1.3. Et pour les PCS ?
Concernant l'influence de la PCS, nos résultats
montrent peu de résultats significatifs. Notre étude montre
essentiellement des différences entre PCS favorisée et
défavorisée. Ainsi, les garçons de PCS favorisée se
sentiraient tendanciellement plus compétentes que les garçons de
PCS favorisée. Nous savons que les filles réussissent mieux
à l'école que les garçons (DEPP, 2017). Cette plus grande
réussite pourrait augmenter leur SEP pour l'école et
développer leurs explorations et leurs connaissances des métiers.
Les garçons de PCS défavorisée se sentiraient moins
capables d'effectuer des métiers mixtes que les garçons de PCS
favorisée. Ce résultat est en accord avec Bourdieu (1970) et sa
notion de « Capital culturel». Les élèves de
PCS favorisée auraient plus souvent accès la culture et auraient
une connaissance du système éducatif et des métiers
envisageables pour leurs orientations plus importante que les
élèves de PCS défavorisée. Toutefois, nous pouvons
noter que la différence entre les SEP des garçons de PCS
défavorisée et favorisée n'est plus présente
lorsque les métiers sont présentés au masculin et au
féminin. Il se pourrait donc que la perception de femme induite par
l'utilisation du genre grammatical féminin augmente de façon plus
importante les SEP des garçons de PCS défavorisée, car se
serait eux qui auraient les stéréotypes de sexe les plus
importants à l'égard des femmes. Toutefois, il conviendrait de le
vérifier.
Cette différence n'est pas présente chez les
filles. Les filles de PCS favorisée et défavorisée n'ont
pas des résultats différents. Ce résultat est en accord
avec l'idée que la PCS a plus d'influence dans l'orientation des
garçons que dans l'orientation des filles en 3ème. En effet,
celles-ci sont perçues comme plus travailleuses et les conseils de
classe ont plus tendance à les laisser passer en 2nde
général et technologique. À résultats moyens
équivalents, une fille aura plus de chance de faire un bac
général et/ou technologique et un garçon un bac
professionnel (Duru-Bellat, Kieffer et Marry, 2001 ; Mangard & Channouf,
2007). Bourdieu (1970) pensait que les filles de PCS
défavorisée étaient porteuses d'un « double
handicap ». Duru-Bellat, Kieffer et Marry (2001) ont cependant
montré que ce « double handicap» était historiquement
présent, mais que la tendance s'est inversée en raison de la
massification de la scolarisation et des meilleurs résultats scolaires
des filles. Nous pouvons nous demander cependant pourquoi ces
différences entre filles et garçons ou entre garçons d'une
même classe ne sont pas présentes pour tous les types de
métiers.
Enfin, nos résultats montrent que les garçons de
PCS favorisée se sentiraient moins capables de faire un métier
majoritairement exercé par des hommes lorsque des représentations
de femmes sont activées pour les métiers. Si ce résultat
pouvait être compris pour les intérêts, car des
représentations de femmes pourraient avoir pour conséquences de
dévaloriser le métier
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en référence à la «
valence différentielle des sexes » (Héritier, 2005 ;
cité par Vouillot, 2014). Pour les SEP en revanche, un tel
résultat est surprenant. Cependant, notre recherche présente
certains biais à prendre en considération.
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