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Rapport au savoir chez les enfants Ba-Bongo du village Matagamatsegue. Enquête sociologique en milieu rural au Gabon.


par Guy Laroche Mombo
Université Omar Bongo - Master II en sociologie 2019
  

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2.3. L'intérêt sociologique de l'étude

L'intérêt de notre étude se justifie premièrement par le fait que très peu de travaux de recherche scientifique au Gabon se sont intéressés à lire la réalité de l'école en milieu rural,

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et d'autre part parce que nous observons aussi une population (minorité ethnique) que les recherches sociologiques au Gabon estiment marginale.

Deuxièmement, dans le but de démontrer que le rapport aux savoirs des élèves joue un rôle important sur le rendement scolaire. En outre, le phénomène de la persévérance scolaire nous permettra d'évaluer si l'analyse de Bernard Charlot sur le rapport aux savoirs des élèves peut être applicable en contexte rural. Il s'agit de lire le rapport aux savoirs non pas en terme d'échec ou d'abandon scolaire, mais en terme de persévérance scolaire qui s'explique d'une part par la dimension sociale (la demande familiale) et d'autre part la dimension épistémique.

En effet, il est question de comprendre dans quelle mesure la relation qu'entretiennent les élèves avec le fait d'aller à l'école et d'y apprendre des choses peut-être à l'origine de la persévérance scolaire.

Des lors, la persévérance scolaire nécessite d'être traitée avec beaucoup de rigueur en ce qu'il est un phénomène non quantifiable nonobstant le taux d'échec scolaire élevé du système éducatif gabonais.

2.4. Les limites de l'étude

Dans le cadre de notre travail de recherche, plusieurs difficultés théoriques et méthodologiques ont jalonné la rédaction de notre mémoire de master. Cependant, nous vous présentons les limites fondamentales rencontrées durant la recherche.

- La nécessité d'un interprète

Nos enquêtés s'expriment pour la majorité en langue nzébi. Il était donc indispensable de notre part d'avoir un interprète afin de nous permettre de mieux échanger avec certains d'entre eux. Seulement deux sur onze (2/11) récits de vie ont de ce fait été réalisés en français. Et pour ce qui est des entretiens avec les élèves, ils ont été quant à eux réalisés en français. Cependant, il y avait certains élèves qui donnaient de temps à autre des réponses en nzébi.

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- La réticence et l'indisponibilité des enquêtés

Ce point constitue l'une des difficultés majeures de notre travail. La réticence et l'indisponibilité sont la caractéristique du peuple Babongo de Matagamatsengue. Selon le chef du village, leur réticence s'explique par le fait pour eux d'être constamment des victimes de l'arnaque et de fausses promesses `'des étrangers» qui arrivent chez eux, en particulier des hommes politiques auxquels nous avons été confondu à cause de notre arrivée juste après la période électorale (législatives et locales, octobre 2018). En effet, cet aspect est plus observable chez les femmes et les jeunes filles. C'est d'ailleurs l'élément explicatif de la faible présence de points de vue de ces dernières dans notre travail.

Les travaux champêtres étant la principale activité du peuple Babongo, nous étions contraint d'attendre chaque jour leur retour des champs au tour de 16 heure pour certains voire 18 heure pour d'autres afin d'avoir les parents d'élèves en entretien.

En outre, nous avons eu trois jours d'inactivité due à un décès dans le village. En effet, lorsqu'une telle tragédie survient, aucune autre activité ne peut être menée à tel point que même l'école avait été aussi fermée durant ce temps de deuil. A ces trois jours d'inactivité liés au deuil, se greffent ceux liés à l'absence des enseignants. Lorsqu'arrive la période du 25 du mois les enseignants se déplacent pour la ville dans le but de toucher leur salaire mais aussi dans le l'optique de passer du temps en famille.

« La période du 25 ou de la fin du mois est pour nous non seulement l'occasion de sortir pour nos salaires mais c`est aussi le temps que nous avons pour voir nos familles afin de répondre à nos obligations » (enseignante en 1èreannée à l'école publique de Nzingui).

- Notre lieu de résidence durant le séjour

N'ayant pas eu une famille d'accueil à Matagamatsengue, nous vivions donc à trois kilomètres de l'école dans un village voisin (Mbinambi). Par manque de véhicule, nous nous rendions chaque matin à pieds à l'école de Nzingui pour les entretiens avec les élèves et les observations en situation de cours et les soirs à Matagamatsengue pour les entretiens avec les parents d'élèves. La durée de notre séjour a été de 34 jours (du 9 novembre au 12 décembre 2018).

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery