2.3. Intérêts et orientation des
élèves.
2.3.1. Premières définitions et mesures
des intérêts.
Les intérêts sont définis comme : des
« variables différentielles qui rendent compte des
préférences exprimées envers différents types
d'activités, le plus souvent professionnelles, mais également en
termes de matières scolaires voire d'activités de loisirs »
(Vrignaud & Bernaud, 2005, p.15). Ils sont également
considérés comme « des variables qui sont de bons
pronostics des choix professionnels et de la satisfaction
éprouvée par les personnes dans une activité
donnée» (Vrignaud & Bernaud, 2005, p.15). Les
adolescent·e·s classent d'ailleurs leurs intérêts comme
le critère principal qui définit leur choix de métiers
(Fontanini, 2015). Selon Guichard et Huteau (2006), les études sur les
intérêts seraient en accord pour stipuler que les individus de
filières différentes présentent des intérêts
différents. En effet, les intérêts seraient
prédicteurs de la filière de formation choisie dans 50 % des cas.
Les intérêts sont donc une variable majeure d'influence du choix
d'orientation des élèves. En raison de ces prédictions,
les questionnaires
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d'intérêts sont largement utilisés par les
psychologues de l'orientation (Vrignaud & Bernaud, 2005).
Le premier questionnaire d'intérêt voit le jour
en 1927 sous l'impulsion des idées de Strong qui construit une
échelle reposant sur les différences de pourcentages de
réponses à un questionnaire de préférence
d'activité entre un échantillon représentatif de la
population et des professionnels d'un secteur donné. Les réponses
du·de la participant·e étaient ensuite comparées aux
différentes réponses des professionnel·le·s afin
d'établir ses intérêts. En d'autres termes, la personne
a-t-elle ou non répondu comme un·e membre d'une profession
précise? Si oui, alors on peut considérer qu'elle a des
intérêts pour le métier exercé par ces personnes
(Guichard & Huteau, 2006 ; Vrignaud & Bernaud, 2005). En 1939, Kuder
évalue les intérêts en établissant 10
catégories d'intérêts et n'étudie plus les
intérêts par le biais de chaque profession. Puis en 1947, Rothwell
et Miller reprennent les 10 catégories d'intérêts de Kuder
et y ajoutent deux catégories supplémentaires.
L'originalité de cette approche repose sur l'utilisation des noms de
métiers associée à une méthode de
hiérarchisation de ceux-ci, par la·le participant·e. Pour
Rothwell, l'utilisation de noms de métiers induit l'utilisation de
stéréotypes de la part des répondant·e·s et ce
serait ces stéréotypes qui permettraient d'accéder
à leurs intérêts. L'inventaire de Rothwell et Miller (IRM)
est encore très largement utilisé aujourd'hui sous sa forme
révisée par Vrignaud et Cuvillier (2011). La classification des
intérêts en différentes catégories professionnelles
est encore au fondement des principaux questionnaires d'intérêts
et notamment, ceux qui reposent sur la typologie RIASEC du modèle de
Holland.
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