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Les aspects contractuels des investissements internationaux à  l'aune du droit international et du droit burkinabè.


par Abdoul-Rachidi TAPSOBA
Université Aube Nouvelle - Master en droit des affaires internationales 0000
  

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§2 : Quelques contrats de transfert de technologie

Comme nous l'avons relevé précédemment, le transfert de technologie peut être

considéré comme un moyen de développement. Il en est ainsi pour le contrat de transfert de technologie qui doit accorder une place primordiale au développement, surtout lorsqu'il est

297 Cette innovation dépend elle-même de la création, de la propagation et de l'exploitation des connaissances.

298 N. R. TAFOTIE YOUMSI, L'encadrement contractuel des investissements (grands projets), op. cit., p. 95.

299 Cette situation montre bien que les pays détenteurs de technologie et ceux qui en demandent n'ont pas la même conception ou la même vision du transfert de technologie.

Les aspects contractuels des investissements internationaux à l'aune du droit international et

du droit burkinabè

Mémoire présenté par Abdoul -Rachidi TAPSOBA 78

conclu avec une entreprise d'un pays en développement comme le Burkina Faso et lorsqu'il se veut être un véhicule d'investissements. Conçu dans une telle logique, le contrat de transfert de technologie correspond le mieux au prototype du contrat d'investissement, dont nous avons examiné le régime juridique et les caractéristiques dans la première partie de notre étude ; et dont la finalité est le développement du pays d'accueil des investissements. C'est pourquoi, les quelques contrats de transfert de technologie que nous avons choisi d'étudier parmi tant d'autres, sont ceux, qui à notre sens peuvent contribuer au développement d'un pays comme le Burkina Faso en facilitant son industrialisation. Il s'agit des contrats d'ingénierie (A) et des contrats d'assistance technique et de formation (B).

A.- Les contrats d'ingénierie

L'ingénierie qui découle du terme ingénieur et du mot anglais « engineering » recouvre de nombreux aspects de l'activité industrielle. En réalité, l'ingénierie est une activité intellectuelle basée sur la connaissance, l'expérience, la raison et l'imagination. Autrement dit, « c'est une démarche rationnelle, motivée par un but précis et organisée de façon systématique »300. Il existe l'ingénierie de conseil, l'ingénierie de procédé et l'ingénierie d'exécution301. Le contrat d'ingénierie peut être largement défini comme un contrat ayant pour objet « toute activité technique portant non seulement sur la réalisation d'un ouvrage de génie civil, mais aussi sur la construction d'équipements complexes et d'ensembles industriels comprenant les travaux de bâtiment »302. C'est un contrat complexe en ce sens qu'il est constitué de nombreux contrats formant un ensemble contractuel.

Le contrat d'ingénierie permet la conception et la direction de la construction d'un ouvrage de grande envergure. Il peut s'agir d'une autoroute, d'un aéroport, d'un pont, d'un barrage ou d'une installation portuaire, et même la conception de satellites, de réacteurs nucléaires ou la livraison d'usines ou d'hôtels prêts à fonctionner303. Concernant sa nature juridique, le contrat d'ingénierie est considéré, de façon classique, comme un contrat d'entreprise. Dans ce cas, l'élaboration d'un ouvrage de construction crée une relation tripartite qui met en scène l'ingénieur-conseil, le client (ou le maitre d'ouvrage) et

300 N. R. TAFOTIE YOUMSI, L'encadrement contractuel des investissements (grands projets), op. cit. p.97.

301 Cette classification a pour critère l'activité sur laquelle porte l'ingénierie.

302 G. LEFEBVRE et J. d'HOLLANDER, « La normalisation des contrats internationaux d'ingénierie », in la Revue juridique Thémis, 31 R.J.T 209, 1997, p. 215.

303 G. LEFEBVRE et J. d'HOLLANDER, « La normalisation des contrats internationaux d'ingénierie », in la Revue juridique Thémis, 31 R.J.T 209, 1997, p. 215.

Les aspects contractuels des investissements internationaux à l'aune du droit international et

du droit burkinabè

Mémoire présenté par Abdoul -Rachidi TAPSOBA 79

l'entrepreneur304. Ainsi, dans cette conception classique du contrat d'ingénierie, le maitre d'ouvrage engage d'abord un ingénieur ou un architecte qui sera chargé de préparer les plans et devis. Sur avis de ce dernier, le maitre d'ouvrage embauche ensuite un entrepreneur général auquel vont s'adjoindre des sous-traitants et des fournisseurs en vue de l'exécution des travaux.

De nos jours, il semble que ce schéma ait connu une évolution car le rôle de l'ingénieur-conseil est confondu avec celui de l'entrepreneur305. Il convient de souligner que l'entrepreneur est généralement une société ou un groupe de sociétés d'ingénierie ou un bureau d'études. De cette évolution du rôle de l'ingénieur-conseil est né le concept d'ingénierie-construction. Il désigne un ensemble d'opération allant de la conception du projet jusqu'à la réalisation de l'installation industrielle306.

L'accord des parties que constitue le contrat d'ingénierie permet un réel transfert de compétence dans la mesure où les parties peuvent prévoir dans les prestations d'ingénierie un mécanisme visant uniquement à opérer un tel transfert. Le caractère translatif de technologie du contrat d'ingénierie peut également se constater dans le fait que « lorsque les sociétés d'ingénierie adaptent la technologie en vue de conformer les projets qu'elles préparent aux conditions spécifiques de la production dans le pays receveur, ceci peut s'avérer d'une très grande importance pour l'agent économique engagé dans un processus d'acquisition d'une maîtrise industrielle »307. Le contrat d'ingénierie est donc un outil permettant de transférer certaines technologies aux entreprises des pays en développement et cela se fait à travers l'assistance et la formation du personnel des entreprises locales.

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