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Rapport au savoir chez les enfants Ba-Bongo du village Matagamatsegue. Enquête sociologique en milieu rural au Gabon.


par Guy Laroche Mombo
Université Omar Bongo - Master II en sociologie 2019
  

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CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE

Le rapport au savoir, en tant que fait éducatif, est l'objet d'étude sur lequel porte notre recherche. Il s'inscrit simultanément dans trois champs disciplinaires Sociologie : l'école, la famille et le rapport au savoir. Cet objet, pose un problème qui constitue la préoccupation majeure de notre investigation : l'incidence du rapport au savoir sur la persévérance scolaire (l'influence que peut avoir le sens que l'on donne à l'école et au fait d'apprendre sur la persévérance scolaire des élèves Babongo).

L'univers d'enquête que nous avons retenu dans le cadre de notre étude est le village Matagamatsengue, Situé dans la province de la NGOUNIE, précisément dans le département de la LOUETSI-WANO à 36 kilomètres de LEBAMBA (chef-lieu du département), sur l'axe Malinga-Mourembou.IL est entre le village Mbelnaltembe et Nzingui, à 144 kilomètres de Mouila : capitale provinciale

L'objectif est de savoir, en contexte gabonais, dans quelle mesure le rapport aux savoirs peut rendre compte de manière pertinente des échecs dans le système éducatif gabonais. Ainsi, la perspective théorique que nous avons adoptée est celle de Bernard CHARLOT. Deux hypothèses ont étés émises. Primo, les élèves issus de la communauté Babongo accordent véritablement un sens social aux études dans la mesure où ils développent une persévérance scolaire qui se construit autour d'un projet familial essentiellement centré autour d'une relative réussite sociale qui se traduit par un emploi rémunéré, qui permettra à l'enfant plus tard d'aider toute la famille. Secundo, Le contexte scolaire en zone rurale étant défavorable, les élèves Babongo du village Matagamatsengue accordent un sens épistémique et identitaire restreint aux études, non pas dans la perspective de sortir de leur catégorie sociale, tout au plus pour apprendre à lire et à écrire afin de pouvoir solliciter des tâches subalternes dans la division sociale du travail moderne.

Les outils de collecte des données que nous avons utilisés dans l'optique de vérifier ces hypothèses sont les récits de vie et le guide d'entretien. Les résultats de cette enquête feront l'objet de la deuxième partie de ce travail.

Deuxième partie

DE L'EXPERIENCE SCOLAIRE DES PARENTS D'ÉLEVES ET DU RAPPORT AU SAVOIR CHEZ LES ELEVES BABONGO A L'INADEQUATION ENTRE LA REALITE SCOLAIRE EN MILIEU RURAL ET LES MISSIONS FONDAMENTALE DES POLITIQUES EDUCATIVES AU GABON.

Introduction de la deuxième partie

La notion de rapport au savoir met en avant une dialectique entre intériorité et extériorité, entre sens et efficacité45, ou encore entre activité et subjectivité46. Cette dialectique est fondamentale dans le cadre de notre travail en ce qu'elle permet d'objectiver les situations observées. Par conséquent, la question du « sens » est centrale ici car elle nous met en rupture avec les autres sociologies : sociologie de la reproduction et du handicap socioculturel, pour lesquelles le sujet n'est pas central. «Se demander quels sont les mobiles de l'enfant qui travaille à l'école, c'est s'interroger sur le sens que l'école et le savoir présentent pour lui. Quel sens cela a-t-il pour l'enfant d'aller à l'école (...) 47» ?

En outre, mettre en évidence l'expérience scolaire des parents d'élèves ici nous permettra de mieux saisir la représentation sociale de l'école des familles Babongo de Matagamatsengue d'une part, et de cerner les relations qu'entretiennent les élèves issus de ces familles avec l'école d'autre part.

Après avoir mis en évidence l'expérience scolaire des chefs de famille et le rapport au savoir des élèves dans le chapitre trois (3) et quatre(4), le cinquième chapitre sera axé sur les politiques éducatives en milieu rural gabonais en général et en particulier celui du village Nzingui. Il s'agit ici d'un regard critique sur les réalités scolaire en milieu rural gabonais à partir des observations de terrain sur l'offre scolaire et sur la loi n°21/2011 du 14 février 2012 portant organisation générale de l'éducation, de la formation et de la recherche au Gabon.

De ce fait, quel sens les chefs de familles et les élèves donnent-ils à l'école et au fait d'apprendre ? Et que peut-on dire sur les politiques éducatives en contexte rural gabonais ? Tel est le fil conducteur de cette deuxième partie.

45Bernard Charlot, (2000). La problématique du rapport au savoir. In A. Chabchoub (Ed), rapports aux savoirs et apprentissages des sciences. Tunis : Publications de l'association Tunisienne des Recherches Didactiques.

46 Rochex, J-Y. (1995). Le sens de l'expérience scolaire. Paris : PUF.

47 Charlot, B, Bautier ; E. et Rochex, J-Y. (1992). Ecole et savoir dans les banlieues et ailleurs. Paris : A. Colin

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