La problématique du statut de réfugiés ressortissants des pays membres de la CEPGL.par AgnàƒÂ¨s Clémentine MUSABIYINEMA Université de Nantes - Master 2 droit international et européen des droits fondamentaux 2012 |
B. La FranceNous n'allons pas nous attarder sur la procédure de protection statutaire des demandeurs d'asile en France comme ça été pour le Canada, sur ce point il sied de montrer la nature de protection donnée en France et la base légale ainsi que les conditions communes d'obtention de l'asile. Par la loi du 25 juillet 1952, la France devance ses obligations internationales et la problématique de l'asile bénéficie rapidement. Depuis le 1er janvier 2004, toute demande d'asile doit être adressée à l'Office Français de Protection des Réfugiés et des Apatrides (OFPRA) sans spécifier le type de protection souhaité, ce choix relève des autorités chargées de l'examen des demandes d'asile selon le Code de l'Entrée et du Séjour des Etrangers et du Droit d'Asile (CESEDA). L'OFPRA exerce la protection juridique et administrative des réfugiés et coopère avec le haut Commissaire de Réfugiés et est soumis à sa surveillance161. Après l'analyse des craintes de persécution, la France accorde deux types de protection à savoir « le statut de réfugiés et la protection subsidiaire162». En France comme au Canada, à l'arrivée le demandeur d'asile est orienté vers une équipe 158 Articles 159.91 (1-2), 167-202 du Règlement précité, pp. 196-197. 159 Article 160.1 du Règlement précité, pp. 160-200. 160 Article 175 du Règlement précité, p. 205. 161 GOY (R), Jurisprudence française sur la qualité de réfugié, Annuaire français de droit international, vol. 7,1961, pp. 943-957, in http://www.persc.fr/web/revue/home/prescript/article/afdi-0066-3085-1961-num7-1-1130 . 162 Article L.711-11 du CESEDA. 33 d'intervenants sociaux qui l'accompagnent pour l'ensemble des démarches administratives et juridiques à accomplir en procédures d'asile163.
Cette pratique des Etats, nous l'avons défini lors de l'opérationnalisation de la qualité de réfugié, en France le bénéficiaire doit être exposé à de menaces graves telles que sont la peine de mort, la torture ou des peines ou encore des traitements inhumains ou dégradants. Pour un civil, la menace doit être directe, individuelle, contre sa vie ou sa personne, résultant d'une violence généralisée, d'une situation conflictuelle interne ou internationale168. Dans ce cas, la personne protégée reçoit une carte de séjour temporaire « vie privée et familiale » valable un an, elle sera renouvelée chaque année si les raisons ayant justifié l'octroi de la protection subsidiaire continuent d'exister ; plusieurs années en remplissant les conditions exigées, le requérant peut demander et acquérir la nationalité169. 163 Forum des réfugiés en France, p. 10, in www.iom.int/.../Livret%20reinstallation%fr.pdf 164 Comme nous l'avons montré tout le long de ce travail, le statut de réfugié est régi par la Convention de Genève du 28 juillet 1951, article 1er, A, 2, complétée par le Protocole de New York du 31 janvier 1967et les articles 6 & 7 du statut du HCR de 1950. En plus de ces textes, l'asile Conventionnel est déterminé à la lumière des articles L.713-1 à L.713-13 du CESEDA. 165 Le statut de réfugiés est reconnu en France sur base de la Constitution de 1946, et mis en oeuvre par l'article L.7111-1 du CESSEDA. 166 Forum des réfugiés en France, op.cit., p. 8. 167 Forum des réfugiés en France, op.cit., p. 9. 168 Statut de réfugié, demander l'asile politique, in www.france-terre-asile.org/.../statut-d...-France.pdf 169 Forum des réfugiés en France, Loc.cit. 34
La loi du 25 juillet 1952 qui institue l'OFPRA institue également une Commission des recours chargée de statuer sur les recours formés par les étrangers et apatrides auxquels l'office refuse de reconnaitre la qualité de réfugié. Elle a reçu une compétence consultative et applique en fait les dispositions internationales. Elle constitue alors une juridiction administrative de droit interne, avec certaines particularités. Elle est composée d'un membre du Conseil d'Etat, président, d'un représentant du Haut Commissaire de Nations Unies. C'est une innovation saluée en droit français d'une participation de l'organe internationale à une juridiction interne171. La Commission constitue une expérience intéressante pour garantir effectivement à l'individu les droits et protections reconnus tant par les lois internes que les Conventions internationales comme cela a été relevé par le président René Cassin172. Sa jurisprudence associe de façon nouvelle l'ordre juridique interne et l'ordre juridique international. Nous pensons que l'exemple de la détermination du statut de réfugiés et apatrides en France est pertinent pour les pays de la région des grands lacs qui brillent par les violations des droits fondamentaux173. |
|