2.2. L'attitude des élèves en situation de
cours et en dehors
La manière dont les élèves se tiennent en
classe et en dehors (hors du contexte scolaire) a fait l'objet d'une
observation particulière. Celle-ci s'est faite en particulier dans les
classes de 1ère, 4ème et 5ème
année. En outre, elle a aussi nécessité de vivre au
quotidien avec ses derniers dans le but de ressortir leurs activités
majeures en dehors du milieu scolaire.
2.2.1. Attitude des élèves en classe
Parmi les trois niveaux observés, les
élèves de la 5ème année sont les plus
attentifs en classe avec plus ou moins ceux de la 4ème
année tandis que les rêveurs et ceux qui font tout autre chose en
classe sont ceux de la 1ère année. Ainsi, la classe de
1ère année est très mouvementée par les
faits et gestes des élèves, les quinze élèves sont
entre bavardage et perturbation. Mais curieusement lors que la maitresse
demande de recopier la leçon tous sortent leur cahiers et ardoises.
Pendant les cours, les élèves de
4ème et 5ème année sont attentifs
aux explications de l'enseignant parce qu'ils veulent acquérir un
certain savoir nécessaire à la réussite aux examens. De ce
fait, pour l'acquérir, il faut suivre ce que dit le maitre. C'est dans
cette optique que certains disent :
« Ce qui m'intéresse c'est suivre les cours,
suivre ce que dit le professeur pour réussir »
(Enquêté E10).
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«(...) J'aime quand je suis en classe pour
écouter ce que dit le maitre pour gagner mon CEP et mon Concours
quand je serai en 5ème année»67
(Enquêté E11).
N'ayant pas des outils (les manuels) et des parents
outillés pour leur suivi scolaire à la maison, ces
élèves sont obligés de mettre tout en oeuvre pour tirer
profit de la présence de l'enseignant (du détenteur du savoir
savant). Par ailleurs, l'enseignant étant la seule chose dont il
dispose, ils sont donc obligés de se concentrer sur le savoir que
transmet l'enseignant pour espérer réussir.
Par conséquent, ceux qui adoptent une attitude «
contre l'école »68sont en majorité les
élèves de la 1ère année. Cette attitude
contre l'école s'observe aussi lors des récréations. Pour
certains c'est une occasion de pouvoir repartir à la maison pour ne plus
revenir le reste de la matinée et d'autres même pour toute la
journée.
2.2.2. Attitude en dehors du contexte scolaire
En dehors du milieu scolaire les élèves Babongo
sont entre jeu et activité champêtres et faire des exercices
scolaires n'est nullement une priorité. Sur les dix élèves
inscrits à l'école publique de Nzingui que nous avons
observé, une seule élève fait des exercices à la
maison en dehors de ce que donne l'enseignant en classe :
«(...) Même quand je n'ai pas d'exercices, papa
me donne des devoirs à faire dans les livres à la maison
» (Enquêté E12).
« (...) constatez de vous-même j'ai
donné des exercices vendredi mais il n'y a à peine que deux dans
la classe qui l'ont fait. Les raisons qu'ils donnent sont toujours : on n'a pas
eu de temps on était en brousse avec les parents (...) En
réalité cette manière de faire nous embête aussi
» (maitre de 4ème et 5ème
année).
67 « Me tonde va me li tsoh class mu yoga bi mulongchi a
lèle mu baga cep na concours a mè »
68 Nous entendons par « attitude contre
l'école » le fait qu'un élève soit en situation de
cours un perturbateur,
rêveur et le fait de faire toute autre chose en classe.
Cela d désigne aussi le fait de décrocher en milieu de
journée et qu'un élève ne trouve pas de temps à
faire ses exercices durant les week-ends ou les périodes de vacances.
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Les week-ends ou les mercredis après-midi, les
élèves sont le plus préoccupés à suivre les
parents en brousse à remplir leur devoir domestique ou à faire
tout autre chose que le travail scolaire. Le plus surprenant est que ces
élèves parlent de manque de temps ou d'oubli lorsqu'il s'agit
d'activités intellectuelles. Cependant, nous avons pu remarquer
qu'à la demande de piquet pour la fabrication de la clôture du
jardin de l'école, les élèves ont manifestés une
volonté de le faire au point où ils ont même
interpellé leurs parents. Et au sortir du week-end, chaque
élève s'est présenté à l'école avec
ses piquets.
Au regard de ce qui précède, nous pouvons donc
dire que pour nos enquêtés le travail physique est facilement
exécutable contrairement au travail cognitif De ce fait, il ne
développe donc pas un rapport au travail scolaire suffisant permettant
la réussite scolaire, ce qui par la suite explique leur retard
scolaire.
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