigue (2) et se déroule ensuite linéairement (3) jusqu'à l'événement décrit au début du texte. On découvre ensuite ce qui se passe après.

Les anticipations, ou prolepses, se rencontrent moins fréquemment que les retours en arrière. Les récits qui s'y prêtent le mieux sont les Mémoires ou les autobiographies tant réelles que fictifs. Ici, le narrateur, en racontant ce qui s'est passé, connaît évidemmentl'avenir et fait parfois usage de ce savoir.

Considérons l'exemple suivant:

« La raison du plus fort est toujours la meilleure »

Ici, le narrateur annonce qu'il va bouleverser l'ordre de présentation chronologique des événements. Il annonce déjà la fin en tout début de récit.

Cette prolepse a une fonction d'annonce ; elle concoure à établir la cohérence à long terme du récit. De façon plus générale, en disant maintenant (dans R) ce qui adviendra plus tard (dans H), la prolepse fait peser sur le récit un certain poids destinal. L'intérêt du lecteur se déplace: la fin (misérable) de l'histoire lui étant connue, ce n'est plus le désir simple de savoir la suite qui le meut, mais une curiosité plus complexe, et sans doute plus mélancolique: celle de connaître les rouages inflexibles d'une intrigue de prédestination.

IV.3.Le retour en arrière, le flash-back ou l'analepse

Le troisième cas, c'est l'ordre de type récit picaresque. Le récit picaresque retrace la vie d'un personnage de ses débuts à son ascension sociale, du point de vue du personnage lui-même des années plus tard. De ce fait, l'histoire commence à la fin, à une époque où le héros est heureux (1). Il y a généralement un prologue où celui-ci explique ce que le lecteur va lire, puis le récit redémarre au début de l'intrigue (2) et suit ensuite une continuité linéaire (3) jusqu'à la fin.

Une analepse, c'est le retour en arrière dans le temps, la déchronologie, ou encore toute évolution après coup d'un événement antérieur au point de l'histoire où l'on se trouve, et qui joue, le plus souvent, la fonction explicative, permettant ainsi de donner de l'information et d'éclaircissement sur des situations passées. L'auteur revient ainsi sur un épisode passé de l'histoire afin de mieux expliquer l'action ou afin de compléter le portrait d'un personnage. L'analepse suspend le rythme du récit. Les récits de façon générale usent beaucoup d'analepses.

L'analepse ou la prolepse peut être interne ou externe.

Les anachronies narratives peuvent aider à définir certains genres. Leur principale caractéristique est qu'elle montre que le narrateur connaît bien l'histoire qu'il raconte. Comme toutes les composantes narratives, analepse et prolepse ne sont pas fortuites. Elles jouent diverses fonctions dans le texte narratif:

- L'analepse peut avoir une fonction explicative: elle comble dans ce cas une lacune du récit. Elle peut aussi avoir une fonction rythmique.

- La prolepse, elle, peut avoir une fonction prédictive. Dans tous les cas, elle brise pour un temps l'effet de suspens tant entretenu par le narrateur.

Pour découvrir les anachronies narratives, il importe de bien noter les changements de temps verbaux et les époques qu'ils traduisent: les adverbes de temps, les conjonctions de coordination, la mise en page, les marques graphiques; les indications temporelles.

Pour chaque anachronie narrative, on peut déterminer ce qu'on appelle la portée et l'amplitude.

- La portée c'est la distance temporelle qui sépare le moment de l'histoire où le récit s'interrompt et le moment de l'histoire où commence l'anachronie.

- L'amplitude, elle, désigne la durée de l'histoire couverte par le récit anachronique. C'est le temps couvert par la digression.

Ce ne sont bien sûr pas les trois seuls qui existent. On retrouve parfois par exemple des textes sans intrigue ou avec une intrigue à reconstruire (comme dans les hypertextes papiers ou en ligne par exemple, ou dans Les livres dont vous êtes le héros !), ou alors avec des allers et retours du passé au présent (le premier tome du Sorceleur d'AndrejSapkowski, par exemple, en est un très bon exemple). De plus, ces ordres de récits sont très classiques, c'est à vous de vous amuser par la suite à les modifier et à en faire quelque chose de nouveau.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Le don sans la technique n'est qu'une maladie"