Section 2 : Stratégies d'encouragements et
perspectives professionnelles
La représentation actuelle de l'école des chefs
de familles Babongo étant cernées, nous nous intéresserons
maintenant aux stratégies d'encouragements et aux perspectives
professionnelles qu'ils souhaitent pour leurs enfants.
2.1. Stratégies d'encouragement
Les familles en générale et en particulier
celles de Matagamatsengue faisant partie des groupes ethniques minoritaires,
n'ont pas de capital économique conséquent pour inciter leurs
enfants au travail ; leur stratégie d'encouragement se limite donc aux
conseils exclusivement.
« Je ne travaille pas, je n'ai pas d'argent, je donne
seulement la nourriture et les conseils pour ne pas être comme moi.
Je cherche les moyens nécessaires en faisant la brousse, ils sont
inscrits à l'école publique de
Nzingui»53(EnquêtéP1).
« Quand je peux l'aidé je fais les devoirs
avec elle, et je lui montre le bon comportement »
(EnquêtéP7)
En ce qui concerne l'organisation du suivi des études,
les familles Babongo n'envoient pas leurs enfants à la maternelle par
manque de structure dans leur milieu. Ces derniers inscrivent en
majorité leurs enfants en première année entre 7 et 8 ans.
Ils estiment qu'à 6 ans l'enfant est encore trop petit pour se rendre
à l'école et pour le séparer de ses parents ?
« Toi aussi !!! 6 ans l'enfant est encore petit, je
ne peux pas encore l'inscrire et le laisser »54.
(EnquêtéP7)
53 Mè dol vè mè mudianze
vè, mè yèbi ndi bogl na ma ndongi muti acka iba
nganamè.
54 Nawka !!! muane bileme ki bisamne, me chi toga pa
com ndè ndoge na niag ndè vè
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En plus, ils envoient leurs enfants dans les écoles
publiques à cause de la proximité et des coûts minimes.
Pour le grand nombre, l'ignorance dans l'activité scolaire et le manque
de temps affectent le suivi scolaire des enfants à la maison. Le suivi
des devoirs des enfants est peu régulier certes, mais les parents
tentent de s'impliquer tant bien que mal dans la scolarité de leur
enfants et cela se manifeste par : la participation dans la révision des
leçons, les devoirs de maison (lorsque cela est possible) et les
conseils.
2.2. Les perspectives professionnelles
La majorité des familles, n'ont pas de modèle de
réussite dans leur parenté pour servir de référence
à leurs enfants. Mais six (6) familles sur onze (11) souhaitent que leur
progéniture travaille dans les forces de l'ordre sans pour autant donner
une véritable raison pour ce choix. Trois (3) familles sont
indécises car pour elles le véritable choix revient- à
celui qui va à l'école car c'est lui-même qui connait ce
qu'il peut faire avec ses diplômes (« ses papiers
»).
« L'enfant lui-même choisira ce qu'il va faire
demain, après avoir eu les papiers. C'est lui qui connait ce qu'il peut
faire avec »55 (EnquêtéP2)
Et deux (2) familles souhaitent juste que leurs enfants
deviennent des « hommes bien dans l'avenir » ou qu'ils
« passent des concours et travaillent quelque part ». De ce
fait, le type de métier n'est nullement ce qui importe ; l'essentiel est
avoir un travail et de l'argent pour venir en aide à la
famille
Aux confins de ce qui précède, nous nous
intéressons dans les lignes qui suivent au rapport aux savoirs des
élèves d'origine Babongo.
55 Ndè muèn i wha tôg sol muti
ichang chi ndè ki bara ndè yebi bi ndè ki tog sa na
chô
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