1.2. Inégale accès à la formation et
l'éducation
L'inégale possibilité d'accès en milieu
rural s'explique ici par deux éléments principaux : le manque
d'établissement pré-primaire et l'occultation de la langue
vernaculaire en milieu scolaire.
1.2.1. L'absence d'établissements
pré-primaire
L'égalité d'accès à
l'éducation et à la formation dès l'âge de trois(3)
ans prôné par l'Etat, est quasi impossible, dans la mesure
où il n'y a pas d'établissement préscolaire. Les familles
en milieu rural sont donc réduit à patienter jusqu'à
l'âge de six (6) ans (voir huit(8) ans chez les familles Babongo) pour
espérer inscrire leurs enfants dans les écoles de leur
village.
D'autres villages à dominante Babongo tel que Foungui
(un village pygmée de la même contré) n'ont ni école
pré-primaire, ni école primaire. Ainsi, dans ces zones de
désert scolaire, les familles qui tiennent par ailleurs à envoyer
leurs enfants à l'école sont obligés soit de changer de
village ou de trouver une famille d'accueil à Matagamatsengue.
L'écart qui existe entre l'orientation
générale de l'éducation, la formation et l'investissement
dans le secteur éducatif au Gabon renforce la thèse de Quentin De
MONGARYAS71 sur l'idée d'une « société
contre l'école » et des autorités qui font la promotion
d'une « école du sous-développement
»72 dans les faits, en ce que l'école en milieu
rural connait une forte précarité.
71 Romaric Franck Quentin De Mongaryas (2012),
l'Ecole gabonaise en question. Quel système de pensée, pour
quelle société ? Paris, L'Harmattan.
72 Romaric Franck Quentin De Mongaryas,
Charles-Philippe Assembe Ela et Eloge Bibalou (2017), Refonder l'Ecole
gabonaise : enjeux et perspectives, Saint-Denis, Publibook, P203.
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1.2.2. L'occultation de la langue vernaculaire
En contexte rural, le non prise en compte de la langue
vernaculaire par le système éducatif constitue l'un des facteurs
majeur du décrochage scolaire (ou de l'abandon) des élèves
en général et en particulier ceux issus du village
Matagamatsengue. Ces derniers, ayant un rapport restreint avec la langue que
légitime l'école (le français), seront confrontés
à des importantes difficultés, notamment, celles liées
à la compréhension des cours et d'intégration dans le
milieu scolaire. « L'école deviendrait une séance de
magie ou les maitres font disparaitre l'origine familiale »et donc
sort ces élèves de leur milieu, ce qui rentre totalement en
contradiction avec les missions de l'éducation et de la formation que
met en avant la loi n°21/2011 qui mentionne en ses articles 5 et 6, que
l'une des mission générale est l'adaptation aux
réalités locales et à la promotion des langues locales.
La réussite et la survie en milieu scolaire de ces
derniers, implique donc de leur part de fournir des efforts
supplémentaire : l'apprentissage du français et le
développement d'une relation harmonieuse avec le fait d'aller à
l'école et d'y apprendre des choses. En d'autres termes il est question
de construire du sens au fait d'apprendre nécessaire à un
rendement scolaire positif.
En soutenant la thèse selon laquelle l'école
primaire divise par l'offre scolaire publique insignifiante (par la
précarité que constituent les « conditions
matérielles » 73 dans lesquelles la formation et
l'éducation s'effectuent. On peut déduire que les populations
d'élèves issu des familles Babongo, sont réduit au simple
désir d'apprendre à lire et écrire pour solliciter des
métiers qui ne nécessitent pas forcement des longues
études.
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