Partie 2 : Méthode et Résultats
1) Méthode.
Sujets : Notre échantillon
était constitué de 70 enfants de 7 à 12 ans des classes de
CE1 et CM1/CM2, ayant suivi un apprentissage en science, qui suit le programme
de la pédagogie la main à la pâte. Nous avions 36
élèves de CM1/CM2 et 34 élèves de CE1 de 4 classes
différentes (deux classes de CE1, composé de 17 filles et 17
garçons et deux classes de CM1/CM2 constitués de 19 filles et 17
garçons), recrutés dans une école parisienne. L'âge
moyen des CE1 était de 8,0 ans (s=0.50). L'âge moyen des CM1/CM2
était de 10,9 ans (s=0.60). Un consentement parental a été
demandé avant intervention.
Nous avons utilisé un prétest dans lequel nous
faisions passer aux sujets deux tâches sur des domaines reconnus pour
engendrer des préconceptions. Nous avons adapté des tâches
de la littérature qui ont montré l'existence de conflits
cognitifs chez les enfants entre leurs conceptions naïves et les concepts
scientifiques. Nous avons repris notamment les stimuli de la tâche de
Potvin (2015) sur la flottaison, et de Masson et Foissy (2012) sur
l'électricité. Puis nous avons utilisé une tâche de
Stroop informatisée, ainsi qu'un apprentissage métacognitif
à l'inhibition, effectué en demi-classe. Une moitié de
classe de CE1 et de CM2 passait l'apprentissage à l'inhibition; les deux
autres moitiés de classes passaient l'apprentissage à la logique
(Annexe). Les apprentissages étaient adaptés des
précédents travaux du laboratoire LaPsydé. (Houdé
& Moutier, 1996 ; Moutier & al., 2002 ; Borst & al.,
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2014). Enfin, 3 semaines plus tard, nous faisions passer un
post test, identique au prétest, après intervention de
l'apprentissage LAMAP effectué par les enseignants sur «
flotte/coule », et de nos apprentissages logiques et
métacognitifs.
1.1 Pré et Post test.
1.1.1 Tâche 1 :
Matériels :
Nous avons utilisé la tâche appelée «
flotte/coule ». Cette tâche est constituée de trois balles de
volumes différents (grands, moyens et petits) dans trois matières
différentes (plomb, bois et polystyrène). Les participants
devaient choisir parmi 2 balles, laquelle s'enfoncerait le plus si, les balles
étaient placées dans un récipient d'eau. Nous avions donc
3 conditions différentes avec des niveaux différents, des
conditions « Très contre-intuitive» et « Contre-intuitive
» (en fonction du volume de la balle). Dans ces conditions, le volume et
la masse de la balle sont incongruents (amorce test). Une condition «
Neutre » où les deux balles sont de volumes identiques et de masses
différentes (amorce contrôle) et des conditions « Intuitive
» et « Très intuitive », où le volume et la masse
de la balle sont congruents (la cible). L'heuristique à inhiber ici est
: « Plus une balle a un volume important, plus elle s'enfonce ».
La tâche était constituée de 4
séquences différentes (amorçage positif (AP),
amorçage positif inversé (API), renforcement de l'heuristique et
AN). Nous nous concentrerons pour ce mémoire sur la séquence
d'AN, où il était présenté aux sujets deux items
« Incongruents » suivis de deux items congruents, dans la condition
test. Deux items neutres, suivis de deux items « Congruents », dans
la condition contrôle. Nous présentions également aux
sujets deux items neutres l'un derrière l'autre. Ces items constituent
des items de « Remplissage » (fillers) afin que les sujets
ne puissent pas percevoir les séquences.
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Le matériel de la tâche flotte/coule est
constitué de 40 séquences d'AN ; les niveaux « Très
intuitif », « Intuitif », « Contre-intuitif» et «
Très contre-intuitif» étaient répartis comme suit : 5
items de chaque niveau sur l'amorce, ainsi que 5 items de chaque niveau sur la
cible dans les conditions tests et contrôles.
Procédure Tâche 1 :
Les sujets passaient cette tâche sur un ordinateur de 15
pouces. Les stimuli étaient présentés à environ 60
cm des participants, à l'aide du logiciel E-Prime2.0. Après
présentation de la consigne de l'expérience, suivie de deux
exemples et d'un entraînement de quatre essais pour lesquels les sujets
avaient un feedback; les enfants passaient l'expérience qui était
constituée de 92 blocs différents entrecoupés d'une pause.
Les enfants devaient dire pour chaque essai, si la balle de gauche ou la balle
de droite était celle qui coulerait le plus, si elles étaient
plongées dans un récipient d'eau. Les réponses correctes
étaient réparties en nombre égal entre « Gauche»
et « Droite» de telle façon que les sujets ne
développent pas une habituation motrice. Mais également, pour
supprimer l'effet des biais moteurs qui pourraient être engendrés
par l'utilisation des mains et des doigts dominants de l'enfant. Les
séquences suivaient l'ordre suivant : une croix de fixation de 500 ms
afin d'attirer l'attention des sujets sur l'item qui va s'afficher. L'amorce
test/contrôle était ensuite affichée, jusqu'à la
réponse du sujet. En l'absence de réponse, l'amorce restait
affichée pendant une durée de 7000 ms. Une nouvelle croix de
fixation était affichée (500 ms) avant la présentation de
la cible test/contrôle (7000 ms maximum). Entre chaque séquence,
un masque de 1000 ms était utilisé afin d'éviter la
persistance rétinienne. Nous demandions aux participants de
répondre aussi vite que possible, même si nous leur
spécifions qu'il fallait tout de même faire attention à
donner une réponse correcte.
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Figure 1. Exemple Stimuli. Adapté de Potvin et al.
(2015)
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