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Les aspects contractuels des investissements internationaux à  l'aune du droit international et du droit burkinabè.


par Abdoul-Rachidi TAPSOBA
Université Aube Nouvelle - Master en droit des affaires internationales 0000
  

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B.- Les droits et obligations spécifiques et techniques

Par droits et obligations spécifiques et techniques, l'on entend les droits et obligations qui sont propres à la nature particulière du contrat d'investissement. Ces droits et obligations s'analysent essentiellement en des formalités que doivent accomplir les investisseurs étrangers et en des garanties que doit fournir l'État d'accueil des investissements pour protéger les investissements réalisés.

Ainsi, au titre des obligations de l'investisseur, celui-ci a l'obligation d'obtenir un agrément. L'agrément est défini en droit public comme « un acte administratif unilatéral et discrétionnaire dont l'édiction déclenche l'application à l'entreprise agréée d'un régime fiscal prévu par la loi et le règlement »177. L'agrément est une procédure réglementaire applicable aux partenaires de l'administration et varie en fonction du système juridique178, du secteur d'activité et des coûts de chaque opération. L'obligation d'obtention de l'agrément par l'investisseur est un moyen pour les États contractants de procéder au contrôle de l'effectivité des prestations promises et de s'assurer de leur adaptabilité aux règlementations. Il existe plusieurs formes d'agréments qui vont de simples déclarations (procédure souple) à des autorisations179 ou approbations (procédure stricte). La procédure d'agrément peut être aussi automatique ou examinée à l'occasion de chaque investissement180. Il faut préciser que tous les accords ne donnent pas lieu à l'obtention d'un agrément.

À côté de cette obligation, les investisseurs étrangers bénéficient de droits fiscaux qui découlent d'un allègement ou d'une dérogation au régime fiscal prévu par les codes d'investissements181. Une particularité du droit burkinabè en cette matière qu'il convient de relever est l'adoption d'une loi spéciale portant institution d'un régime fiscal et douanier spécial applicable aux conventions d'investissement signées avec l'État dans le cadre de la mise en oeuvre de la Stratégie de Croissance Accélérée et de Développement Durable

177 C. VADCAR, « Droit d'investissement ; Régime applicable à l'investissement direct étranger en droit international », J-C., Dr. Int., 1998, Fasc.565-52 n°25. Cité par I. R. M. EL-BEHERRY, Théorie des contrats administratifs et marchés publics internationaux, op.cit., p. 179.

178 Les éléments relatifs à l'agrément en matière d'investissements sont prévus par les articles 18 à 23 du code des investissements du Burkina Faso.

179 Ces autorisations sont prévues par l'article 8 du code des investissements burkinabè.

180 Pour des détails sur les différentes formes d'agrément, voir I. R. M. EL-BEHERRY, Théorie des contrats administratifs et marchés publics internationaux, op.cit., pp. 180-182.

181 En droit burkinabè, il existe quatre régimes privilégiés en matière d'investissements prévus par l'article 6 nouveau du code des investissements complété par l'article 24 du même code. Cette dernière disposition traite des acquittements et exonérations au titre du droit de douane, de la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA), de l'impôt sur les bénéfices, de la patente, de la Taxe Patronale d'Apprentissage (TPA) pour chaque régime burkinabè.

Les aspects contractuels des investissements internationaux à l'aune du droit international et

du droit burkinabè

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(SCADD). Il convient de relever que ces droits fiscaux et douaniers consistent en des garanties qui visent à favoriser le développement et à assurer l'intérêt général. De telles garanties accordent un traitement préférentiel aux investisseurs étrangers.

En outre les opérateurs des contrats d'investissements bénéficient de subventions ou de crédits accordés par l'État hôte des investissements. À ce titre, on peut citer la prise en charge des dépenses d'infrastructures (frais d'équipement, d'acquisition ou d'aménagement des bâtiments) ou de fournitures (recherche de technologie ou délocalisation d'une zone industrielle...). En contrepartie de ces droits, les investisseurs s'engagent à souscrire à plusieurs assurances (assurance tous risques chantier par exemple) pour se prémunir contre les nombreux risques d'investissements (risques économiques, politiques (risques de nationalisation), juridiques). En dépit de leur importance, ces assurances (classiques ou spécialisées) n'arrivent pas à sécuriser pleinement les investissements. Cette situation a fait naitre des obligations à la charge des États d'accueil des investissements qui consistent à accorder ou à fournir aux investisseurs des cautionnements ou des garanties. Il s'agit des cautions de paiement (sûretés de rétribution du prix ou des rémunérations) et des garanties contre les risques politiques d'investissements. Ces dernières peuvent être demandées auprès de certaines institutions spécialisées comme l'Agence Multilatérale de Garantie des Investissements (AMGI)182.

Il n'est plus à démontrer que le contrat d'investissement crée de nombreux droits et obligations respectivement au profit et à la charge des investisseurs étrangers et de l'État d'accueil. Cependant, la consolidation et la stabilisation de ces droits surtout au profit des investisseurs étrangers ne sont pas toujours acquises, alors que cela s'avère capital pour mettre les investisseurs étrangers et leurs investissements colossaux à l'abri des nombreux risques de natures diverses auxquels ils sont exposés. C'est pourquoi, dans les contrats d'investissement ainsi que dans les traités de promotion et de protection des investissements,

182 L'AMGI a été créée par la convention de Séoul en 1985. Elle n'a commencé à exercer ses activités qu'après ratification par au moins vingt pays de sa convention d'établissement le 12 avril 1988. L'agence est une institution de la Banque Mondiale. Elle siège à Washington et jouit d'une autonomie financière et d'une personnalité juridique du droit des gens. L'A.M.G.I. assure contre les risques politiques (restrictions de transfert des bénéfices, mesures discriminatoires, nationalisation, résiliation) et les évènements exceptionnels (guerres, embargo, inondations...). Comme toute compagnie d'assurance, l'A.M.G.I. détient un plafond fixé à une fois et demie du capital souscrit . Voy. D. B. HAMADY, La garantie internationale des investissements étrangers dans le cadre de l'Agence Multilatérale de Garantie des Investissements (AMGI), Mémoire de Master 2, Université Jean Moulin Lyon 3, 2008-2009, p.7-17.

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du droit burkinabè

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la tendance est à la stabilisation des droits des investisseurs en vue d'une meilleure sécurisation juridique de leurs intérêts.

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