1.2. L'école comme lieu d'apprentissage
Pour découvrir le sens que donnent nos
enquêté à l'école, deux questions leur ont
été posé : que représente l'école pour vous
? Et pourquoi étudiez-vous ? Ces deux questions ouvertes ont
été posée sans distinction quant au niveau de
scolarité des élèves.
Les réponses qui nous ont été
proposées par les élèves ont fait l'objet d'une
catégorisation sous forme de tableau en fonction des idées
majeures.
social
épistémique
Tableau n°12 : Perception de l'école chez les
élèves
Perception de l'école
|
Effectif
|
G
|
F
|
L'école c'est avenir
|
3
|
0
|
L'école est un lieu de
développement et de réussite
|
2
|
0
|
L'école est une chose importante
|
1
|
2
|
L'école est un lieu d'apprentissage
|
3
|
1
|
Pas de réponse
|
2
|
0
|
Total
|
11
|
3
|
52
Source : Données de terrain, Guy Laroche MOMBO, 2019
Si l'on se réfère à cette
catégorisation, on se rend compte qu'il ressort de celle-ci deux (2)
niveaux de perception de l'école chez nos enquêtés (sociale
et épistémique) : huit ont une perception sociale et quatre
épistémique.
Ainsi, la première perception de l'école se
justifie en ce que :
- l'école est perçue comme étant leur avenir
de demain : « pour moi l'école c'est
l'avenir, c'est aussi bien pour apprendre »
(Enquêté E5).
- l'école est un lieu de développement et de
réussite : « l'école est un lieu
de développement et de réussite »
(Enquêté E10).
- l'école est une chose importante. «
L'école c'est quelque chose d'important, mais
j'ai arrêté faute d'avoir frappé sur un enseignant
» (Enquêté E4)56.
Et la deuxième perception quant à elle se justifie
par le fait que :
56 Cette élève a été
exclue l'année antérieure (2017 - 2018) mais il n'a plus voulu se
réinscrire pour cette année académique.
53
- l'école est perçue comme étant un lieu
d'apprentissage : « pour moi l'école est un lieu
d'apprentissage exemple pour apprendre à lire et écrire... »
(EnquêtéE13).
A l'inverse de ce qui précède, deux
enquêtés n'ont pas répondu à cette question, ce qui
laisse percevoir qu'ils ne parviennent pas à attribuer un sens à
l'école.
Ainsi, au regard de ce qui précède, on peut
déduire que de manière générale les
élèves en milieu rural et en particulier ceux du village
Matagamatsengue se représentent l'école comme étant un
lieu d'apprentissage, de développement et d'avenir. Bien que la valeur
qu'ils attribuent à l'institution scolaire reste pour la majorité
sociale.
Tableau n°13 : Répartition des
élèves selon les raisons de leurs études
Les raisons des études
|
effectif
|
Sens
|
pour apprendre à lire et écrire
|
7
|
Epistémique
|
Pour devenir comme les autres (chercher un avenir meilleur)
|
6
|
social
|
Parce que je voie les autres
|
1
|
Autre
|
Total
|
14
|
|
Dans le cadre de la justification de la raison de leur
étude, c'est-à-dire du pourquoi de leur étude, il se
dégage trois idées majeures qui nous ont permis de regrouper les
enquêtés en trois catégories d'élèves.
D'abord, pour ce qui est de la première
catégorie d'élèves, le fait pour eux d'aller à
l'école se justifie par le « désire d'apprendre à
lire et écrire » (7 élèves).
« Je viens à l'école pour apprendre
à lire et à écrire » (EnquêtéE13).
« Je viens à l'école pour apprendre à lire
et à écrire» (EnquêtéE11).
Ensuite, la seconde catégorie
d'élèves dit faire l'école dans le but de devenir comme
les autres, c'est-à-dire avoir un métier ou encore pour chercher
un avenir meilleur pour demain (6 élèves). C'est dans cette
optique que certains affirment:
« Je vais à l'école pour apprendre et
devenir comme les autres, par exemple enseignant »
(EnquêtéE10)
« Je vais et j'irais toujours pour chercher l'avenir de
demain » (EnquêtéE7).
En effet, en observant ces deux grandes premières
tendances on se rend compte que les élèves Babongo
fréquentent l'institution scolaire pour deux objectifs fondamentaux,
notamment :
- Pour apprendre à lire et écrire : ils se
rendent à l'école pour une raison épistémique
- Et parce qu'ils voient en celle-ci la possibilité de
réussir, ce qui leur permettrait d'avoir un métier ou encore
d'assuré leur avenir : leur présence à l'école a
une raison sociale et identitaire.
En fin, la troisième catégorie
d'élèves la fréquentation de l'école est sans
objectif, ils vont à l'école juste parce qu'ils observent les
camarades.
« Je vais à l'école parce que je vois les
autre» (EnquêtéE2).
Par ailleurs, ces élèves non de ce fait aucun
projet ni vocation. Ils se rapprochent de ceux que
François Dubet appel « les étudiants dépourvus de
projet, de vocation, mais intégrés à la vie universitaire,
(...) force est de reconnaître qu'il s'agit là d'une figure
très particulière de l'expérience étudiante
puisqu'ils sont justement à l'université pour « la vie
étudiante », pour le milieu qu'elle offre, pour la raison sociale.
Dans le langage bordelais, il s'agit-là de l'étudiant «
branleur », généralement du jeune étudiant
arrivé dans la grande ville où il découvre la
liberté et l'autonomie, la chaleur des amitiés nouvelles et qui
décroche de ses études pour un an ou pour toujours
»57.
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